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La Bretagne est un pays maritime, et les oiseaux marins y sont en grand danger.
Le danger est d’autant plus réel en Bretagne que notre pays dispose de quelques 2700 kilomètres de côtes maritimes. Autant que l’Afrique du Sud. Plus que l’Allemagne ou que le Portugal.
Les oiseaux marins sont de moins en moins nombreux sur les côtes bretonnes. Une des raisons des plus connues est la présence permanente de résidus pétroliers. Notre pays a été confronté depuis quelques décennies aux marées noires les plus graves qu’ait connu notre planète. Notre position géographique et notre statut de premier couloir maritime au monde l’expliquent.
Mais il y a des raisons plus insidieuses.
Parmi les causes de mortalité figurent les DMS pour diméthylsulfures. Sur nos côtes bretonnes comme dans tous les océans du globe, la chaîne alimentaire est simple. Certains oiseaux se nourrissent de zooplancton qui lui se nourrit de phytoplancton. Le zooplancton se compose de minuscules animaux comme crevettes, oeufs de poissons, larves de mollusques, etc … le tout en suspension dans l’eau.
Ce zooplancton animal se nourrit à son tour du phytoplancton, lui végétal : algues microscopiques … Ce sont ces dernières qui peuvent libérer ces DMS également connues sous la formule chimique CH3 2S. Et certaines espèces de nos oiseaux marins sont naturellement attirés par ces effluves de DMS. Là où est détectée la présence de DMS, se trouve potentiellement une partie de leur nourriture.
Jusque là, tout va bien.
Une étude publiée récemment dans Science Advances met en évidence le fait que des plastiques flottants peuvent produire du DMS. Au terme de quelques mois en mer, nos déchets plastiques semblent, selon cette étude, capables d’émettre des diméthylsulfures. Certaines espèces d’oiseaux marins sont plus sensibles à la détection de DMS. Et croient ingurgiter de la nourriture quand ils avalent en fait des particules nocives de plastiques.
D’autres études sont également alarmantes.
En 2014 la masse de plastique flottant sur les océans du globe était estimée à 250 millions de tonnes.
D’ici à 2050, plus aucun oiseau marin ne sera épargné par ce danger d’ingestion de plastique, en Bretagne comme ailleurs sur mer.
De fait, de plus en plus d’oiseaux marins sont en danger et meurent. L’encombrement de matières toxiques solides provoque une sensation de satiété chez l’oiseau. Qui mécaniquement se nourrit toujours moins et devient fragile face à une maladie ou à une tempête. Les conséquences sont graves également sur la capacité reproductive de l’oiseau.
La Bretagne doit devenir pionnière
Bretonnes et Bretons, nous qui vivons dans un pays baigné par les mers sur trois côtés. Nous qui avons un passé et un avenir maritime majeurs. Nous sommes sûrement plus directement concernés que les populations plus éloignées des côtes.
En cela, face au rejet de matières plastiques en mer, notre comportement doit devenir exemplaire.
Nettoyer les eaux est une bonne chose, mais ne plus jeter en mer nos déchets serait bien plus productif.
#JeSuisBreizhponsable #CroirePlusEnNous