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Du pétrole en Bretagne : et si on nous le cachait ?

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

Du pétrole en Bretagne, on en parlait déjà entre 2009 et 2012.

Alors pourquoi évoquer de nouveau cette affaire tombée aux oubliettes ?
Justement, parce qu’elle était tombée aux oubliettes. L’actualité pétrolière internationale et la révélation d’un énorme gisement de Lithium en Bretagne remettent le sujet war an daol (« sur la table » en langue française). On apprend tout d’un coup que la Bretagne regorge de minerais et de métaux précieux. Des compagnies étrangères le savaient, semble t-il, bien mieux que les habitants de ces territoires.
En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées. En Bretagne, on a déjà des idées, et on aurait peut-être aussi du pétrole.

Alors nous nous posons une question toute simple.

Si on ne nous a pas tout dit, loin s’en faut, à propos des richesses minières de la Bretagne; nous a t-on tout dit à propos d’autres sujets ?

Comme celui de la présence éventuelle de pétrole sur notre territoire ?
Soyons clairs de suite. Nous sommes opposés à l’extraction et à l’exploitation économique de nos minerais. Et même de notre éventuel pétrole. Nous pensons qu’il est grand temps de freiner nos consommations immodérées de matières premières. Nous voyons bien que nous allons prochainement toucher au fond du fond. Ces matières premières deviennent de plus en plus rares sur notre petite planète Terre. Nous devons maintenant en diminuer notre consommation et inventer l’après.

Et nous prenons le parti de laisser dans nos sous-sol terrestre et marin nos richesses naturelles.

La Bretagne a subi trop de traumatismes dans le passé pour ne pas se méfier de ce que certains appellent l’or noir. Qu’ils soient noir ou brillant, nous préférons nos ors dans nos sous-sol, là où la nature, très généreuse en Bretagne, les a naturellement placés.

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Carte des sites de recherches pétrolières au large de la Bretagne – Source : GTO Limited

Mais notre propos ici n’est pas là. Revenons à notre pétrole.

Dans un de ces rapports de juin 2012, voici ce que confirme l’IFREMER.
« L’hypothèse de trouver du pétrole dans la sous-région marine des mers celtiques repose en grande partie sur la configuration géologique analogue à celle du gisement découvert sur la côte sud de la Grande-Bretagne et en mer au sud de l’Irlande. Onze forages ont été entrepris entre 1975 et 1985. Cette première phase d’exploration s’est avérée être un échec, même si des indices de la présence d’huile et de gaz dans deux d’entre eux ont été détectés. Deux permis de recherches d’une superficie totale de près de 22 500 km² ont été attribués à la fin des années 1990. Les dernières activités d’exploration ont donné lieu à un forage en 2003.

Entre 2004 et 2009, aucun permis de recherches n’a été délivré.

Et IFREMER continu : « Cependant, au 1er janvier 2011, une demande de permis de recherches avait été déposée par la société G.T.O. Limited pour une zone de 21 000 km² englobant la quasi-totalité des eaux sous juridiction française de la sous-région marine des mers celtiques« .

Rapport Ifremer sur la présence de pétrole au large de la Bretagne.

Relisons ensemble la première phrase si vous le voulez bien.

 » … analogue à celle du gisement découvert … ». Faut-il comprendre que trois régions marines des Mers Celtiques sont « analogues« . Qu’un gisement (le mot est bien « gisement« ) a été découvert dans deux de ces trois zones similaires. En l’occurrence « côte sud de la Grande Bretagne … et sud de l’Irlande« . Mais pas de chance, il n’y a rien dans la troisième zone. Pourtant de « configuration géologique analogue« .
L’IFREMER dit « qu’aucun permis de recherches n’a été délivré » entre 2004 et 2009.

Des questions sans réponses …

Mais y a t-il eu des demandes de permis de recherches d’effectuées entre 2004 et 2009 ?
Et qui n’auraient donc pas reçues de réponse favorables ?
S’il y a eu des demandes de permis de recherches durant ces cinq années, pour quelles bonnes raisons aucune d’entre elles n’a reçu d’avis favorable ?

Pour être sûr de ne pas trouver, surtout ne pas chercher.
D’autre part, cet organisme public nous précise que début 2011, une demande a été déposé. Mais ne précise pas si cette fois un permis de recherche a été « délivré ».

Déjà le 15 Septembre 2009, la GTO Limited (gto-limited.co.uk) faisait une demande de recherches pétrolières au large de la Bretagne. En Mer Celtique et en Mer d’Iroise.
Cette entreprise est spécialisée dans l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière. Elle exploite les gisement Draco, Rastaban et Eltanin au large de l’Écosse vers la Norvège. Ainsi que plusieurs autres plus près des côtes de nos cousins écossais, en face de Peterhead.

GTO Limited a exploré déjà douze zones très précises en Bretagne.

Travank au nord ouest de Enez Eusa (Ouessant).
Lennket entre le nord Penn ar Bed et les Cornouailles.
Yar Vor, Lizenn, Rea Gwenn, Brezell,  Levneg, Garlizenn, Kerluz, Krogen, Polkennis, Glazenn.

Rapport de GTO Limited sur la présence de pétrole au large de la Bretagne.

Officiellement donc, malgré une « configuration géologique » propice, il n’existe pas de pétrole au large de la Bretagne. Comme il en existe au large de l’Écosse.
Tout comme il n’existe autre trace de minerais et de métaux précieux sur la page unique que le BRGM Bureau de Recherche Géologique et Minière consacre à la Bretagne (brgm.fr/regions/reseau-regional/bretagne  … administrative)

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1 commentaire

LauRane 23 février 2017 - 22h12

Et bien !!! Après  » La Bretagne est un champs de mines  » voilà la suite avec  » La Bretagne et ses marées… noires… toujours disponibles  » !!! Faudra-t-il donc s’arrêter de tout détruire que lorsqu’il n’y aura plus rien à détruire ??? Nous n’en avons donc pas fini d’essayer d’alerter les Bretons… Merci pour cet article puisse-t-il sonner comme le Tocsin pour la Bretagne et non comme un glas.

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