fûts radioactifs Bretagne

Fûts radioactifs : qui a pollué la ZEE de la Bretagne sans le dire ?

de NHU Bretagne

Une découverte radioactive au large de Brest

Fûts radioactifs en Bretagne
C’est une découverte qui glace. Au large de Brest, dans les profondeurs de la ZEE – Zone Économique Exclusive – bretonne, une mission scientifique vient de localiser plus de 3 000 fûts radioactifs. Immergés par dizaines de tonnes, ils reposent silencieusement, oubliés de tous. Ou presque.
Car ces déchets n’ont pas été rejetés par hasard. Ils l’ont été volontairement. Par qui ? Et surtout, avec quelle autorisation ?

Cette affaire pose une question brûlante : la Bretagne a-t-elle été choisie comme poubelle radioactive sans le dire aux Bretons ?

Une pollution marine massive dans les eaux bretonnes

Ces fûts radioactifs gisent à environ cent kilomètres au large de Brest, dans une zone sous juridiction française mais rattachée à la Bretagne. On parle ici de la ZEE bretonne, une vaste étendue maritime où l’État central exerce des droits économiques exclusifs. C’est donc bien la Bretagne qui subit les conséquences écologiques de cette pollution marine, même si les décisions sont prises à Paris.

Dans ces fûts : des résidus radioactifs issus d’installations nucléaires. Des substances instables. Et surtout, une menace durable pour les écosystèmes marins. Les fûts, datés pour la plupart d’avant les années 1980, sont en train de se corroder. Certains fuient déjà. D’autres ne tarderont pas.

Paris savait-il ? A-t-il donné son feu vert ?

L’État français est-il au courant ? La réponse est sans doute oui. Cette pratique d’immersion de déchets radioactifs dans la mer n’est pas nouvelle. Jusqu’en 1983, elle était même officiellement tolérée. Plusieurs pays européens y ont eu recours. Dont la France. Ce sont donc bien les autorités françaises qui ont autorisé ce déversement dans les eaux bretonnes.

Mais alors, pourquoi la population bretonne n’a-t-elle jamais été informée ?
Pourquoi n’y a-t-il aucune trace publique de ces immersions massives au large de Brest ?
Et surtout, pourquoi avoir choisi cette zone précise ?
La Bretagne a-t-elle été sacrifiée pour ne pas polluer d’autres régions plus stratégiques aux yeux du pouvoir central ?

Une atteinte grave à l’environnement de la Bretagne

La ZEE Zone Économique Exclusive de la Bretagne est riche. On y trouve des espèces halieutiques précieuses, des fonds marins diversifiés, des courants qui irriguent tout l’Atlantique nord. Polluer cette zone revient à fragiliser un écosystème vital. Et à menacer une partie importante de la biodiversité bretonne.

Les conséquences peuvent être multiples :
– Contamination de la faune marine,
– Risques pour la pêche bretonne,
– Pollution des courants marins et retombées sur les plages,
– Dégradation de l’image de la Bretagne, territoire nature par excellence.

Qui va nettoyer les fûts radioactifs ?

Maintenant que ces fûts radioactifs sont localisés, la question suivante s’impose : qui va les retirer ?
Car les laisser au fond de l’eau revient à accepter leur lente dégradation… et leurs fuites. Ce serait un non-sens écologique, une trahison des générations futures.

Mais ce nettoyage coûtera cher. Très cher. Et il est peu probable que l’État français en fasse une priorité, surtout si cela concerne une zone « périphérique » comme la Bretagne.

L’État central va-t-elle laisser des milliers de fûts radioactifs pourrir au fond des eaux bretonnes, alors même qu’elle se vante de sa transition écologique ? Ou faudra-t-il, une fois de plus, que les Bretons se mobilisent pour défendre leur territoire ?

La Bretagne n’est pas une zone de sacrifice

Cette affaire n’est pas un fait divers. Elle dit quelque chose de profond sur la relation entre Paris et la Bretagne. On ne pollue pas par hasard. On choisit. Et cette fois encore, c’est le large de la Bretagne qui a été choisi comme décharge radioactive. Sans débat démocratique ni concertation locale. Sans transparence.

Est-ce acceptable ? Est-ce tolérable que les décisions soient prises à Paris, et que les conséquences soient subies à Brest ou Douarnenez ?
Non. Ce n’est plus possible.

Une exigence : transparence et réparation

Ce scandale doit être un point de bascule. Il faut :
– Un inventaire complet des fûts radioactifs dans la ZEE bretonne,
– Une enquête sur les responsabilités politiques et administratives,
– Un plan de retrait des fûts, sous supervision scientifique indépendante,
– Des compensations pour les filières maritimes bretonnes concernées.

Et surtout, il faut que cela ne se reproduise plus jamais.

Les Bretons ont droit à la vérité

Cette affaire radioactive rappelle brutalement que la Bretagne reste dépendante d’un pouvoir central qui ne rend pas toujours de comptes. Ce n’est pas un fantasme. C’est un fait. Même la mer n’est pas à l’abri.

Pour le drame du chalutier Bugaled Breizh, sans doute coulé par « erreur » par un sous-marin en manoeuvre conjointe, le pouvoir central sait très certainement les nom et nationalité du coupable, mais malgré enquête et procès, il ne dit rien et continue à nous cacher la vérité.

Mais les choses changent. L’information circule. Les consciences s’éveillent.
Et les Bretons ont le droit de savoir ce que Paris a fait dans leur dos.

Fûts radioactifs dans la ZEE de Bretagne : exigeons la vérité, exigeons le retrait.

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