Sommaire
Denez : Stur en Avel … précurseur, innovant.
Passeur des deux mondes : celui des vivants et celui des morts ; celui du visible et celui de l’invisible
Denez rend possible l’alliance entre l’Homme et le monde que nous risquons de perdre mais qu’il nous garde, qu’il nous redonne, qu’il nous offre encore quand il mêle les musiques actuelles aux musiques ancestrales, les mots d’aujourd’hui à la poésie éternelle.
Voici donc le onzième album de Denez enregistré à Plestin-les-Grèves / Plistin.
En pays du Trégor, dans les Côtes-d’Armor, tout près des rivages de la Manche qu’il parcourt souvent par jour de tempête. Tout près des grèves sur lesquelles il chemine, lorsque par temps apaisé, sa voix entre en résonance avec l’eau, l’air, le granit et la terre. À quelques encablures du grenier où il écrit et compose.
Le temps d’une pause …
Laissons-nous porter, emporter par la musique inspirante et palpitante de Denez dans la profondeur de son chant enraciné, incantatoire et sacré.
Bienvenue dans Stur an Avel (« Le Gouvernail du vent« ), un album ouvert sur le monde, résolument actuel, créateur d’images et de rêves.
L’intensité des émotions, l’énergie de la transe, le mélange et le foisonnement d’instruments et de rythmes, la force des récits, le jeu époustouflant des musiciens, et bien sûr la voix unique et vibrante de Denez sont au cœur de cet album flamboyant.
Quatorze compositions originales.
Une musique de fusion puissante et inventive alliant instruments acoustiques et sonorités électro, sons ancestraux et contemporains.
Entrelacements entre cornemuse écossaise, duduk arménien, violon orchestral, beats et loops bombarde saturée, bandonéon argentin, trompette à quatre pistons, ondes Martenot et scratch Flow du hip-hop marié au rythme de la valse, mélopées de la gwerz drapées de synthés.
« Ce nouvel album est entièrement constitué de chants de ma composition que j’ai d’abord enregistrés a cappella au studio Le Chausson près de chez moi. Puis, chaque titre a été adressé au beatmaker James Digger pour qu’il leur trouve une trame électro sur laquelle les musiciens sont venus se poser. Aucun arrangement n’a été écrit au préalable. Le studio devenant ainsi un lieu de création. La fusion entre instruments acoustiques et sonorités électro est le fil rouge, le liant entre chacun des titres qui donne à l’ensemble une couleur unique. » Denez
L’album s’ouvre sur les cordes de l’époustouflant En avel a-benn (« dans le vent contraire »).
Avec en son centre la voix de Denez qui nous dit l’essentiel.
Une marche magistrale où veuze, saxophone, guitare et textures électro se mêlent à la bombarde dans une montée vertigineuse. Bientôt rejoints par les sonneurs et les percussionnistes de la Kevrenn Alre, l’un des plus anciens et prestigieux bagadoù de Bretagne (Auray, Morbihan), qui reprennent avec puissance et retenue le thème et martèlent le tempo.
Un hymne dédié aux peuples opprimés. Un chant empli de ferveur qui célèbre le droit à la différence, la résistance.
« Dans le vent contraire nous germerons, nous grandirons, nous apprendrons, la constance nous fructifierons encore et encore, sans répit, l’espoir Dans le vent contraire nous sèmerons, nous récolterons, nous vaincrons – Dans le vent contraire nous chanterons et le sens du vent nous changerons ! »
Romanesque, Waltz of Life – Valse de vie.
Titre chanté en breton, anglais et français qui réunit deux nouveaux invités, le rappeur Oxmo Puccino et la chanteuse Aziliz Manrow, pour une valse étourdissante jusqu’à l’ivresse qui place l’amour au centre de tout, peu importe les tourments de la vie. Temps suspendu, un univers à la Jane Austen version 2021.
Bouleversantes, les psalmodies des mystérieuses grasoù de Pennoù kelc’hiet – Têtes auréolées, échos aux oraisons funèbres, nous ramènent à l’essentiel au plus près de nous-mêmes. Comme si le temps et l’espace n’existaient plus.
Inattendue …
La première rencontre de la mélancolie positive de Denez et de la tendre mélancolie du bandonéon argentin de C’hwervoni. Amertume à laquelle vient se joindre la douce profondeur de la trompette sur Kraoñenn Kerzaonet – Le noyer de Kerzaonet.
Sensible …
La marche vannetaise Ar garantez (« L’amour« ), quand le chant de mariage se pose sur le flux et le reflux des nappes et des pulsations électros.
Singulier …
Le duo synthétique organique des vibrations des ondes Martenot jouées par Yann Tiersen et des voix de Denez et Émilie Quinquis sur Gant ar red (« À la dérive« ) crée une atmosphère fantomatique.
Tragique …
Le chant solennel nous dit l’histoire tourmentée de Gwerz Montsegur – La Gwerz de Montségur et de sa marche funèbre.
Envoûtant …
Le chant nous conte l’univers enchanteur et la magie des sortilèges de la gwerz An arc’hig balan – Le Petit Coffre d’ajonc, nous plonge dans celui de la fantastique et effroyable Ar rouanez Ganibal (« La reine cannibale« ).
Hypnotique …
La folle tournerie festive et libératrice de Ar grampouezenn-nij, quand la transe électro et ses boucles répétitives se mêlent aux rythmes ancestraux du kan ha diskan.
Stimulant …
Le mix voix-ambiance jungle du chant à danser An hentoù-tro invite à une gavotte.
Intimiste …
Kantreadenn (« Errance« ), chant poétique sur le déracinement et la perte, entre en résonance avec les modulations sombres du piano et le pleur de la cornemuse écossaise.
Lestr Dienez (« Navire Détresse« ), extrait du recueil Kañv (« Deuil« ), évoque avec délicatesse une mort libératrice et vient clore ce 11ème album.
Une belle manière de se dire au revoir et à bientôt ! Kenavo.
« Je ne sais ni lire ni écrire la musique. Mes mélodies me viennent naturellement ».
Tout en jouant avec brio des divers styles de chants traditionnels : Gwerz, kan ha diskan (du chant à danser), chant à marcher, en les déstructurant pour les amener là où on ne s’y attend pas, Denez renouvelle le genre en intégrant d’autres formes : poésies chantées ou déclamées, – dont trois poèmes extraits de son recueil Kañv – Deuil – et même un grasoù.
« Je compose habituellement mes mélodies sur le mode mineur. Cela leur donne donc un côté un peu triste ou mélancolique. Mais il ne s’agit pas d’une tristesse angoissante qui entraîne vers le bas mais plutôt d’une tristesse purificatrice, régénératrice comme peut l’être le pleur. Comme beaucoup de Bretons, je partage une mélancolie positive.
La Bretagne est le pays où l’on trouve le plus grand nombre de chants dramatiques, hantés par la mort, mais aussi celui où l’on danse le plus ».
Denez réinvente dans une langue bretonne subtile une poésie contemporaine.
Ses récits et ses chants apportent une prose, un ton et un souffle différents.
Images fortes, signes, intersignes et symboles inspirés de la mythologie celtique, profane ou religieuse, irriguent cette poésie épique d’une beauté à couper le souffle qui nous immerge dans un univers fantastique empreint de mystère, où l’Ankou (la mort) est omniprésent et sa conscience fait mieux aimer la vie. Et on se délecte à l’évocation de ces faits tragiques qui nous font frémir. Alors prétextes pour exorciser tensions ou peurs enfouies. Également nous éveiller à la consolation du pleur et nous entraîner dans l’imaginaire de nos propres songes.
Il déclame un langage résolument neuf des histoires intemporelles où il est question d’amours malheureuses ou immuables. Où seul l’amour absolu et idéalisé subsiste après la mort.
Des textes qui parlent d’identité, de différence et de désillusion, témoins du désespoir engendré par le déracinement, la disparition de sa culture, de son pays… Comme autant d’échos aux drames contemporains.
Des saynètes satiriques et humoristiques qui agissent comme des remèdes.
Des mots qui disent la quête et le bonheur retrouvé, le destin, où le bien gagne toujours sur le mal.
Denez : Stur an Avel – Les Artistes.
Denez : chant – paroles – musiques – arrangements – mixage – dessins
Nicolas Rouvière : studio Le Chausson enregistrement – mixage – mastering – conseil artistique
James Digger : machines, claviers, scratch
Oxmo Puccino : voix
Aziliz Manrow : chant
Yann Tiersen : piano, violon, accordéon, ondes Martenot
Émilie Quinquis : chant
Jonathan Dour : violon, violon alto, violoncelle – Ronan Le Bars uilleann pipe, whistle
Cyrille Bonneau : duduk arménien, saxophone soprano, cornemuse écossaise, bombarde, binioù kozh
Fred Guichen : accordéon diatonique
Jean-Charles Guichen : guitare électro-acoustique
Aymeric Le Martelod : synthétiseurs
Youenn Kamm : trompette à quatre pistons, bugle
Jean-Baptiste Henry : bandonéon argentin
Antoine Lahay : guitare acoustique et électrique
Fred Lucas : basse électrique
Bagad d’Auray (Kevrenn Alre)
Maëlle Vallet : canun turc
Paroles et musique Denez Prigent
sauf Waltz of life : paroles Denez Prigent – Stéphanie – Oxmo Puccino
Kantreadenn – Errance et Gant ar red – À la dérive musique : Denez Prigent – Yann Tiersen
Denez : Stur an Avel – Arrangements collectifs sous la direction de Denez.
1 – En avel a-benn – Dans le vent contraire, Denez Prigent, Jonathan Dour, Cyrille Bonneau, James Digger, Antoine Lahay
2 – C’hwervoni – Amertume, Denez Prigent, Jean-Baptiste Henry, James Digger, Jonathan Dour,
3 – Waltz of Life – Valse de vie, Denez Prigent, Aziliz Manrow, Jonathan Dour, James Digger
4 – Pennoù kelc’hiet – Têtes auréolées, Denez Prigent, Youn Kamm, James Digger
5 – Ar garantez – L’Amour, Denez Prigent, James Digger
6 – Kraoñenn Kerzaonet – Le Noyer de Kerzaonet Denez Prigent, Youn Kamm, Jean-Baptiste Henry, James Digger, Jonathan Dour
7 – Kantreadenn – Errance, Denez Prigent, Émilie Quinquis, Ronan Le Bars, James Digger, Jonathan Dour
8 – Gwerz Montsegur – La Gwerz de Montségur, Denez Prigent, Cyrille Bonneau, Antoine Lahay, Jonathan Dour, JamesDigger
9 – An hentoù-tro – Denez Prigent, Jean-Charles Guichen, Ronan Le Bars, James Digger, Frédéric Lucas
10 – An arc’hig balan – Le Petit Coffre d’ajonc, Denez Prigent, James Digger, Cyrille Bonneau, Jonathan Dour, Antoine Lahay
11 – Gant ar red – À la dérive, Denez Prigent, Émilie Quinquis
12 – Ar grampouezenn-nij – Denez Prigent, Fred Guichen, James Digger, Antoine Lahay
13 – Ar rouanez Ganibal – La reine cannibale, Denez Prigent, Jonathan Dour, Cyrille Bonneau, Fred Guichen, Antoine Lahay
14 – Lestr « Dienez » – Navire « Détresse », Denez Prigent, Maëlle Vallet, Cyrille Bonneau, Jonathan Dour, Antoine Lahay, Aymeric Le Martolod
Prologue …
Voici un peu de l’histoire de Denez, chanteur, compositeur, auteur, précurseur, innovant. Également passeur des deux mondes : celui des vivants et celui des morts. Puis celui du visible et celui de l’invisible. Ainsi il rend
possible l’alliance entre l’ Homme et le monde que nous risquons de perdre mais qu’il nous garde, qu’il nous redonne, qu’il nous offre encore quand il mêle les musiques actuelles aux musiques ancestrales, les mots
d’aujourd’hui à la poésie éternelle.
Acte I
Le 17 février 1966, Denez (Prigent) naît en Bretagne, en pays de Léon, près de Roscoff.
Son enfance est marquée par ses promenades le long des grèves parsemées de rochers impressionnants, l’île de Batz à l’horizon. Il aime les embruns sur son visage et leur goût de sel, dans ce pays où les gens parlent fort pour contrer la puissance du vent; il a besoin de se mesurer aux éléments de la nature pour se sentir pleinement vivant. Cela ne le quittera pas.
Et la beauté des paysages sauvages suscitent en lui l’envie de dessiner, de peindre, d’imaginer.
La rencontre avec la langue bretonne.
Enfant des deux mondes : celui du dedans et celui du dehors, joyeux compagnon, aimant les jeux, l’audace, les farces et les copains de la bande du Prat, enfant joueur des vagues de l’océan, enfant rieur des rochers,
Il est aussi l’enfant silencieux qui dessine sur la table de sa grand-mère de Santec, au milieu des tasses du café chauffé à la cuisinière à bois, et des nouvelles du pays commentées par les voisines venues parler haut la langue de Bretagne qui roule comme une tempête.
L’une se penchera sur l’enfant sage et attentif .
« C’est beau ce que tu dessines, paotr bihan ». Et elle entonnera un chant, la grand-mère lui répondra, et ainsi comme un Kan Ha Diskan, la conversation reprendra.
L’enfant sensible écoute la langue du pays de Léon, se laisse imprégné par les sonorités chantantes de sa grand-mère et de ses amies, par les histoires réelles des Korrigans ces esprits de la terre de Bretagne, de
l’Ankou et des intersignes druidiques, par les vieux cantiques en langue bretonne.
Si pour Denez, l’amour n’est pas venu aussi simplement que pour d’autres enfants, si la terre de sa naissance a été aride, il a dû se déplacer de l’intérieur de lui-même vers un autre lui-même. Il a découvert alors, un amour infiniment plus grand que l’amour filial: celui d’une terre, d’une langue, d’une âme immortelle, d’une histoire millénaire et de son chant.
La révélation de la gwerz
Et un jour, alors qu’il était ce tout petit enfant qui avait changé de langue maternelle, ayant choisi la Bretagne pour véritable mère et le breton comme langue de coeur, il a entendu une gwerz.
La première gwerz de sa vie ! Ce très vieux chant venu des premiers âges chrétiens et druidiques, quand les bardes gallois marièrent leurs chants à ceux des bardes d’Armorique. Un chant tragique et universel, mêlé de stupeur et de pleurs, de renoncement et d’acceptation, de colère et de révolte, de douleur et de renaissance, de réalité et de fantastique, et qui raconte le combat éternel des Hommes devant la vie et devant
la mort. Un chant solennel et incantatoire, beau ! Si beau !
« La première fois que j’ai entendu ce chant, j’ai été submergé par un raz de marée émotionnel, comme si toutes les cellules de mon corps s’étaient soudainement mises à briller. Je me suis senti devant quelque chose qui me dépassait, de l’ordre du sacré. »
Barzaz Breiz.
Lorsque plus tard, le Barzaz Breiz ( recueil de chants traditionnels de Bretagne ) lui révèlera l’essentiel des gwerz immortalisées par Hersart De La Villemarqué, il y reconnaîtra les inspirations de légendes comme celles de Tristan et Yseult, de la poésie de Marie de France au XIIe siècle, de l’esprit et des créations des romantiques du XIXe siècle, et même d’un « lai » écrit par Tolkien, le célèbre auteur du Seigneur des Anneaux
en 1945. Comme George Sand, il mesurera leur valeur inestimable qui selon l’autrice surpasse les épopées d’Homère.
Lorsque Denez sillonnera les scènes du monde, de France ou de Chine, d’Écosse ou du Kazakhstan, du Québec ou de Pologne, d’Espagne ou d’Allemagne, dans l’intimité des petites salles ou dans l’écho sacré des cathédrales, de théâtres en festivals ou seul a capella devant les 70 000 personnes du stade de France … le public profondément ému ressentira la plainte universelle, sans rien connaître de la langue, des mélodies modales ni des gammes non tempérées, car peu importe que nos oreilles ne comprennent pas ses mots, ce sont nos cœurs qui les recueillent.
Acte II
Les rencontres déterminantes de l’adolescence : Brel et les sœurs Goadec
Jacques Brel le bouleverse, à travers les albums et les images de concerts : sa voix, son énergie sur scène entrent en résonance avec ses sensations. À la même époque, il assiste à une des prestations des trois sœurs
Goadec. Les chants très anciens qu’elles interprètent ce jour-là provoquent en lui une émotion si intense qu’il décide de chanter en breton.
1982 – A l’âge de 16 ans, Denez commence à chanter en public dans les festoù-noz.
Denez participe à des concours et remporte de nombreux prix. Parallèlement jusqu’au milieu des années 80, il suit un cursus universitaire en Arts Plastiques à Rennes tout en continuant ses études de la langue bretonne dans le Département Celtique de cette Université.
Acte III
1986 – La rencontre avec l’être aimée.
Elle a d’immenses yeux verts, une chevelure abondante et noire, Stéphanie.
Un amour comme le leur, il s’en dit dans les histoires, les contes, les légendes, les tragédies romantiques et les gwerz de Bretagne. Il s’en raconte, mais si peu le vivent. Eux l’ont connu et vécu.
Fin des années 80, il ne sera ni dessinateur ni gardien de phare.
Denez anime pendant trois ans une émission en langue bretonne sur Radio France Armorique.
Il lâche son stylo bille, ce compagnon avec lequel il dessinait tant de mondes, paysages, animaux et phares marins quand il croyait se destiner à l’art plastique par ses études et son enseignement. De même, il avait renoncé auparavant au métier de gardien de phare, quand il aurait voulu savourer là-haut la solitude qui éclaire jusqu’à l’horizon.
Il se produit davantage sur scène, a capella ou au sein d’un groupe de musiciens en festoù-noz. Et le public danse sur sa voix fascinante qui scande le tempo ensauvagé du Kan Ha Diskan et invite à la transe.
Son nom circule et il chante devant une audience plus nombreuse, sur des scènes plus grandes comme à Alma Ata au Kazakhstan.
Acte IV
1992 – Révélation des Transmusicales de Rennes.
Denez bouscule tous les clichés en acceptant le pari de chanter seul a cappella des chants traditionnels devant un public rock. Seul, tout de noir vêtu devant son micro, main droite à l’oreille, il interprète ses Gwerzioù et ses
Kan Ha Diskan… Et c’est une explosion, un détonateur. Le public rock, d’abord interloqué, lui fait un triomphe. Les portes des grandes rencontres musicales et festivals dans le monde s’ouvrent à lui.
1993 – Denez signe chez le label Barclay …
Et sort son premier album Ar gouriz koar (« La ceinture de cire« )
Plein succès pour ce disque de chants traditionnels, interprétés pour la plupart a cappella.
1997 – Deuxième album Me ’zalc’h ennon ur fulenn aour (« Je garde en moi une étincelle d’or« )
Là où on ne l’attend pas. Denez est l’un des premiers à avoir osé et réussi le mariage entre chant et musique électronique qui était encore un style émergent. Il s’entoure de musiciens venant des musiques traditionnelles
et des musiques électroniques. Et Arnaud Rebotini s’occupera de la partie électro.
2000 – Troisième album Irvi, nommé aux 16èmes Victoires de la Musique
Sans a priori musical, Denez suit ses envies, réaffirme cette volonté de rencontre. Il évoque d’autres terres, l’Orient, l’Irlande, emprunte au chant liturgique, au Trip Hop ou à l’improvisation vocale issue du jazz. C’est l’occasion pour lui d’inviter ceux qui ont le plus marqué sa sensibilité comme Davy Spillane maître incontesté du uilleann pipe moderne, Louis Sclavis une des figures majeures du jazz européen, Bertrand Cantat, Lisa Gerrard (Dead Can Dance) …
2001 – Quatrième album live – Holl a-gevret ! enregistré au Festival Interceltique de Lorient
2003 – Cinquième album Sarac’h
Denez fait appel à de grandes voix féminines : Lisa Gerrard (Dead Can Dance), Yanka Rupkina (soliste du
Mystère des Voix Bulgares), Karen Matheson (Capercaillie), Marie Boine …
Le titre Gortoz a ran avec Lisa Gerrard, BO du film Black Hawk Down de Ridley Scott, B.O. du film Les Seigneurs d’Olivier Dahan, sera repris ultérieurement dans les séries culte US South Park.
et Hawaii 5-0,. Jusqu’à une improbable reprise des élèves officiers du Chœur de Saint-Cyr ou de la grande chanteuse lyrique australienne Greta Bradman …et rassemble plus de cinquante millions de vues sur internet.
Cela prouve que cette musique n’est pas uniquement cantonnée à la Bretagne.
Comme toute musique enracinée dans sa terre, elle revêt aussi un caractère universel qui va au-delà de la langue car elle véhicule une émotion profonde et vraie pouvant toucher n’importe quel être humain. D’où l’importance de la protéger et de la défendre.
2003 – L’Odyssée de l’espèce de Jacques Malaterre – Chant Migration (paroles : Denez et musique : Denez et Yvan Cassar) – Chant Au bout du monde (paroles : Denez et musique : Denez et Yvan Cassar)
2011- Sixième album Denez Best Of
Acte V
2005 – 2015 – Denez se met en retrait pendant dix ans, suit le flot de son inspiration « dans un élan créatif très puissant, presque compulsif » et compose plus d’une centaine de gwerz…
La gwerz a ce pouvoir cathartique d’arrêter le temps et d’effacer les tensions et les peurs un peu comme le pleur. Les notes lamentatives (quarts de ton) lui donnent un côté incantatoire. Après avoir chanté on se sent lavé, libéré, soulagé. Le chant par l’émotion profonde qu’il véhicule dépasse les mots. De nombreuses personnes viennent me dire après avoir entendu une gwerz : « je n’ai pas compris les paroles parce que je ne parle pas breton mais j’ai été profondément ému. »
Acte VI
2015 – Les deux yeux soleils verts de Stéphanie ne sont plus.
Celui qui côtoyait l’Ankou ( la mort ) , sans le craindre, est devenu « le ténébreux, le veuf, l’inconsolé ».
Seul dans son petit manoir cinq fois centenaire, à deux pas de la mer en Finistère nord, entre pierres grises protectrices, gazon vert et herbes folles, au milieu des arbres et des bêtes, loin des quatre-voies et des grandes
antennes-relais … Il travaille au grenier ses textes, ses musiques et ses enregistrements, imaginant d’audacieux compagnonnages musicaux, remplissant ses coffres de nouvelles créations en langue poétique de Bretagne, traduisant ses gwerz en français et en anglais, poursuivant l’écriture des aventures d’Ôwen le Minîz, inventant de truculentes histoires de léonards et de bigoudens, de nouvelles répliques aux Papoupapipunk deux personnages de BD qu’il a créés.
Il dessine à la table de sa cuisine, parce qu’il a finalement repris son stylo bille …
Peuplant cette impossible solitude de tous ses mots, ses mélodies et ses mondes.
Je ne pourrais plus vivre en ville coupé de la nature. Le silence, le vent, la pluie, l’orage trouvent dans les lieux reculés des
résonances qu’il n’y a pas en ville, tout comme le soleil, la lune et les étoiles n’y brillent pas de la même manière. On est ramené à ce que nous sommes réellement, des êtres humains faisant partie du tout. On y retrouve ainsi une certaine humilité, on va à l’essentiel de nous-même…et c’est très inspirant
Acte VII
2015 – Denez signe chez le label indépendant Coop Breizh Musik et le seotième album Ul liorzh vurzhudus- An enchanting garden voit le jour.
L’album entièrement acoustique remporte un succès immédiat ! Pour la première fois, il traduit ses textes en langue française.
J’ai essayé d’apporter une traduction à mes chants en breton bien qu’il ne soit pas facile de traduire le breton en français tant ces deux langues peuvent être différentes dans leur syntaxe grammaticale mais surtout dans la vision du monde qu’elles véhiculent.
9 décembre 2015 ; trois semaines après l’attentat du Bataclan, concert à l’Alhambra à Paris
2015 – Remix quatre titres par le beatmaker James Digger.
Invité sur un titre, le rappeur du Bronx Masta Ace, figure emblématique du hip-hop aux Etats-Unis et une des références d’Eminem.
2016 – Denez invité de Masta Ace sur le titre Story of me – album The Falling Season
2016 – Huitième album-DVD live de la tournée 2015-2016 A-unvan gant ar stered – In unison with the stars
2017 – Denez reçoit le prix IMRAM pour l’ensemble de son oeuvre en langue bretonne.
Acte VIII
2018 – Album Mil Hent – Mille Chemins – 1 ère collaboration avec Yann Tiersen sur deux titres.
Une musique de fusion, puissante, alliant instruments acoustiques et sonorités électro en fil rouge, avec pour la première fois un chant en langue française.
2018 – Denez dévoile pour la 1ère fois quelques-uns de ses dessins réalisés au stylo bille noir dans l’album Mil Hent (« Mille Chemins« ).
Des dessins géométriques, puissants et troublants, tout un univers sensible et fantastique.
2018 – Denez publie pour la 1ère fois ses poèmes dans le recueil Kañv – (« Deuil« )
Skol Vreizh éditions – bilingue français breton- Poèmes– traductions – dessins : Denez
2020 – Live (collector) Denez Teknoz Projekt enregistré au plus grand fest-noz de Bretagne « Yaouank » devant quinze mille danseurs.
Un projet entièrement consacré à la danse ; la transe électro et ses boucles répétitives se mêlent aux rythmes rapides ancestraux du Kan-Ha-Diskan. Sur scène au cyber festoù-noz de Quimper retransmis dans quatre vingt trois pays.
Acte IX
2021 – Sortie du 11ème album Stur an Avel (« Le Gouvernail du vent« )
Sur un texte de Sandrine Le Mével Hussenet. Merci pour ses mots sensibles et inspirés. Merci à Nico et à Romain. Pensée pour Stéphanie.