28 tribus bretonnes originelles Histoire de Bretagne

Les 28 tribus bretonnes originelles : l’héritage fondateur – Histoire de Bretagne

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Les 28 tribus bretonnes originelles : avant de devenir continentale, la Bretagne fut d’abord insulaire.

Sur l’île aujourd’hui connue sous le nom de Grande-Bretagne, nos ancêtres ont bâti les premières fondations d’un peuple qui allait marquer durablement l’histoire de l’Europe occidentale. Bien avant l’arrivée des Romains, ces régions étaient peuplées de multiples tribus. Vers 500 av. J.-C., on en dénombrait vingt-huit principales. Certaines allaient plus tard jouer un rôle majeur dans les migrations vers l’Armorique, future Bretagne.

Une mosaïque de peuples au cœur de la protohistoire

Dès le Bronze moyen, entre –2000 et –1500 av. J.-C., les premières communautés organisées apparaissent sur l’île. Ces peuples sont souvent appelés « celtes » dans la tradition historique, mais ils étaient d’abord Bretons au sens large, vivant sur les régions qui correspondent aujourd’hui à l’Angleterre, au Pays de Galles et aux Cornouailles. Leur culture commune, leur langue et leurs croyances forgèrent une forte identité.

Vers –500 av. J.-C., vingt-huit peuples sont identifiés, répartis sur l’ensemble de la Bretagne insulaire. Leurs noms sont transmis par les auteurs antiques ou retrouvés grâce aux études toponymiques et archéologiques. Ces noms sont autant de traces des grands courants migratoires qui traversèrent le grand bras de mer pour s’ancrer en Armorique.

Les 28 tribus bretonnes originelles sont sur cette carte – Histoire de Bretagne écrite par des Bretons libres

Qui étaient ces 28 tribus bretonnes originelles ?

Voici, par ordre alphabétique, la liste des 28 tribus bretonnes identifiées vers –500.
Celles marquées d’un astérisque (*) étaient localisées dans ce qui est aujourd’hui le Pays de Galles, le Devon ou les Cornouailles :

  1. Ancalithes : vraisemblablement installés dans le nord-ouest de la Grande-Bretagne, autour des collines d’Écosse.
  2. Atrébates : dans le sud-est de l’Angleterre, entre Hants et Surrey, à proximité du fleuve Wey.
  3. Bribociens : localisés probablement dans l’ouest de l’Angleterre, près de l’actuel Somerset.
  4. Brigantes : tribu majeure du Yorkshire, occupant les terres jusqu’aux Pennines.
  5. Cantiaces : dans le Kent, au sud-est de l’Angleterre, entourant l’estuaire de la Tamise.
  6. Carvétiens : dans le nord-est, au-dessus des Brigantes, vers ceux qui deviendront les Votadini.
  7. Casses : tribu du Lincolnshire, dans les terres humides entre Humber et Trent.
  8. Catuvellaunes : dans la Middlesex/Essex, au nord-ouest de Londres.
  9. Corionototes : dans le nord du Lincolnshire, sous l’influence des Casses.
  10. Corieltauves : autour du centre-est de l’Angleterre (Leicestershire – Nottinghamshire).
  11. Cornoviens* : dans le centre-ouest du pays de Galles, proches des sources du Severn.
  12. Dégéangles* : dans le Pembrokeshire, sud-ouest du Pays de Galles.
  13. Démètes* : au sud du Pays de Galles, autour de Carmarthen et du West Wales.
  14. Dobunnes* : dans le sud-ouest (aujourd’hui Somerset/Dorset), vers les côtes de la Manche.
  15. Dumnoiviens* : installés dans la Cornouailles, tout à l’ouest avant l’Armorique.
  16. Durotriges : dans le Dorset, au sud-ouest de l’Angleterre, avec fortifications en hauteur.
  17. Gabrantovices : localisés dans l’ouest du Wales central, vers les collines côtières.
  18. Ganganes* : sud-ouest du Pays de Galles, probablement le long de la frontière actuelle du Devon/Cornouailles.
  19. Icènes : dans ce qui devient Norfolk/Suffolk, au nord-est de l’Angleterre.
  20. Lopocares : dans l’ouest du Lincolnshire, aux confins des territoires des Casses.
  21. Ordovices* : au Pays de Galles du Nord, dans les régions montagneuses du Snowdonia.
  22. Parisiens : autour de l’actuelle Yorkshire de l’Est, près de l’estuaire de l’Humber.
    Note : Il ne faut pas confondre cette tribu bretonne insulaire avec les Parisii continentaux, qui ont donné leur nom à la ville de Paris en France. Il s’agit ici d’un peuple distinct, établi en Grande-Bretagne, bien avant la fondation de Lutèce.
  23. Règnes : dans le Sussex, au sud de l’Angleterre, autour de Chichester.
  24. Ségontiaques : petit peuple du centre-sud, peut-être Wiltshire/Somerset.
  25. Setantes : tribu méridionale regroupée autour des vallées humides du Somerset.
  26. Silures* : dans le sud-est du Pays de Galles, le long des estuaires de la Severn et du Wye.
  27. Textoverdes : peuple du sud-est, sans doute entre Kent et Sussex, près de l’embouchure de la Tamise.
  28. Trinovantes : installés dans l’actuelle Essex, proche de Colchester et de la vallée de la Tamise.
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Une origine commune pour les Bretons d’Armorique

À partir du IIIᵉ siècle de notre ère, ces tribus bretonnes commencèrent à migrer vers le continent. Ces migrations prirent de l’ampleur au IVᵉ et surtout au Vᵉ siècle, à mesure que l’autorité romaine s’effondrait en Grande-Bretagne.

C’est depuis les régions les plus occidentales de l’île que partirent les principaux courants migratoires. On parle ici des Démètes, des Cornoviens, des Silures, des Ordovices ou encore des Dégéangles. Tous provenaient du sud-ouest de l’île, zone correspondant aujourd’hui au Pays de Galles, au Devon et à la Cornouailles.

Les traditions orales bretonnes et galloises évoquent des chefs comme Riwal, Conomor, ou Budic, qui traversèrent la mer avec leurs familles, leurs soldats et leurs prêtres. Ils apportèrent en Armorique leur langue, leur foi et leur organisation tribale.

Une Bretagne qui plonge ses racines dans la mer

Trop souvent, on pense que l’Histoire de Bretagne commence avec les migrations bretonnes vers l’Armorique au Vᵉ siècle. En réalité, elle s’inscrit dans une profonde continuité culturelle avec les peuples de l’île de Bretagne.

Ces vingt-huit tribus ne sont pas des peuples « étrangers » ayant envahi la future Bretagne. Ce sont les racines mêmes de notre identité bretonne. Leur langue est à l’origine du breton. Leurs dieux sont devenus les nôtres. Leur géographie mentale, centrée sur la mer, est toujours celle des Bretons d’aujourd’hui.

Et si on redessinait la carte ?

En étudiant la carte des tribus bretonnes d’avant la conquête romaine, on réalise à quel point les liens entre l’île et le continent étaient profonds. Certaines toponymies galloises, bretonnes et cornouaillaise sont presque identiques. Des noms de rivières, de montagnes ou de villes montrent une origine commune. Même les traditions orales présentent des légendes similaires.

Ces données nous permettent de repenser l’histoire bretonne non pas comme celle d’un territoire isolé, mais comme celle d’un peuple transmarin, enraciné dans les deux rives du Channel

Une mémoire à réhabiliter

Aujourd’hui encore, les archives archéologiques et linguistiques confirment cette filiation. Pourtant, très peu d’écoliers bretons apprennent l’existence de ces 28 peuples originels. La centralisation jacobine a gommé ces racines, préférant un récit national uniformisé.

Or, pour comprendre qui nous sommes, il est essentiel de retrouver ces morceaux oubliés de notre Histoire.
Les Ancalithes, les Brigantes ou les Catuvellaunes ne sont pas des curiosités anciennes. Ils sont des ancêtres, porteurs d’un héritage encore vivant.

Notre histoire commence avant l’Histoire

La Bretagne n’est pas née sur le continent. Elle est venue de l’île. Elle a traversé la mer, portée par ses peuples.
Les Bretons d’hier comme d’aujourd’hui sont des enfants de l’océan.

Pour retrouver les trois premiers épisodes de l’Histoire de Bretagne écrite par des Bretons libres

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