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Ouest-France chaîne des « territoires » promet une télé enracinée. Mais c’est encore Paris qui déciderait?
En grande pompe, la média d’infopagande Ouest-France annonce le lancement de Novo 19, sa nouvelle chaîne TNT, présentée comme « la chaîne des territoires ».pour septembre
Sur le papier, l’idée séduit : enfin une télévision qui donne la parole à celles et ceux qui vivent loin de la capitale.
Enfin un média qui valorise les régions, la diversité, des voix.
Mais à y regarder de plus près, la promesse s’effondre.
Car tout ou presque se fera… depuis Paris.

Le vernis régional d’un projet centralisé
Les studios ? Parisiens.
Les chroniqueurs ? Parisiens.
Le talk-show quotidien ? Produit par France Télévisions Studio, à Paris.
Même si la chaîne assure vouloir installer une partie de sa structure à Rennes / Roazhon, le cœur du dispositif reste bel et bien centralisé. Un comble pour un média qui prétend « donner la parole aux territoires ».
Tout ceci avec un budget annuel annoncé de dix millions d’euros.
Cette situation illustre une fois encore la mainmise du pouvoir central sur l’espace médiatique.
À chaque fois qu’une initiative régionale semble vouloir émerger, elle finit happée par la logique jacobine : Paris décide, Paris produit, Paris parle au nom des autres.
Une fausse diversité
Les discours officiels parleront de « pluralité », de « nouveaux visages », de « France décentrée ».
Mais si les contenus sont pensés, écrits, produits à Paris, que reste-t-il de l’ancrage régional ?
Rien. Ou si peu.
C’est toute l’ironie de cette opération : le territoire devient un décor, un alibi marketing.
On appose l’étiquette “local” sur des programmes standardisés. Le visage de la Bretagne ? Une image d’archive entre deux débats parisiens. Le son de la Normandie ? Une chronique enregistrée en studio, entre deux plateaux de la capitale.

Un modèle à contresens
Ce modèle médiatique ne change pas. Il tourne en boucle. Les régions ne sont jamais invitées à parler en leur nom, mais seulement à être parlées depuis le centre.
Et le plus frustrant dans cette affaire, c’est qu’il existe bel et bien, dans nos régions et pays, des talents, des journalistes, des producteurs, des citoyens prêts à porter une parole enracinée, engagée, indépendante. Mais ces voix sont systématiquement contournées ou récupérées.
NHU Bretagne, une vraie voix bretonne. Modeste mais résolument bretonne
C’est exactement pour cela qu’existent des projets comme NHU Bretagne. Et d’autres existent, heureusement.
Ici, l’information est produite en Bretagne, par des Bretons, pour les Bretons. Sans filtre parisien, sans déformation, sans édulcoration.
Nous croyons qu’une parole authentique ne peut émerger que si elle naît là où elle s’ancre. Et nous savons que les Bretons n’ont pas besoin qu’on parle à leur place, surtout pas depuis Paris.
À retenir
- Novo 19 se veut une « chaîne des territoires« , mais reste pilotée par le centre.
- Encore une fois, la promesse de diversité sera engloutie par le centralisme parisien.
- Les véritables alternatives médiatiques locales doivent être soutenues, car elles seules garantissent une expression libre, enracinée et sincère.
1 commentaire
Le terme territoire n’est qu’un espace technique qu’il faut exploiter jusqu’à la moelle. On y connecte une ligne TGV par-ci, on y pose un aéroport par-là. Le stade ultime du provincialisme qui trouve nombre de supporters sur place. On y saccage l’esprit des lieux, l’habitat naturel pour que le touriste y trouve tout le confort et que rien ne revienne remettre en question ses certitudes. Pas de surprise, pas d’imprévu, tout doit être lisse et pendant ce temps de platitude, de niaiserie, la vie est mise sous l’étouffoire.
Comme cela ne suffisait pas, cette chaine fera rentrer encore plus dans les têtes le Groβ West, copie provinciale du groβ paris. On verra s’y bousculer sur les plateaux pour un quart heure de gloire tous les bécassins et bécassines que compte ce territoire.