Conseil constitutionnel justice et affaires étouffées

Conseil constitutionnel, justice et affaires étouffées

de NHU Bretagne

Conseil constitutionnel, justice et affaires étouffées : bienvenue en République des copains

Conseil constitutionnel justice et affaires étouffées.
Richard Ferrand a été nommé à la tête du Conseil constitutionnel. C’est lui qui veillera désormais à la conformité des lois avec la Constitution. Pourtant, son passé récent aurait dû l’en disqualifier d’office. Il fut en effet au cœur d’un scandale politico-financier, celui des Mutuelles de Bretagne, que la justice a rapidement enterré.
Et ce n’est peut-être pas un hasard si Véronique Malbec, la magistrate qui a enterré l’affaire, vient d’être elle aussi récompensée. Bienvenue dans un système verrouillé, où les uns protègent les autres, en toute impunité. Un système où la Bretagne, comme d’autres parties de cet Hexagone finissant, subit sans avoir voix au chapitre.

L’affaire Richard Ferrand et les Mutuelles de Bretagne

Revenons en arrière. En 2011, alors qu’il dirigeait les Mutuelles de Bretagne, Richard Ferrand fait louer des locaux appartenant à sa compagne pour y installer des services de l’organisme.
L’opération, légalement maquillée mais moralement douteuse, permet à sa compagne de réaliser une opération immobilière juteuse. Le montage n’est révélé qu’en 2017 par Le Canard Enchaîné. Ferrand, devenu ministre de la Cohésion des territoires dans le premier gouvernement Macron, doit alors quitter le gouvernement. Mais il rebondit vite, élu président du groupe LREM à l’Assemblée, puis président de l’Assemblée nationale.

Et la justice dans tout ça ?
Une enquête est bien ouverte à Brest. Mais en octobre 2017, le parquet, dirigé par Véronique Malbec, décide de classer l’affaire sans suite, estimant qu’aucune infraction ne peut être caractérisée.
Pourtant, plusieurs juristes et journalistes indépendants s’accordent à dire que l’infraction de prise illégale d’intérêts pouvait être constituée.

Ferrand continue son ascension. L’affaire est enterrée. Mais le malaise, lui, reste.

Véronique Malbec : magistrature et récompenses

Le nom de Véronique Malbec n’est pas inconnu dans les milieux judiciaires. Elle fut procureure à Brest de 2013 à 2018. C’est donc elle qui a supervisé l’enquête sur Ferrand. Et c’est elle qui l’a classée.
Cette décision a longtemps fait jaser, d’autant plus qu’elle a ensuite gravi les échelons à grande vitesse. En 2019, elle devient directrice de cabinet de la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Puis elle est nommée secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature, un organe censé garantir l’indépendance des magistrats !!!

Et voilà qu’en juillet 2025, elle est nommée à un nouveau poste stratégique (dont les contours restent flous), toujours dans la haute sphère des institutions parisiennes.
Son nom circule même pour la Cour des comptes ou la Cour de justice de la République. En somme, un parcours de fidélité bien récompensé.
Fidélité à un homme ? Ou au pouvoir en place ?

Peut-on évoquer une collusion ?

Qu’un homme comme Ferrand, mêlé à une affaire financière, prenne la tête du Conseil constitutionnel est déjà choquant. Qu’une magistrate qui a contribué à l’enterrer soit elle-même promue est tout simplement révoltant.
On n’est déjà plus dans l’indépendance des pouvoirs, mais peut-on parler de « connivence assumée« .

Certains parleront de hasard. D’autres de compétence. Mais les faits sont là, têtus. Et ils nourrissent une évidence : le système institutionnel français protège les puissants, même quand ils sont suspects. La méritocratie s’efface devant l’allégeance. La justice devient politique.
Et le citoyen, lui, regarde impuissant ces jeux d’ombres se jouer au sommet.

Dans les sphères parisiennes du pouvoir centra, et sous les ors de la République en phase terminale, chaque jour apporte son lot d’affaires, de nominations discutables, de décisions douteuses.
Et chaque jour, les Bretons, comme d’autres, sont invités à subir en silence ce théâtre d’apparences.

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Et la Bretagne dans tout ça ?

Pourquoi parler de cela sur un média breton ?
D’abord parce que ces affaires pourries sont nées en Bretagne.
Et parce que ces affaires ne sont pas des anecdotes parisiennes. Elles sont les symptômes d’un système centralisé, opaque, verrouillé, dont la Bretagne dépend toujours.
Un système dans lequel nous n’avons aucun pouvoir réel. Pas de Parlement breton ni de magistrature locale indépendante. Pas de contrôle sur les nominations ni même de capacité fiscale.

La nomination de Richard Ferrand n’est pas un hasard pour nous. Il est un homme du système, issu de Bretagne, mais totalement intégré à l’ordre parisien. Il incarne cette génération de politiciens qui ont troqué la défense de la région où il exerce contre les faveurs du pouvoir central.

La promotion de Véronique Malbec vient parachever le tableau. Non seulement l’affaire a été étouffée, mais ceux qui y ont contribué en sont récompensés.
Comment parler encore de Démocratie dans ces conditions ?
Comment demander aux jeunes, Bretons en particulier, de croire en la justice ou en l’égalité devant la loi ?

En Bretagne , il est urgent de penser autrement

Cette collusion entre justice et pouvoir politique ne relève plus du fantasme. Elle s’expose, sans gêne. Et chaque nouveau « remerciement » en haut lieu fait un peu plus vaciller la confiance populaire.

La Bretagne mérite mieux que d’être spectatrice de cette République finissante, où les puissants se protègent entre eux.
Elle mérite de se projeter dans un autre avenir, un avenir où la transparence, l’intégrité, la responsabilité ne sont pas des slogans mais des fondations.

Imaginer une république bretonne, ou du moins une autonomie réelle, ce n’est plus un caprice identitaire. C’est devenu une urgence démocratique.

Cet article exprime une opinion éditoriale fondée sur des faits publics et documentés. Il ne constitue en aucun cas une accusation pénale à l’encontre des personnes citées.

Conseil constitutionnel justice et affaires étouffées

Illustration header générée par ChatGPT4 et NHU Bretagne

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