Breizh a live 2025

Breizh a live 2025, Karaez

de NHU Bretagne

Breizh a live 2025 – Déclaration des artistes en préambule à la table ronde

Breizh a live 2025..
La langue bretonne : un pilier essentiel de la culture bretonne et de la résistance de la société bretonne dans un monde en plein bouleversement.

Ce grand rendez-vous est né d’une urgence pour attirer l’attention des Bretonnes et des Bretons, locuteur·rices ou non, de l’importance de promouvoir véritablement notre langue bretonne et de créer les conditions de son épanouissement dans les écoles, en filières bilingues, publiques ou catholiques, dans le réseau des écoles Diwan, dans le cadre de la formation pour adultes, dans les crèches pour les plus petits et dans l’ensemble des domaines de la vie quotidienne et publique en général.

Breizh a live 2025
Breizh a live 2025

Nous sommes aujourd’hui à un moment charnière.

La dernière génération élevée en langue bretonne au tout début des années 1950 s’éteint progressivement. La langue bretonne est aujourd’hui principalement transmise par l’école et les formations pour adultes (cf. résultats de l’enquête TMO régions de 2024 commanditée par la région Bretagne). On note aujourd’hui une hausse de la transmission de la langue par les jeunes familles en mesure de le faire, preuve que tous les efforts qui ont été engagés ces dernières décennies commencent à porter leurs fruits.

Nous sommes donc à la croisée des chemins et la Bretagne a besoin du soutien de nous tous et nous toutes, de l’ensemble de la société bretonne pour accompagner avec bienveillance, et favoriser, l’émergence d’une société bretonne bilingue épanouie.

Il nous faut nous mettre d’accord entre nous, Bretonnes et Bretons, maires, élu·es locaux, départementaux, régionaux, député·es, sénateur·rices, être clairs avec nous-mêmes. C’est à nous toutes et tous d’agir pour que la langue bretonne se transmette et puisse se vivre au quotidien. Les prochaines élections municipales seront notamment une occasion de le démontrer. On ne peut être attaché à la culture et à la langue bretonne et ne pas mettre en place des mesures concrètes pour la langue bretonne dans sa commune, au premier rang desquelles être le développement de l’offre d’enseignement en breton dans toutes les écoles. Il n’est plus acceptable de voir des maires et des équipes municipales refuser l’ouverture de filières bilingues dans leur commune. Il n’est plus acceptable de voir que la loi Molac de 2021 n’est toujours pas respectée et appliquée. D’autres outils sont là également, proposés par l’Office Public de la Langue Bretonne, comme la charte « Ya d’ar brezhoneg » que les maires peuvent signer, et qui donnent de très nombreuses occasions aux gens de parler breton.

Eux en cette journée ont souhaité interpeller solennellement tous les Bretonnes et Bretons ainsi que tous les décideur·rices pour leur demander un engagement sans faille en faveur du maintien d’une langue bretonne vivante en Bretagne.

Nous souhaitons rassembler toute la société autour d’une dimension émotionnelle. Dans les années 70, il y a eu des grands chantres de la Bretagne qui nous ont rassemblés pour la langue. Il faut d’abord faire battre le cœur de tous les hommes et femmes de Bretagne. Nous interpellons également tous les élu·es du Conseil régional qui a signé une convention avec l’État en mars 2022 sur la transmission de la langue bretonne et son usage dans la vie quotidienne afin qu’ils se positionnent pour que celle-ci soit respectée.

Nous souhaitons faire passer un message très positif. Beaucoup de personnes et d’associations travaillent pour la langue bretonne au quotidien et pointent parfois de nombreuses difficultés (manque de financement, résistance de certaines collectivités locales pour les accompagner, obstacles mis en place par l’État, refus de mettre en place des dispositions en faveur du breton…).

Nous, nous sommes des artistes, on est en tournée, on chante en breton, nous voyons bien que la population adhère et espère que les choses avancent et changent véritablement pour une culture et une langue vivante. On voit que de plus en plus de jeunes écoutent du breton, ils ne viennent plus nous dire à la fin du concert : « On n’a pas compris ce que vous avez dit parce que vous chantez en breton » ou « que vous n’aviez pas le breton de tel lieu ». C’est vraiment sensationnel de pouvoir chanter en breton aujourd’hui, c’est vraiment super, et d’ailleurs c’est tellement « cool ».

Sachons regarder le chemin accompli. Dans cette table ronde, on aimerait aussi dire que depuis les années 70, c’est bien la société civile bretonne qui a sauvé la langue bretonne. Si les écoles bilingues n’avaient pas été créées, en l’occurrence, si Diwan en 1977 n’avait pas lancé sa première école maternelle, le breton serait aujourd’hui une option au bac ou dans les EHPAD.

Aujourd’hui les brittophones sont de plus en plus jeunes (même si le nombre global des locuteurs va vraisemblablement continuer à décliner à court terme). Il y a une relève, elle est là, et elle veut vivre sa langue. C’est là un message très positif à donner à la société bretonne. Nous avons collectivement réussi des choses extraordinaires pour garder notre langue. Mais il reste encore beaucoup à faire.

Tout le monde a envie que ça aille plus vite et qu’on y arrive mieux, et puis, que ce soit beaucoup plus simple. Nous avons un message clair à destination des élus : la langue bretonne, elle est là pour durer mais aujourd’hui les outils dont nous disposons et la gamme des actions mises en place restent encore très largement insuffisants. Il est plus que temps de changer de braquet.

Breizh a live 2025 : le programme



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