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Le bouclier démocratique : une arme des puissants ?
L’expression « bouclier démocratique » est apparue récemment dans le langage politique européen.
À l’origine, elle désigne les outils mis en place par l’Union Européenne pour « protéger la Démocratie » contre ses ennemis : « populismes autoritaires« , manipulations électorales intérieures aux États membres et venant d’ailleurs, corruption institutionnelle.
On l’a vu avec la Hongrie ou la Pologne.
Ces temps-ci avec la Roumanie.
Mais cette notion de « bouclier démocratique » s’étend.
Elle sert parfois à justifier l’ingérence dans des votes nationaux. Si un peuple « vote mal », Bruxelles ou Paris, les deux pouvoirs centraux qui nous administrent au quotidien, pourraient se prévaloir de ce fameux bouclier démocratique pour contester, freiner ou neutraliser les effets d’un scrutin pourtant légitime.
Si votre vote va dans le sens attendu par les élites européennes, le « bouclier démocratique » n’a évidemment pas lieu d’être.
Et si le bouclier démocratique protégeait les peuples ?
Maintenant, prenons les choses dans l’autre sens.
Et si le bouclier démocratique devenait un outil entre les mains des peuples eux-mêmes ?
Une protection contre l’ingérence extérieure. Un rempart contre le mépris des États centraux. Une barrière éthique et politique face à ceux qui veulent empêcher un peuple d’avancer librement.
C’est exactement ce que pourrait faire le peuple breton.
Bretagne : un vote, une volonté, une Démocratie
Imaginons un instant …
La Bretagne organise une large consultation populaire (on a écrit : imaginons !)
Une majorité claire se dégage en faveur d’un nouveau statut politique, plus autonome, plus libre. L’État français refuse d’en tenir compte. Il tente de bloquer le processus. Il déclare ce vote invalide ou illégitime.
On l’a vu il y a quelques années en Catalogne quand le pouvoir central madrilène a stoppé le processus populaire démocratique dans une violence absolue.
Dans ce cas, c’est bien la Bretagne qui a besoin d’un bouclier démocratique.
Pas un bouclier démocratique imposé d’en haut, pour se protéger lui-même.
Pas un outil de censure.
Non, un bouclier démocratique porté par le peuple lui-même, pour défendre un choix démocratique exprimé par les urnes, dans la paix et la clarté.
Les piliers d’un bouclier démocratique breton
Voici sur quoi pourrait reposer ce bouclier
D’abord, la légitimité du vote: un scrutin transparent, bien organisé, avec une forte participation.
Le droit international: notamment le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, inscrit dans la Charte des Nations Unies.
Le soutien d’autres peuples européens: Écossais, Catalans, Corses, Basques… qui partagent les mêmes aspirations.
Les contre-pouvoirs démocratiques: médias libres, intellectuels, juristes, élus locaux, collectifs citoyens.
La mobilisation populaire: calme, déterminée, continue.

Entre déni de démocratie et négationnisme historique.
De la Roumanie à la Bretagne : deux visions de l’Europe
Ce qui se joue en ce moment en Roumanie pourrait très bien se jouer après-demain en Bretagne.
Un vote libre, mais rejeté par un pouvoir central. Un choix démocratique, mais annulé au nom de la « démocratie » Mais de quelles démocratie ?
Un paradoxe glaçant, que de plus en plus de peuples commencent à percevoir.
Alors il faut retourner le bouclier.
L’inverser. Le reprendre en main. Et dire calmement, mais fermement : le bouclier démocratique appartient aux peuples, pas aux États.
Une idée à faire grandir
La Bretagne, comme d’autres nations sans État, a tout intérêt à intégrer cette notion dans ses réflexions politiques.
Le bouclier démocratique n’est pas un slogan.
C’est un principe vivant, un outil de résistance pacifique, un levier de légitimation populaire.
Brandi par le peuple breton, ce bouclier ne divise pas : il protège la volonté collective contre ceux qui voudraient l’étouffer.