A propos du logement en Bretagne, ces derniers mois, l’EMSAV s’est fait discret au sujet des difficultés que rencontrent les Bretons pour se loger. A contrario, en Corse et au pays Basque, les nationalistes prennent ce sujet à bras le corps, en se manifestant constamment auprès des pouvoirs publics et de la population. Or, la spéculation immobilière en Bretagne est devenue absolument hors de contrôle…
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La terre Bretonne ne peut pas être accaparée par les plus riches, qui cumulent divers biens, en plus d’une résidence principale.
L’espace en Bretagne sera de plus en plus précieux, en raison de la poussée démographique depuis la France et en provenance de l’international. Le cumul des propriétés d’habitation devient partout un luxe, au regard des besoins de l’humanité pour se loger.
Pour le logement en Bretagne, le statut de résident est une mauvaise idée.
Le statut de résident a été proposé en premier par les Corses il y a plusieurs années. Mais il s’est avéré obsolète face à l’évolution de la situation et n’est plus mis en avant, ni en Corse, ni au pays Basque.
Pourquoi ?
Tout d’abord, le statut de résident étant contraire à la Constitution, il est juridiquement inapplicable en l’état.
En outre, le statut de résident permettrait à tout un chacun d’acheter une résidence principale ou secondaire en Bretagne… En effet, grâce aux effets combinés de la généralisation du télétravail et des trois lignes de train desservant Brest, Nantes / Naoned et Kemper, le phénomène des doubles résidences, occupées chacune peu ou prou à mi-temps, devient la norme. Ainsi, ces usages mixtes entre résidences principale et secondaire brouillent les pistes.
Enfin, le statut de résident empêcherait les Bretons de la diaspora de rentrer au pays.
Il est grand temps de se tourner vers des propositions vraiment efficaces…
Éthiquement, la possession d’un seul bien d’habitation par personne devrait être la norme.
Une loi qui interdirait de posséder plus d’un bien à usage d’habitation par contribuable ou deux biens par ménage fiscal n’est pas envisageable, parce qu’elle serait jugée non conforme par le Conseil constitutionnel. En revanche, une solution consisterait à taxer tous les biens habitables, à l’exception des résidences principales, à hauteur d’un minimum mensuel de 1.000 €. Ce montant dissuasif, mais en-deça de ce que rapportent certaines locations saisonnières, réintégrerait les résidences secondaires actuelles dans le circuit des propriétés principales. Les taxer fortement, à hauteur des bénéfices fréquemment engendrés par leur location saisonnière et comme produits de luxe, est une nécessité.
L’interdiction de la location en courts séjours pour les non professionnels.
Une autre mesure importante consisterait à interdire immédiatement l’usage de toutes les plateformes de réservation de courts séjours aux non professionnels. Actuellement, beaucoup de propriétaires, qui cumulent plusieurs biens habitables, perçoivent des revenus confortables, voire colossaux par ce biais. En outre, cette situation supprime naturellement la possibilité de louer ces biens à l’année ou de les vendre comme résidences principales à des Bretons. Il convient de préciser, par ailleurs, que l’interdiction de louer les biens insuffisamment isolés (qualifiés de « passoires thermiques ») ne s’applique pas pour les courtes durées ! La possibilité de louer des biens en courte durée ne devrait ainsi être ouverte qu’aux sociétés immatriculées au registre du commerce, comme les hôtels, les pensions de famille, etc…
Logement en Bretagne : oncluons …
Si l’interdiction de cumuler plusieurs biens à usage d’habitation ne trouvait pas d’écho auprès de l’État, leur forte taxation devrait s’avérer globalement dissuasive. Le déréférencement de tous les sites de réservation pour les non professionnels, permettrait, par ailleurs, de transformer les locations à usage touristique en biens à l’année pour les locaux. Outre une hausse du nombre de logements à la location classique, la conséquence en serait également la diminution mécanique du niveau des loyers, en accroissant ainsi l’offre.