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Pas de statut particulier pour la Bretagne

de Christian GUYONVARC'H
Publié le Dernière mise à jour le

« Pas de statut particulier pour la Bretagne » répondent obstinément aux Bretonnes et aux Bretons les pouvoirs, de droite, de gauche…

… ou d’ailleurs, qui se succèdent à Paris depuis des décennies.

– Mais, nous avons une identité culturelle et linguistique, une Histoire aussi auxquelles nous voulons que tous les enfants de Bretagne puissent accéder en allant à l’école…
– Non ! ce n’est pas possible !

– Pourtant, nous avons une géographie particulière qui nous handicape faute d’un vrai budget régional mais dont nous pourrions faire un atout formidable si nous disposions des moyens d’agir ici. Nous sommes une péninsule qui s’étend sur 350 kilomètres. Ainsi, Vitré et Clisson sont aussi éloignées de Brest et de Quimper que de Paris… et le sont bien plus en réalité par le train.

Mais qui dit péninsule dit accès à la mer et ici nous sommes gâtés. Mais comment développer une politique maritime ambitieuse quand l’État concentre ses moyens sur le port du Havre ? Car Le Havre… c’est aussi le port maritime de Paris ! Donc, si vous avez décidé de concentrer les moyens de l’État sur Le Havre et Paris, consentez au moins que les Bretons puissent consacrer le fruit de leur travail à la modernisation de leurs ports et de leur réseau ferré.

– Non, non et non ! Vous les Bretons, on vous aime bien avec vos chapeaux ronds, vos crêpes et votre langue à laquelle on ne comprend rien. Mais que vous puissiez disposer d’un statut particulier, non, c’est impossible. C’est définitivement impossible car ce serait porter atteinte à l’égalité républicaine !

Ah bon ? Pourtant, Lyon Métropole en a un de statut particulier !

Saviez-vous que le 15 Mars puis le 22 Mars les électrices et les électeurs des communes qui forment Lyon Métropole pourront voter deux fois dans deux isoloirs différents ?
– une fois pour choisir leur maire et son équipe,
– et une autre pour choisir le président de Lyon Métropole et son équipe.

En effet, Lyon Métropole n’est pas une « métropole » comme les autres. Il s’agit d’une « collectivité à statut particulier », relevant de l’article 72 de la Constitution au même titre que la Corse… ou que la Ville de Paris qui, elle aussi, connaît un statut particulier.

Et qui dit « collectivité à statut particulier » dit compétences particulières (des compétences que les autres n’ont pas) et moyens budgétaires particuliers.

Et pourquoi donc Lyon Métropole, qui pourtant ne connaît ni une situation géographique handicapante dans le contexte d’une France centralisée et tournée vers l’intérieur du continent, ni un retard économique, ni une identité linguistique et culturelle spécifique, bénéficie-t-elle ainsi d’un statut particulier ?

Eh bien, vous allez rire… ou pas.

C’est parce qu’en 2013-2014, dans le cadre de la loi dénommée « modernisation de l’action publique territoriale et affirmation des métropoles » (MAPTAM), François Hollande a concédé cette faveur à Gérard Collomb… Lequel, pour le remercier, lui a fait un bras d’honneur pour propulser Emmanuel Macron vers l’Elysée !

A quoi tient la politique française…

Finalement, les Bretonnes et les Bretons sont gentils et biens braves, vous ne trouvez pas ?

Pas de statut particulier pour la Bretagne

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