vacciner les îliens

Vacciner les îliens en priorité : une bonne idée pour la Bretagne

de Yann LUKAS
Publié le Dernière mise à jour le

Vacciner les îliens.

Rendons à Périclès ce qui est à Périclès : l’idée vient de Grèce.
Mais elle mérite d’être imitée en Bretagne… et pourquoi pas dans le reste de la France ? Les deux pays sont en effet ceux qui comptent le plus d’îles en Europe.

Les Grecs ont décidé de vacciner massivement la population des petites îles et, dans la foulée, celle des îles les plus peuplées. L’objectif est de permettre aux îliens de rouvrir toutes les activités touristiques sans mettre la population insulaire en danger. L’idée est géniale. Les îles sont par définition des territoires clos, dont il est facile de contrôler les mouvements de circulation. Si le taux de vaccination atteint 90 %, la pandémie de covid-19 sera localement jugulée. Quel que soit le nombre de visiteurs venus d’ailleurs.

Si la vaccination globale est proposée rapidement dans les îles bretonnes, elle aura des retombées économiques extrêmement positives.

D’abord, le remplissage quasi intégral des hébergements. Ensuite, l’allongement de la saison si le temps s’y prête. Enfin, le ruissellement sur l’économie insulaire des profits réalisés sur place : les îliens consomment en priorité sur les îles. C’est là aussi que le déclin démographique est le plus sensible. Rendre les îles de nouveau attirantes, grâce au télétravail, permettrait de prolonger l’effet momentané de la vaccination.

Cette revitalisation n’aura sur l’ensemble de la région qu’un effet marginal.

Mais elle aura valeur de symbole.
C’est une belle image de marque. Je pense qu’il faudrait imaginer quelque chose de similaire pour le Centre-Bretagne, qui subit comme les îles un déclin économique et démographique ininterrompu depuis la Seconde guerre mondiale. La covid conduit de plus en plus d’habitants des grandes villes à remettre en cause leur mode de vie. Je vais prendre un exemple morbihannais; il vaut pour les quatre autres départements.

Pour de jeunes retraités parisiens ou des actifs en télétravail, s’installer à Lanvénégen / Lannejenn, Kernascléden / Kernaskledenn ou Bubr/ Bubri, c’est vivre au bord de la mer, qui est à moins de quarante minutes en voiture. Avec des investissements immobiliers divisés par trois, une qualité d’air et d’environnement sans comparaison, un accueil communal exceptionnel.
Hé oui…

La covid nous offre une chance dans le malheur général …

Celle de proposer un avenir meilleur à ceux qui sont capables de s’intégrer dans ces territoires ingrats, îles de Bretagne ou Kreiz Breiz, dont la beauté et la qualité de vie méritent d’être enfin reconnues. Allons encore un peu plus loin. Suggérons aux collectivités locales de s’unir pour assurer cette promotion opportune : affichez vos atouts dans les couloirs du métro. Dites aux gens lassés des contraintes urbaines que le quotidien est différent, mais sans doute plus humain chez vous.
Aidez les Bretons de la diaspora à retrouver leurs racines.

On pourrait penser que je prends mes rêves pour des réalités. Regardez donc l’augmentation des prix de l’immobilier à moins de cinq kilomètres du littoral : près de 20 % en un an. Il y a un désir de Bretagne. Tant mieux. À la Région, aux Départements et aux communautés de communes d’en assurer la promotion sur le long terme, quand l’épidémie ne sera plus plus qu’un mauvais souvenir

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