Sommaire
Hydrolienne Sabella en Bretagne : histoire pour rire …
Ah, l’hydrolienne Sabella !
De Juin 2015 à Juillet 2016, il y a donc deux ans, une hydrolienne Sabella D10 est immergée dans le Fromveur et commence a nous faire rêver. Le Fromveur est ce puissant courant marin entre Enez Eussa (Ile d’Ouessant) et le continent.
Durant cette année d’immersion et de fonctionnement, cette hydrolienne n’a fournie que 5% des besoins en énergie de Enez Eussa. Pour une île de 800 personnes environ, ce 5% représente 40 personnes.
Mais ce n’est qu’un début …
L’hydrolienne sera de nouveau immergée sans doute en Août 2018. Donc si je calcule bien, cette lubie a été trempé dans l’eau une année. Puis est restée au sec deux ans. Deux longues années de réflexions, de réunions, de budgets … pour selon les nouvelles prévisions, peut-être fournir maintenant 15% de l’énergie nécessaire à Enez Eussa.
Et tout à coup, la boulette : les « responsables » se rendent compte que l’eau de mer, ça rouille !
Mais la plaisanterie ne s’arrête pas là.
Les effets d’annonce étant gratuits cette société « spécialisée » en hydrolien promet deux hydroliennes encore plus puissantes « à l’horizon … 2021 ». Je vous ai dit que nous allions rire !
Et là, tenez-vous bien Mesdames Messieurs ! Ces deux prototypes d’hydrolienne Sabella D12 pourraient fournir jusqu’à 35, voire 40% de l’énergie de Enez Eussa.
Non mais rendez-vous compte de la puissance de ces machines : de 2015 à 2021, ils auront été capables de nous tenir en haleine avec ce hochet capable en sept longues années de produire de l’électricité au mieux pour … roulements de tambour … 320 personnes.
Et nous sommes 4,9 millions habitants en Bretagne.
Et comme il faut vraiment nous prendre pour des gogos complets, les médias classiques dont la mission est de diffuser « la bonne parole », le texte officiel annonce, dans la série « plus c’est gros, plus ça passe » : « Sabella poursuit la promotion de ses hydroliennes dans le monde … comme dans certaines îles des Philippines ou d’Indonésie, mais aussi en Australie » … ».
Tu n’es pas capable de faire fonctionner un truc chez toi mais tu veux nous faire croire que le monde entier attend après toi. Cette turbine serait « une des illustrations du mix énergétique de demain« . Oui en effet seulement une « illustration« , comme on dirait d’une photo ou d’un dessin. De demain sans doute pas. D’après-demain peut-être, voire d’un peu plus tard.
Qui paye ?
Le coût total du projet jusqu’à la sortie de l’eau en Juillet 2016 était de 13 294 776,00 euros. Dont 804 358,00 euros de la part de l’Union Européenne. L’État central et le région administrant quatre des cinq départements de Bretagne participent également à cette gabegie d’argent public. Notre argent. Mais on trouve également dans les partenaires de cette illusion le Conseil Général du Penn ar Bed, Quimper Communauté …
Et allons-y …
Entre méthode coué et information que d’aucuns appelleront propagande, les instigateurs de cette supercherie s’auto-congratulent. V
oici quelques commentaires de Mai 2018. A l’occasion d’une journée portes ouvertes à Brest.
« Une action de la @regionbretagne pour faire émerger, à l’horizon 2030, une vraie filière industrielle autour de l’éolien flottant et de l’hydrolien »
« Un projet engagé pour l’environnement et l’indépendance énergétique »
« Grand projet structurant pour @BrestFr et @regionbretagne. Total support de @SabellaTidal qui projette son implantation industrielle »
« Les partenaires de #SetUpProject découvrent l’hydrolienne de @SabellaTidal, seule hydrolienne à ce jour à être connectée au réseau français. »
« Delegates from Portugal, Spain and Hungary visiting D10 site, together with @BretagneBDI @regionbretagne #ICE #hydrolien« .
Mes commentaires …
Des promesses, encore et toujours, et des dates à l’horizon … 2121, 2030. L’horizon, terme très usité dans ce type de projet. Mais si, vous savez, l’horizon, cette ligne qui s’éloigne au fur et à mesure que vous en approchez.
Un projet : le mot magique qui permet presque tout. Projet qui a débuté en 2009, et qui a donné un peu de courant électrique à 40/quarante personnes en 2016, première année de « fonctionnement ». « Un projet engagé pour l’environnement et l’indépendance énergétique » : c’est bon comme du kouign amann. « Grand projet structurant » … Donc tu dépenses des fortunes d’argent public de 2009 à « l’horizon 2030 ». Pendant donc vingt ans, et cela s’appelle encore un « projet« .
Un projet qui a englouti des fortunes d’argent public en vingt ans et qui n’a rien donné de probant n’est plus un projet. Cela s’appelle un échec.
Mais il existe des preuves à fournir au bon peuple pour en ajouter au sérieux que l’on veut afficher : des délégués viennent du Portugal, d’Espagne et de Hongrie, pour visiter. Là c’est quand même une preuve de réussite non ? Ma question : Sont-ils venus (d’eux-mêmes) ou ont-ils été invité tous frais payés ? Payés par qui d’ailleurs ?
Le monstre du Loc’h Ness breton.
Vous le connaissez tous, au moins de réputation, le monstre Nessie qui serait dans les tréfonds du Loc’h Ness en Écosse. Ce qui le caractérise surtout se résume en deux points finalement. Tout d’abord, on ne le voit que parfois. Surtout, on en parle beaucoup : c’est bon d’y faire croire. Mais ce monstre n’existe sans doute pas et serait né d’une lubie nocturne ou brumeuse.
Au moins le monstre écossais rapporte de l’argent aux Écossais. Notre hydrolienne bretonne ne fait que nous en dépenser, de notre argent.
Notre hydrolienne Sabella bretonne sert un peu au même usage. Nous faire penser qu’il y a là un « Un projet engagé pour l’environnement et l’indépendance énergétique » et que nous avons là un « grand projet structurant pour Brest« , le Penn ar Bed, la Bretagne, la France, le monde … la galaxie peut-être.
Cette hydrolienne se transforme en un hochet. Le hochet est un objet que les Parents (les responsables) secouent devant le visage d’un Enfant (le grand public) pour détourner son attention de sa douleur. Un bébé qui pleure s’arrête souvent de pleurer pour admirer le hochet coloré et parfois sonore, que sa Mère ou son Père lui met en mouvement devant les yeux.
Libérons nos vraies énergies.
Il existe sur Enez Sun (Ile de Sein), une autre île bretonne plus au sud, une initiative citoyenne pour obtenir le droit, seulement le droit, d’organiser sur l’île une indépendance énergétique réelle. Enez Sun, comme sa voisine Enez Eussa, bénéficient gratuitement de trois énergies renouvelables et durables : le vent, la mer et la lumière. Mais ce Collectif citoyen ne bénéficie d’aucune aide de l’Union Européenne, ou de toute autre administration publique.
Et Enez Sun est toujours obligé par EDF de consommer et de payer des tonnes de fioul polluant chaque année pour produire son énergie.
Et ailleurs c’est comment ?
D’autres états européens comme le Danemark ou l’Écosse, assez similaires en superficie et/ou en population à la Bretagne, produisent vraiment de l’électricité à partir du vent et des courants marins. Pendant ce temps, nous dépendons d’un état hyper centralisé qui s’obstine à refuser de vraies initiatives citoyennes autonomes comme à Enez Sun. Mais continue à dépenser des fortunes d’argent public pour des « projets » qui sont ailleurs des réalités qui fonctionnent depuis plusieurs années.
La Bretagne possède un des plus importants potentiels hydroliens au monde. De nombreux pays aimeraient n’en posséder qu’une part. Et ce vrai potentiel de développement est confisqué par quelques-uns.
Jusqu’à quand laisserons-nous jouer cette mascarade ?
Lire aussi à ce sujet :
Sabella, une PME bretonne dans l’aventure de l’énergie hydrolienne en mer
3 commentaires
sauf que le Danemark produit de l’électricité en surabondance l’hiver qu’il est obligé de revendre a ses voisins suédois à pas cher et quand c’est l’été la saison des anticyclones sans vents il achète de retour de l’électricité cher au même suédois qui eux ont des barrages a foison (pays de montagnes désertiques)
tant qu’on sera pas capables de se faire une vrai centrale gaz ou nucléaire en Bretagne ce sera toujours le bordel sur notre réseau électrique et c’est pas des caches misères comme moulin à vents qui changeront le fonds du problème
par exemple à Chateaulin ou il y a peu de place pour rajouter une éolienne supplémentaire ya même pas la production de la population hors industrie
Je suis un chauffeur de poids lourd
Bonjour et merci de votre message. Nous sommes un média, pas une entreprise de transport ou une agence de recrutement. Désolé et bonnes chances dans vos recherches