Bretagne réunifiée

La Bretagne réunifiée est une nécessité absolue – Part 1/2

de Les 5 minutes bretonnes
Publié le Dernière mise à jour le

Bretagne Réunifiée ? – Première partie
Nous vous présentons la première partie de l’excellente vidéo des 5 Minutes Bretonnes dont on a déjà diffusé récemment dans nos colonnes La Guerre de Cent Ans en Bretagne.

Petit rappel historique

Suite à la Révolution Française, le Parlement de Bretagne et l’administration bretonne sont dissoutes dès 1790.
En 1938, Nantes est associée à la nouvelle région des Pays de la Loire suite au décret lié à l’organisation des Chambres régionales de commerce et d’industrie.

En 1941, suite à la défaite de la bataille de France, la Wehrmacht, et le régime de Vichy séparent à tous les niveaux la Loire inférieure du reste de la Bretagne, pour des raisons politiques et d’organisation militaire.

Puis en 1956, Guy Mollet reprend les découpages de la guerre, mais cette fois-ci, Nantes devient la capitale de la région Pays de la Loire.

En 1964, lors de la création des préfets de région, la région Pays de la Loire se confirme.
Enfin en 1972, lorsque les régions sont dotées d’assemblées régionales, l’écart administratif s’élargit d’un coup.

Aujourd’hui, la Bretagne à quatre départements a fait preuve de ses limites.

Quand on parle d’une Bretagne à quatre départements, ce territoire est amputé de ce qui lui est essentiel. A savoir sa partie exportatrice et fondamentale, c’est-à-dire Saint-Nazaire.
On le constate au niveau logistique où finalement, le fonctionnement à quatre départements a conduit les bretons à un fonctionnement à 90% terrien. Et leur a fait oublier la mer, ce qui est un comble pour ce territoire.

De fait, la fusion des deux régions a été proposée par le gouvernement recevant un avis plutôt mitigé au sein des Pays de la Loire (57% contre). Et totalement rejetée par l’ensemble des bretons (94% contre).
Or, si on imagine une Bretagne à neuf départements (on parlerait de « Bretagne-Loire » ou de « Loire-Bretagne »), que se passerait-il ?

Il est évident que quand on associe des territoires maritimes avec des territoires terriens, comme par exemple Brest d’un côté et Le Mans de l’autre, c’est le mariage de la carpe et du lapin.
Le Mans, c’est la banlieue parisienne. Et Brest, c’est à la rigueur la banlieue de New York, mais ce n’est pas du tout la banlieue parisienne. Il n’y a donc entre ces deux territoires, ces deux espaces complètement distendus, aucune convergence, aucun sentiment d’appartenance.

départements, Bretagne réunifiée

Ma Bretagne, à moi, elle est entière

Le risque majeur, c’est la dilution de la culture bretonne.

Le sentiment d’appartenance à la Bretagne est la principale richesse des bretons. D’ailleurs, la culture bretonne est devenue avec le temps un axe essentiel du développement économique du territoire. A plusieurs échelles et à plusieurs niveaux. S’attaquer à la culture bretonne, c’est s’attaquer parallèlement à son économie et à des milliers d’emplois.
Pensez-vous que le Maine et Loire, la Sarthe, la Vendée ou la Mayenne seraient solidaires financièrement de la culture bretonne? Il est fort probable que non.

Non pas parce que leurs habitants vouent une haine forcenée vis-à-vis des bretons ou de la culture bretonne. Mais simplement parce que ce n’est pas dans leur intérêt de dépenser de l’argent pour une culture qui n’est pas la leur, et qui ne leur apporterait rien économiquement parlant.

Est ce que ces mêmes départements feront davantage d’efforts pour l’ouest de la Bretagne, en terme de solidarité financière? En termes de politique de transport? Pour eux, l’axe de développement serait naturellement Rennes-Nantes-Angers-Le Mans, tirant cet ensemble territorial vers l’Est, et périphérisant encore plus l’Ouest de la Bretagne.

Un autre risque tout aussi important serait la bipolarité de ce territoire dès sa naissance.

Effectivement, sur la plupart des sujets, et notamment culturels, économiques, politiques, agricoles et maritimes, on trouverait les bretons d’un coté et les non-bretons de l’autre. Cela créerait un conflit et un déséquilibre en faveur de l’un ou l’autre camps. Au lieu d’avoir deux ensembles territoriaux pouvant travailler ensemble, on trouvera un ensemble géographique travaillant l’un contre l’autre, un ensemble territorial régulièrement bloqué, en opposition, ralenti, et créant de fait moins de richesse .

On va ainsi parler d’un espace territoriale, d’un découpage géographique, mais non pas d’un territoire où les gens vont se sentir une envie partagée de monter des projets ensemble.
Ce genre de politique est extrêmement fragilisante. Fragilisante pour la démocratie parce qu’on risque tout simplement d’avoir un désintérêt pour la notion de région de la part des populations. Également en termes d’image parce que Bretagne c’est clair, Val de Loire c’est très clair aussi, mais Bretagne-Loire ou Loire-Bretagne ou Grand Ouest… ce n’est pas clair. On associe des choses qui sont tellement disparates qu’il y aura beaucoup de difficultés à faire émerger un ensemble cohérent. Il faudrait ainsi dépenser encore plus de temps et d’argent pour réussir à créer quelque chose, sans certitude que cela ne fonctionne.

La Bretagne a la chance d’avoir un nom connu.

Pour exemple, le tourisme en Loire-Atlantique est redevenue breton avec l’appellation Bretagne Sud.
La Bretagne attire par ses paysages,
Également la Bretagne attire par sa géographie,
La Bretagne attire par ses singularités culturelles.
En Loire Atlantique, les gens le savent car ils viennent de là.
Alors, connectons les espaces de nos institutions et les espaces des sentiments d’appartenance : ces connections sont l’une des clés du développement de demain, l’une des clés de la mobilisation et donc l’une des clés de l’emploi.

La Bretagne réunifiée – Part 1/2, avec l’aimable participation de :

Jean OLLIVRO, Géographe.
Malo BOUËSSEL du BOURG, Directeur Général de Produit en Bretagne
Romain PASQUIER Directeur de Recherche CNRS et Professeur Sciences Po Rennes
Jean Michel LE BOULANGER Vice-Président région Bretagne B4

Pour retrouver des cartes de Bretagne, des vraies, entières il existe une page dédiée : rejoignez-là !

 

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3 commentaires

Arskoliad 15 mai 2018 - 9h51

Fervent défenseur de la réunification, j’avoue que la démonstration de cette vidéo m’a laissé un peu perplexe : s’il est également évident que l’entité Bretagne-Loire serait une abomination, n’y aurait-il pas lieu de craindre que la seule réintégration de la Loire-Atlantique en Bretagne tendrait tout autant à tirer le centre de gravité de développement du pays vers l’Est, au dépens de l’extrême Ouest ?

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nhu Bretagne nhu Brittany
La Rédaction 16 mai 2018 - 11h06

Non, si les décideurs de la Bretagne réunifiée tiennent compte de cette situation est/ouest et prennent des mesures rapides, fortes et durables pour compenser le déséquilibre entre les deux zones. Il s’agit avant tout d’une question de volonté. Merci de votre commentaire

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AlarBreizh 28 mai 2021 - 23h21

Partisan de la réunification, je pense qu’il serait bon de parler des pommes de discordes pour les jeter à la poubelle le plus vite possible avant de proposer quoi que ce soit en matière de réunification, notamment par référendum.
Ainsi, quid de la capitale administrative ? Sans réponse, cette question aboutit au clash entre Nantais et Rennais qui, globalement, sont capables de sauter sur n’importe quelle occasion pour se « taper » dessus. En tant que Nantais d’origine et de cœur, cela ne me dérange pas que Rennes reste la capitale d’une Bretagne réunifiée. Nantes n’a pas besoin de cela pour son développement : elle sera la capitale économique et il n’y a guère qu’en France qu’on pense que la capitale d’une région doit cumuler tous les atouts (qui sait que la capitale de la Californie est ni Los Angeles ni San Francisco mais… Sacramento ?).
Maintenant, j’entends aussi les inquiétudes des Finistériens sur un centre de gravité qui se déplacerait à l’Est (merci, en passant, au Conseil régional de Bretagne Administrative d’avoir diffusé le débat de 2020 sur le sujet) .
J’aurais donc tendance à proposer Vannes comme nouvelle capitale administrative si jamais les Vannetais n’y voient pas d’inconvénient(s). En terme d’aménagement du territoire régional, cela me semble a priori une bonne idée (position plus centrale et ville transition entre l’Argoat et l’Armor, elle me semble être le meilleur symbole de la Bretagne).

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