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Canicule : la France cuit, la Bretagne respire
Alors que les cigales suffoquent en Provence et que les trottoirs fondent à Paris, un miracle météorologique se produit dans un pays voisin. En effet, en Bretagne, le thermomètre refuse obstinément de dépasser les 27°C. A part près des Marches de Bretagne, au plus près du chauffage d’à côté. Le ciel, bienveillant, alterne entre lumière douce et petits nuages joueurs. Pendant ce temps, les climatiseurs parisiens explosent, les rails de la SNCF gondolent, et le bitume se liquéfie.
Bref : c’est la canicule. Et nous, on est bien.
Mais alors, doit-on accueillir les réfugiés climatiques français ?
Car oui, depuis quelques jours, les appels à l’aide affluent. Les Parisiens en bermuda cherchent désespérément une location à Douarnenez. Les Lyonnais harassés rêvent d’un bol d’air à Carhaix / Karaez. Même des Bordelais proposent d’échanger leur château contre un coin d’ombre à Huelgoat / An Uhelgoad. La Bretagne devient un eldorado climatique pour nos voisins français. Et naît alors une question hautement sensible : doit-on ouvrir nos frontières ? Ou les fermer à double tour, tant qu’il est encore temps ?
« Moi j’dis, on les laisse venir… mais on les fait passer par un stage intensif de danse bretonne sous la pluie. Ceux qui tiennent plus de trois heures : on les garde. »
Dit Erwann de Plouguerneau /Plougerne, expert en crêpes et en accueil tempéré
La Bretagne, dernier bastion tempéré ?
On nous a longtemps moqués pour notre crachin, notre vent tenace, nos étés « frais » et nos soirées en polaire. Aujourd’hui, les rôles s’inversent. Nous sommes devenus un oasis de fraîcheur dans un monde en surchauffe. Une sorte de Norvège francophone, avec des galettes-saucisses. Et fatalement, cette rareté attire.
On comprend les réfugiés climatiques. La canicule frappe fort. Mais nous, Bretons, on a déjà du mal à caser tout le monde pendant les Vieilles Charrues. Où allons-nous loger les hordes de touristes en fuite thermique ? Dans les phares abandonnés ? Sous les menhirs ? Ou pire… dans nos cabanes à outils ?
Accueillir, oui… mais avec des conditions
Soyons clairs : la solidarité fait partie de nos valeurs. On peut accueillir. Mais pas n’importe comment. Voici donc quelques conditions non négociables pour tout réfugié climatique souhaitant s’établir temporairement en Bretagne :
- Savoir prononcer et écrire Kledenn ar C’Hab correctement.
- Aimer le beurre salé. Et uniquement le beurre salé.
- Ne jamais dire “il pleut tout le temps ici”, surtout en tongs.
- Connaître au moins un couplet du Bro Gozh Ma Zadoù, notre hymne national.
- Ne jamais, ô grand jamais, dire “la Bretagne, c’est une région sympa de l’ouest de la France”.
- Et surtout, ne pas confondre (ou feindre de le faire) la Bretagne avec la région administrative.

« On va pas se mentir, si on avait su que notre météo deviendrait un trésor national, on l’aurait déjà brevetée. »
Dit Soizig de Lorient / An Oriant, survivante du crachin estival de 2002
Face à la canicule, fermer nos frontières ? Tentant, mais…
Face à la marée montante des touristes climatiques, certains appellent à la résistance. On parle déjà de remettre les douaniers à la frontière de la Loire-Atlantique, au sud du pays. De poser des barbelés autour de la forêt de Brocéliande. Ou même d’exiger un visa temporaire pour accéder à Roscoff / Rozko par ferry.
Mais est-ce vraiment dans l’esprit breton ? Pas sûr. Car on le sait : beaucoup viendront, mais peu resteront quand la pluie refera surface. On les reverra, mi-octobre, fuir nos tempêtes comme ils fuyaient leur canicule. Un petit fest-noz dans les bottes, et retour vers la sécheresse.
Bon, qu’ils viennent … mais qu’ils s’adaptent !
La Bretagne est généreuse. Elle peut ouvrir ses bras aux victimes de la canicule. Mais pas à n’importe quel prix. Qu’on se le dise : ici, on ne change pas pour plaire au climat du reste du monde.
Ce sont les autres qui doivent s’adapter à notre fraîcheur. Et puis, entre nous, ça fait du bien de ne pas transpirer à chaque pas.
Alors, voisins français, venez. Mais apportez un ciré. Et beaucoup de respect pour nos traditions, notre langue, nos landes… et nos températures modérées.
Sinon … er-maez !
Cartes empruntées aux services météo officiels de Bretagne : Temps Breton et Météo Bretagne – Trugarez deoc’h

1 commentaire
Pour moi c’est non, et c’est du premier degré.
Outre le fait que ces gens ont pendant longtemps ricané sur notre climat et pas que sur ça, ils se sont employés à détruire leur habitat sous couvert de progrès, de performance économique et tout autre chose qui pouvait les faire briller devant les autres, à courte vue évidemment. Ça s’est gavé de voyages, de consommation tout azimut.
Aujourd’hui, les factures commencent à arriver, au lieu de s’atteler à reparer les dégats sur place, la seule solution qu’ils trouvent est d’aller ailleurs pour recommencer à nouveau pourrir l’endroit. Les bretons devront partir dans leurs métropôles infectes pour leur laisser la place.
La prochaine étape c’est Mars ? Quitter un planète vivante pour une planète morte ?
Ô, je ne me fais pas d’illusion, les bretons les suivent dans leur sillage, je pense même qui souhaitent les rejoindre.
Devons-nous aussi sacrifier encore un peu plus notre habitat naturel comme nous avons sacrifié nos terres arables pour briller comme eux dans les performances ?
Est-ce le destin des bretons de se sacrifier pour les français ?
Une Bretagne dans ces conditions sera t-elle viable ? J’en doute si l’on tient compte des résultats.
American way of life is not negotiable, ours neither