D-Day, le jour du déconfinement … bientôt !

Le jour du déconfinement … bientôt !

Ce jour-là, j’irai dehors, juste dehors, pour marcher sans fin, sans but précis pour ne pas revivre les heures d’inquiétude. Pour fuir les images d’angoisse des centres d’urgence où ceux qui pansent et nous auront soigné avec tant de générosité n’ont guère eu le temps de penser aux lendemains.
Juste l’urgence, les priorités fatales, en faisant au mieux avec les moyens du bord…Merci à eux !

Ce jour-là, je sortirai de chez moi, hagard, heureux de pouvoir saluer enfin les voisins. Même les inconnus, heureux d’errer sans attestation ni crainte d’un éventuel contrôle.

Ce jour-là, je mettrai un point d’honneur à aller voir -en urgence cette fois encore- mes proches. Dont ma sœur Anne et ma belle-soeur Françoise, toutes deux victimes d’un double confinement pérenne dans leur Ephad et dans le silence d’une maladie dégénératrice. Malgré le dévouement du personnel soignant.

Ce jour-là, je ne serai pas avare d’embrassades, d’accolades et je donnerai à tout va des poignées de main. Comme pour rattraper le temps perdu.

Ce jour-là, je sortirai de mon territoire de salubrité publique tout autour de la maison pour aller vagabonder dans les sous-bois. Puis marcher sur les sentiers côtiers et flâner sur les plages voisines. Trop heureux de retrouver l’air libre. L’AIR LIBRE !

Ce jour-là, je passerai devant les cours d’école pour entendre à nouveau les piaillements des enfants.

Ce jour-là, je daterai le premier jour magique du monde d’après, craignant que passée l’euphorie des premières heures de liberté, on ne revienne à nos anciennes habitudes de consommateurs compulsifs et cupides, de voyageurs insatisfaits, de citoyens comblés mais tristes. Tout semble tellement redevenir accessible et à portée… Loin de ce virus maléfique qui aura un temps paralysé nos envies, et confiné nos désirs. Entre l’essentiel et le superflu.

Ce jour-là, nous ferons le décompte des malades et des morts. Comptabilisés au jour le jour, à l’issue d’une lutte curieuse contre un ennemi invisible. Comme des records à battre pour figurer dans les livres d’histoire, à raconter à nos (petits)-enfants.

Ce jour-là, nous devrons assumer le bilan dramatique des vivants et des survivants. Chez nous et chez eux, ici et là-bas, par-delà les frontières, inconnues des pandémies.

Ce jour-là, nous aurons à cœur de mettre à crédit les attentions portées à nos voisins et les messages adressés à nos parents et amis. Avec une pensée toute spéciale à ceux qui nous auront quitté sans pouvoir les saluer, ni leur rendre un dernier hommage. On pense à toi, Louis. Repose en paix, l’ami !.

Ce jour-là, je jetterai ostensiblement dans le sac jaune du recyclage, les multiples attestations non utilisées et désormais inutiles. J’en garderai une (ou deux) comme attestation de ce que nous venons de vivre. En souvenir.

Ce jour-là, je remettrai la radio au réveil pour écouter -enfin- les bonnes nouvelles, s’il y en a.

Ce jour-là arrivera bien un jour.
Mais pour l’heure, chaque déclaration en haut lieu tend à le repousser. Par sécurité, par précaution ou que sais-je…

Et pourtant un jour, nous le vivrons, trop heureux de l’avoir attendu si longtemps :
Le jour du déconfinement !

 

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deconfinement

Même mot en anglais comme en langue française pour “Confinement”. En breton Kognata – Il est des langues plus originales que d’autres

 

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Á propos de l'Auteur

Rémi MER
Rémi MER 2 posts

Originaire du Finistère, ancien journaliste et consultant sur les questions d'agriculture et de société. Auteur du livre Le Paradoxe Paysan (L'Harmattan.1999) et de nombreux articles sur l'image de l'agriculture dans les médias, sur les questions sensibles et les controverses sociotechniques (pesticides, algues vertes, bien-être animal...).

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