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L’Amoco Cadiz : un désastre écologique qui a marqué la Bretagne à jamais

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

 

Le 16 Mars 1978, l’Amoco Cadiz venait s’échouer sur la côte nord de la Bretagne, à Portsall dans le Bro Leon. Malgré deux vaines tentatives de remorquage. Dans les semaines qui suivront, 227000 tonnes de pétrole brut s’échapperont du ventre du pétrolier. Les vents et les courants de ce début du monde répandront ce poison noir sur toutes nos côtes bretonnes de la Baie de Saint Brieuc jusqu’à celle d’Audierne au sud. Sur près de quatre cent kilomètres.

Une des pires catastrophes environnementales de l’histoire.

Cette énorme cuve flottante a chargé du pétrole brut en Arabie Saoudite et en Iran, et va le livrer à Rotterdam. Pour cela, il doit emprunter le couloir maritime le plus important du monde, au large de la Bretagne. Face à des conditions météorologiques difficiles, l’Amoco Cadiz a fait une courte escale en Bais de Lyme, entre l’Angleterre et les Cornouailles.

En quittant son abri pour faire route vers sa destination finale, l’Amoco Cadiz tombe en avarie de gouvernail et devient de facto ingouvernable, incontrôlable. Du début de matinée de ce 16 Mars 1978 jusqu’en fin d’après-midi, des palabres s’éterniseront entre le Capitaine de l’Amoco Cadiz, sa compagnie à Chicago et d’éventuels remorqueurs présents sur zone. Les discussions tournent surtout autour du coût du remorquage. Remorquage qui se passe mal, et conditions météorologiques qui se dégradent.

Vers 21:00 l’Amoco Cadiz talonne Men Goulven.

Ces récifs font face à Portsall Gwitalmeze (Ploudalmezeau). Le pétrole brut commence à se répandre par la coque éventrée. Puis l’Amoco Cadiz se coupera en deux le 24 Mars.

Dans les jours et les semaines qui suivront, 400 kilomètres de côtes bretonnes seront empoisonnées. L’incurie des autorités maritimes est patente : manque de remorqueurs, manque de radars …

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Dérision des moyens face à une des plus sombres catastrophes écologiques maritimes.

Ramassage à la petite cuillère …

Durant des semaines, la population bretonne, aidée de volontaires venus parfois de loin, de militaires dépêchés sur place, va ramasser le poison visqueux. Devant l’absence totale d’anticipation et de préparation d’un tel événement majeur, les moyens sont ridicules. Des pelles et des mains pour essayer de ramasser le plus possible de 227000 tonnes de pétrole brun qui colle partout.

Amoco Cadiz, catastrophe environnementale en Bretagne

Sur les 2700 kilomètres de côtes bretonnes, 400 seront empoisonnées par l’Amoco Cadiz. Les conséquences sont dramatiques sur la flore et la faune très riche de cette partie de la Mer Celtique. Cette zone océanique est le royaume des dauphins et des phoques. Également d’importantes colonies d’oiseaux marins, comme le magnifique Morskoul (Fou de Bassan).

Naufrage de l’Amoco Cadiz et zone de pollution

Cette zone côtière est également le plus vaste champ d’algues d’Europe. Puis il y a les plages, les dunes, la multitude d’îlots et de rochers foisonnant de vie. Toute une partie de cette biodiversité sera tuée ou durablement endommagée.
Seul l’océan, par ses courants et ses tempêtes saura réparer les dommages, au fil du temps.

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La proue de l’Amoco Cadiz sombrant en Mer Celtique à peine au large de la Bretagne

Le procès de l’Amoco Cadiz…

Suivront plusieurs procès durant les années suivantes. Le maire de Gwitalmeze/Ploudalmezeau sera un des plus tenaces pour faire payer la compagnie américaine Amoco. Au nom des quatre vingt douze communes bretonnes qui auront été empoisonné.

Le Syndicat mixte de protection et de conservation du littoral nord-ouest de la Bretagne recevra 226 millions de francs de la Compagnie Amoco. Et l’État central, lui, recevra plus d’un milliard de francs. Dans sa grande générosité, il fera un don d’à peine 10% de cette somme aux Bretons.

Et des mesures, enfin.

Dès 1978, un puissant remorqueur de haute mer sera en permanence sur zone et les sémaphores mieux équipés. Les procédures seront également plus strictes pour les navires à cargaison dangereuse dans le rail d’Ouessant.
Les pétroliers sont maintenant à double coque et les contrôles des navires mieux organisés et plus fréquents dans tous les ports européens.

Plus jamais cela, dit-on !

Amoco Cadiz catastrophe environnementale en Bretagne

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1 commentaire

Seb.G 9 mars 2018 - 4h36

Des mesures enfin ??? ou sont elle ??

la même chose peux arriver demain , c’est pareil !!!!!! nos abeille sont juste plus équipé et les moyens plus reactif 😉

Qui empechera les cargo poubelle de naviguer ??? ils sont toujours en nombre croyer moi ;)c’est une honte !!!!

Demain ma fille veras ça de ces propres yeux et j’espere honnetement que je ne serait plus là !!!
Ma mere ma raconté l’Amoco……elle en garde un truamatisme énorme…………….

Je vous le dis , ça aariverra encore car rien n’est regler …………………..Abon entendeur 😉

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