De Roland BECKER : découvrez un trésor qui a failli disparaître
Roland BECKER nous fait découvrir un authentique trésor.
Voilà deux témoignages précieux d’une période musicale méconnue.
Ainsi Roland BECKER fait se rencontrer deux témoins de la Bretagne du 18e siècle qui ne se sont sans doute jamais croisés.
D’abord Joseph Mahé (1760-1831) qui publie en 1825 son Essai sur les Antiquités du Département du Morbihan. Ouvrage dans lequel il présente notamment un extrait de sa collecte de chants populaires, sous la forme de quarante airs notés et commentés. Un trésor ! Qui aurait pu disparaître … En 1945, on retrouve heureusement le manuscrit de Mahé dans un grenier. Avec non pas quarante exemples musicaux mais deux cent quatre vingt cinq.
Joseph Mahé, premier collecteur breton de musique paysanne – Roland Becker, musique bretonne aux confins du 18e siècle
Il est le premier collecteur breton de musique paysanne.
Olivier Perrin (1761-1832) montre dès l’enfance un penchant irrésistible vers les arts. Son père François Perrin l’envoie étudier le dessin à l’Académie de Rennes. Puis le jeune Perrin fait douze années d’étude aux côtés de Gabriel Doyen. Ce dernier est professeur à l’Académie royale de peinture et de sculpture, au Louvres. A son retour en Bretagne, en 1794, Perrin commence son oeuvre consacrée aux paysans des environs de Kemper.
Il sera le premier peintre breton du monde paysan.
Olivier Perrin, premier peintre breton du monde paysan – Roland Becker, musique bretonne aux confins de 18e siècle
Un trésor qui a failli disparaître
Par son unicité et la qualité des airs transcrits, le manuscrit de Mahé est un des plus importants héritage à l’échelle européenne de ce qu’était la musique paysanne à cette époque. Il constitue le chaînon manquant entre la musique médiévale et la musique bretonne du 19e siècle. Celle-là même qui a nourri celle que l’on connaît aujourd’hui depuis le revival des années 1950-1970. C’est le trait d’union entre la musique ancienne et l’apogée du couple biniou-bombarde, la Barzaz Breiz, le fleurissement des bagadoù … Un pan mystérieux et méconnu sur lequel Roland BECKER fait la lumière.
Sept ans de travail et soixante musiciens.
Roland BECKER a mobilisé des sonneurs, des chanteurs, danseurs, acteurs … Il lui a fallu reconstituer le style des interprètes de l’époque. Mais aussi leurs instruments, dont la forme et le son ont évolué depuis lors. Dans une démarche d’ethno-musicologie, il s’est plongé dans les archives départementales du Morbihan et du Penn ar Bed. Sur cet album, on retrouve le trio bombarde-biniou-tambour appelé Orchestre National Breton. Ainsi que des fifres, instruments militaires. Également des violons. Voilà ce qu’on entendait en Bretagne aux confins du 18e siècle.
Un objet beau et original.
Ainsi, le douzième album de Roland BECKER est tout sauf un CD ordinaire. D’une part, il incorpore aux morceaux de musique des bruitages, voix, ambiances et leur donne chair. Pendant soixante-cinq minutes, il nous plonge dans la société du 18e siècle. Et nous permet de nous imaginer paysan ou châtelain lors d’une fête, d’une course de chevaux ou d’un marché … Roland BECKER n’est pas que musicien. Il met en scène un film sonore à l’univers poétique.
D’autre part, il a élaboré un livret de quatre vingt douze pages richement illustré de l’oeuvre de Olivier Perrin. On y trouve de nombreux textes explicatifs sur sa démarche, les instruments de l’époque, les biographies …
Cet album fait écho à son ouvrage Joseph Mahé, Premier collecteur de musique populaire de Haute de de Basse Bretagne, édité par Dastum et les Presses Universitaires de Rennes en 2017.
Piv eo Roland BECKER ?
Roland BECKER est un musicien compositeur breton reconnu. Dont les oeuvres construisent des ponts entre musique écrite, recherche contemporaine et tradition populaire. Autour de ses douze albums gravitent des recherches, des livres, des conférences, des expériences scéniques. Comme autant d’articles de son encyclopédie personnelle de la musique bretonne de tradition populaire.
Quand il est question de musique bretonne, Roland BECKER est écartelé entre la quête éperdue des origines, des sources, et la nécessité absolue d’en livrer une interprétation personnelle et contemporaine. En chemin, il a découvert la première histoire de la musique instrumentale bretonne, bien avant l’apogée du couple biniou-bombarde à la fin du 19e siècle. Devant lui sétendaient neuf siècles à explorer, du Moyen Âge … jusqu’à la collecte de Mahé qui semblait répondre à l’oeuvre d’Olivier Perrin, aux confins du 18e siècle.
A force de lecture et de relecture, d’interprétation et de réinterprétation, de rêve et d’écriture, leur univers est devenu une part de Roland BECKER. Et c’est cette part qu’il livre dans cet album. Au-delà des frontières liquides, se trouve un monde qui nous ressemble, aux confins du 18e siècle.
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2 Comments
Bailleul
avril 01, 11:31Bonjour,
je vous signale ce qui doit être une faute de frappe dans votre biographie sélective d’Olivier Perrin : celui-ci revient en 1794 en Bretagne et non en 1894 ! Cela lui aurait été bien impossible étant décédé en 1832…
A. Bailleul
NHU Bretagne
avril 01, 14:51Modification effectuée. Merci de votre attention