Ces derniers jours, le Docteur Philippe Devos, intensiviste belge, a croisé des données de trois organismes internationaux de santé. Dont celles de l’OMS Organisation Mondiale de la Santé. Ainsi que celles de la SPF Santé Publique France et de l’américain CDC Centers for Disease Control and Prevention.
Et ces données font froid dans le dos …
Sommaire
Contagiosité du Covid-19.
Pour la contagiosité d’une infection, on parle du R Zéro du virus. Autrement dit, combien de personnes sont susceptibles d’être contaminées si on place un malade infecté avec cent personnes saines dans une même pièce.
Ce R Zéro de ce coronavirus Covid-19 est de 2.2. Entre la grippe dite saisonnière vers 1.3 et la rubéole à 6.
Le temps d’incubation du Covid-19 serait de six jours. Donc au terme du sixième jour, tout malade est en mesure d’infecter d’autres personnes. Alors à J+6, le premier malade en infecte 2.2 autres, ce qui en fait 3.2 avec lui-même. Ainsi, à J+18, vingt quatre personnes des cent confinées dans cette même pièce sont malades. Ce sont donc 24% de l’échantillon qui sont atteints.
Le Covid-19 est 1,7 plus contagieux que la moyenne des grippes saisonnières qui nous touchent chaque année en Bretagne et en Europe.
Deux autres chiffres alarmants.
Selon les autorités allemandes et diverses autre sources sérieuses, entre 50 et 60% de la population européenne pourrait être infectée. Cela ira, bien sûr et fort heureusement, de l’état bénin à l’état très sérieux. Et ces données apportent aussi un dernier chiffre, le pire : le taux de mortalité en Italie est en ce moment de 2,6%. Et il atteint 3,9% dans les zones où les équipements hospitaliers sont défaillants. En particulier les équipements lourds d’assistance respiratoire.

Entre 60 et 70% de la population allemande sera touchée selon la Chancelière allemande Angela Merkel – Coronavirus en Bretagne
Nous sommes 4,8 millions habitants en Bretagne.
Le pire des scénarios donne donc entre 2,4 millions et 2,9 millions personnes atteintes du Covid-19 en Bretagne. Fort heureusement entre 96,1% et 97,4% ne subiront que des formes bénignes ou peu sévères.
Mais si ces données croisées se confirment dans les prochaines semaines, entre 62400 et 113100 personnes vivant en Bretagne décèderaient.
Mais d’autres prévisions parle « seulement » de 15 à 25% de la population touchée. Ce nombre de victimes est alors à diviser entre trois et cinq. Quoiqu’il en soit, on peut parler de catastrophe sanitaire.
Qui seraient ces plus de soixante mille morts en Bretagne ?
Très majoritairement des personnes les plus âgées. A partir de 60/65 ans, les risques de ne pas résister au Covid-19 augmentent rapidement. Pour les plus de 80 ans, on risque d’assister à une hécatombe. Les quelques 20000 morts dûs à la canicule en été 2003 durant trois semaines sur l’Hexagone vont malheureusement apparaître comme un chiffre insignifiant face à ce qui nous menace.
Par ailleurs, pour les personnes de tous âges déjà fortement affaiblies par d’autres pathologies, le Covid-19 risque d’être fatal.
Depuis des années déjà, les gouvernements qui se succèdent à Paris n’ont que les mots « rentabilité financière » pour axe de décision. Pour cela, ils n’ont eu de cesse que de réduire les moyens en personnels et en matériels des hôpitaux en Bretagne, comme dans l’ensemble de l’Hexagone. En calculant toujours tout au plus juste, se basant sur des moyennes. Sauf que le Covid-19 n’est pas dans les moyennes. Il en est même extrêmement loin, et on commence à peine à le découvrir.
Le système hospitalier est incapable de recevoir en soins intensifs en Bretagne ces dizaines de milliers de malades qui vont affluer.
Cet élément ajoutera à la catastrophe. C’est pour cette même raison que le taux de mortalité de 2,6% monte jusqu’à 3,9% en Italie actuellement. La Bretagne et le reste de l’Hexagone doivent avoir au mieux entre deux et trois semaines de retard sur l’Italie.
Il y a en ce moment deux comportements qui s’affrontent.
A un extrême, les béats, et les menteurs qui savent, qui nous disent que ce n’est qu’une grippe globalement comme les autres et qu’on en parlera plus avant l’été. Merde quoi, j’ai prévu deux semaines à Marrakech ou au camping des flots bleus.
Puis il y a l’autre extrême : les alarmistes qui ont déjà des stocks importants de sucre et de farine à la maison, et ne sortent plus du tout.
La vérité est très certainement entre les deux.
Plusieurs crises en même temps.
A cette crise sanitaire d’une violence extrême qui nous arrive, s’ajoutent d’autres crises qu’on aurait préféré éviter. Nous entrons dans une crise économique et financière sans précédent qui va aggraver la crise sanitaire. Parallèlement, le marché du pétrole, dont on est esclave dans notre quotidien (le plus souvent sans même s’en rendre compte), entre dans un cycle noir dont on mesure encore à peine toutes les conséquences.
Sans parler de la crise environnementale qui s’aggrave. Ou de la crise migratoire qui va entraîner l’afflux de populations fragiles vers un système hospitalier noyé …
A force de jouer aux apprentis-sorciers, l’Homme se met lui-même en danger.
Les factures arrivent … il va falloir les payer
2 commentaires
Firstly, I am British but for the past 20 years have lived between London and Rennes. And, recently, I have started to discuss starting up manufacturing business in Rennes, and progress has been good.
Secondly, thank you for such a clear well explain article on Corona Virus. It precisely sets out the known facts, the likely outcomes and Britanny’s very genuine reasons for closeing its border. Hopefully, it will not be closed for too long before this crisis is resolved and life will return to some degree of normality.
John Harris
Je pensais que l’avenir serait local. J’en suis maintenant vraiment convaincu.
C’est la faillite des politicobobos.
Mais ils vont s’accrocher par tous les moyens.
Ma Doue….comment faire?