Sous la plume de Jean Pierre BARDINET, NHU Bretagne vous propose une vision de l’éolien et de sa pertinence, en trois volets. Dont voici le premier.
Avant de nous intéresser à la Bretagne, voyons quelques caractéristiques générales de l’éolien, quelles sont les politiques climat-énergie concoctées par nos gouvernants et quelles en sont les conséquences.
En France, premier exportateur européen d’énergie électrique, nous disposons d’un mix électrique traditionnel (thermique, hydraulique, nucléaire) capable de bien gérer les heures de pointes. Et le plus souvent, les périodes difficiles de grand froid. Sous réserve que le nucléaire ne soit pas trop réduit par des arrêts programmés ou non. Donc à priori, nous n’avons aucun besoin des EnR (Energies Renouvelables).
Sommaire
Grenelle de l’Environnement.
Mais, pour des raisons dogmatiques, et pour « sauver la planète », nos dirigeants ont décidé, à la suite du Grenelle de l’Environnement, de nous inonder d’éoliennes et de panneaux solaires, sans se poser la moindre question sur leur utilité, sur les performances de ces technologies, sur leur aptitude à produire de l’électricité en temps réel en fonction des fluctuations de la demande, sur les incidences techniques et économiques sur les réseaux de transport d’énergie électrique, et surtout, sans se soucier des conséquences pour les entreprises et les citoyens, tant au niveau du prix du kWh que de la qualité de la fourniture.
Critères de production d’électricité.
Les politiques climat-énergie de notre pays (et de la plupart de pays de l’UE) sont basées sur l’hypothèse non prouvée que nos émissions de CO2 ont une action mesurable sur la température moyenne annuelle globale (TMAG) et sur le climat de notre planète. Il s’ensuit que les politiques énergétiques privilégient en principe les émissions bas carbone et elles sont censées, en outre, fournir des moyens de production conformes aux standards d’une production rationnelle d’énergie électrique.
A savoir :
⦁ Elle doit être pilotable, adaptable en temps réel aux fluctuations de la demande. En particulier, elle doit être capable de gérer les heures de pointe (HP) et de réduire la production en fonction de la baisse de la demande en heures creuses (HC).
⦁ Elle doit être indépendante des caprices d’Eole et des cycles de Phébus.
⦁ Elle doit avoir un impact mineur sur l’environnement et la biodiversité
⦁ Le réseau de transport ne doit pas être soumis à des fluctuations brutales et aléatoires
⦁ Le prix du kWh doit être compétitif
⦁ La sécurité d’approvisionnement doit être garantie
Les EnR intermittentes ne satisfont à aucun de ces critères.
Pour la sécurité d’approvisionnement, il faut prendre en compte le taux de couverture garanti, qui est de 0% pour le solaire et de 0,1% environ pour l’éolien.
Les EnR intermittentes satisfont-elles à la contrainte bas carbone ? En fait, contrairement à ce qui nous est affirmé péremptoirement, le bilan carbone des EnR intermittentes est mauvais, de manière indirecte, car la gestion de l’intermittence nécessite des centrales thermiques en soutien permanent, obligées de fonctionner en régime discontinu, ce qui dégage encore plus de gaz carbonique. Donc, pour sauver la planète d’un problème imaginaire, on met en place des filières qui vont à l’encontre de ce qui est souhaité. Il y a confusion entre les moyens et les objectifs. C’est complètement incohérent.
EnR et intermittence.
Ce qui très gênant, c’est que la production d’énergie électrique de l’éolien est intermittente. Donc pas très pilotable. Or l’électricité ne se stocke pas pour ces fortes énergies. Et il faut toujours adapter en temps réel production et consommation, ce que les EnR intermittentes sont incapables de faire. Il faut donc des moyens complémentaires, qui sont des centrales thermiques fonctionnant en discontinu.
Donc à la fois nécessaires et non rentables.
L’intermittence de l’éolien est aléatoire. Celle du solaire est assez prévisible, car elle est fonction du cycle des saisons et des heures de la journée. En hiver, par temps froid, quand un anticyclone couvre le pays, il n’y a pas de vent (peu de lumière, et pas du tout après 18h). Donc, dans ces conditions défavorables récurrentes en période hivernale l’éolien produit très peu. Et le solaire rien du tout quand cela serait utile. Surtout lors de l’heure de pointe (HP) du soir, qui est la plus délicate à gérer.
Un exemple de production journalière.
Détail par filière de la production électrique en temps réel : www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique
Par exemple, le Jeudi 16 Novembre 2017
Production du solaire : très faible. Maximum 3040 MW à 12h30 – rien avant 7h30 et rien après 18h30
Production de l’éolien : faible toute la journée, 1000 MW seulement en heure de pointe (HP) du soir.
Il a fallu augmenter la production de l’hydraulique à 12400 MW le matin et 13200 MW le soir. Puis faire tourner en permanence le gaz, un peu le charbon (1000 à 2000 MW). Enfin importer de l’électricité toute la journée.
Coûts de la loi de transition énergétique.
La Cour des Comptes a chiffré à 6,7 Md€ en 2017 le surcoût que nous devons supporter suite à la loi de transition énergétique. En 2030, selon l’analyse de l’IFRAP, les surcoûts de la transition énergétique se monteront à 70 Md€/an :
Lisez aussi : www.ifrap.org/agriculture-et-energie/transition-energetique-dites-la-verite-aux-francais
Ménages et entreprises, nous sommes et seront tous touchés. Notamment en Bretagne. Demandez aux artisans ce qu’ils pensent de l’inflation normative galopante….
Conclusion
Pour satisfaire aux fantasmes des « khmers verts », on nous fait payer des EnR inutiles et onéreuses. En outre qui défigurent nos paysages et ont nombre d’autres défauts que nous verrons dans un prochain article. On taxe le contribuable : taxe CSPE, en augmentation rapide. Ce qui augmente en proportion les dépenses énergétiques du consommateur, donc le nombre de ménages en précarité énergétique, et on réduit la compétitivité de nos entreprises. Tout cela pour des prunes, à savoir « sauver la planète » d’un problème qui n’existe que dans les entrailles de modèles numériques qui ne cessent de se planter, mais qui n’existe pas dans le monde réel.
4 commentaires
Très bien, une série de commentaires négatifs, rien de constructif, aucune piste de solution, à moins qu’il ne faille sous-entendre qu’il n’y a de salut que par le nucléaire.
Bonjour Youenn. Une série c’est fait pour être interrompue. Il est tellement plus facile de se défouler dans des commentaires yaka, faukon, cepasbien … que dans des propositions alternatives constructives. Les articles qui sont signés d’un Auteur engagent les Auteurs mais pas la Rédaction de NHU Bretagne. NHU Bretagne est un média participatif breton et citoyen qui donne la parole à celles et ceux qui souhaitent s’exprimer, dans une certaine limite, à propos de la Bretagne. Nous avons des articles pour NDDL, et d’autres contre, pour seul exemple. Si vous voulez écrire un article sur le sujet de l’éolien en Bretagne, de notre mix énergétique, du nucléaire en Bretagne, etc … nous vous offrons nos colonnes. contact@nhu.bzh. Merci de nous suivre et bonne fin de semaine. A galon.
JP Bardinet a écrit « 22 vérités qui dérangent » à propos du climat. Je vous rappelle qu’il est ingénieur en mécanique, et vous propose donc un lien vers un article (écrit par 2 chercheurs au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement) qui démonte point par point les soi disant vérités de ce monsieur. Ça vous donnera une idée de la rigueur scientifique de JPB, dont le passe-temps est de convaincre avec une bouillie truffée aux chiffres que la Terre ne connaît pas de réchauffement climatique…
https://www.sauvonsleclimat.org/fr/base-documentaire/climat-22-contre-verites-qui-exasperent
Comme je suis un « khmer vert », je ne vais pas dire ce que je pense de cette article.
Par contre, l’écologie est une science ausi que l’auteur de cette article ne semble pas connaître.