maisons secondaires

Les maisons secondaires tuent les communautés autochtones.

de Marie Noëlle RINQUIN
Publié le Dernière mise à jour le

C’est un génocide culturel via transfert bancaire “ disent les locuteurs gallois en campagne contre les maisons secondaires.
Des communautés comme Llandudoch sont littéralement émiettées et séparées par des chiffres record de maisons de vacances, disent les locaux.

Les maisons secondaires tuent les communautés autochtones.

Le village de Llandudoch dans le comte du Pembrokeshire (St Dogmaels en langue anglaise) fier de son abbaye en ruines, de ses pubs chaleureux et de bons coins de pêche est pittoresquement situé sur les rives doucement courbées de la rivière Teifi,

Mais Minna Elster Jones, une jeune fille de seize ans ne veut pas s’arrêter sur ces airs de carte postale.

J’aimerais que cet endroit ne soit pas aussi joli que cela , aussi Instagrammable” dit- elle. C’est chez moi et le pays de mes ancêtres. Mais j’ai le sentiment que notre langue est perdue, qu’elle nous est enlevée.

Nous sommes exploités. Minna est furieuse que le bel aspect du village signifie qu’un grand nombre de maison de famille dans le village soient maintenant des « pieds à terre » pour des gens riches d’ailleurs, des maisons de vacances ou des locations saisonnières sur Airbnb: “A moins de gagner à la loterie, je n’aurais aucune chance d’acheter ici. Ma culture, mon ethnicité, ma langue sont en danger. »

Le délicat sujet des maisons secondaires ou maisons de vacances et l’impact qu’elles ont sur la culture galloise et la langue est devenu primordial dans l’agenda politique du Pays de Galles.

Plus de mille militants de langue galloise ont protesté ce week end au Senedd, le Parlement Gallois, à Caerdydd / Cardiff. Une pétition démontrant que les gens sont chassés de leur communautés à cause des prix a rassemblé plus de 5000 signatures et vient démentir la législation phare ”Bien être des Futures Générations ”.

Mercredi, le comité logement du Senedd a commencé à rassembler des preuves pour une enquête sur les maisons secondaires. Le gouvernement Gallois est sur le point d’annoncer les détails de son plan d’attaque de ce qu’il admet être “ une crise “. Incluant un plan d’action pour contrer l’impact sur la langue. Des chiffres publiés cette semaine par le gouvernement Gallois montrent que le nombre de maisons secondaires dans le Pembrokeshire a augmenté de 45% depuis 2017-2018.

Cela veut dire que des endroits comme Llandudoch sont en première ligne.
Sur les barrières et les clôtures des maisons des résidents apparaissent des écriteaux qui disent “ Les maisons secondaires tuent les communautés” et le nombre de cartes de membre de la “Campagne pour un Pays de Galles Indépendant” augmente.

Vous pouvez sentir que la communauté autour de vous est en train de changer”, dit Terwyn Tomos, un professeur principal retraité de l’école du village. “Lors du recensement de 2001 la moitié du village parlait le gallois, mais en 2011 ce nombre est descendu à 44%.”.Tomos dit qu’il ne serait pas surpris si aujourd’hui ce nombre était tombé à 40% ou moins. La cruelle ironie est qu’il y a un intérêt énorme pour l’enseignement du gallois mais les communautés où il est le plus parlé comme à Llandudoch sont déchirées. Tomos se plaint des difficultés de groupes culturels importants tel que la Société de Théâtre en Gallois, qui a dû déménager pour trouver une audience. Beaucoup de gens sont inquiets, dit-il.

Jared et Michelle Brock, qui viennent d’avoir un bébé, ont reçu leur préavis d’éviction.

Leur propriétaire veut vendre leur maison de deux chambres à Llandudoch pour environ 250,000 Livres Sterling ou bien la louer sur Airbnb. “ Il n’y a pas d’autre logement à louer pour nous à moins de trente minutes en voiture.” dit Jared.
Jared et Michelle Brock ont reçu un préavis d’éviction.

Il fait remarquer qu’il y a environ quatre mille personnes sur la liste d’attente pour un logement social dans le Pembrokeshire – presque le même nombre que celui des maisons secondaires .

Il faut faire quelque chose.”

Ffred Ffransis, un membre leader du groupe militant Cymdeithas Yr Iaith Gymraeg (la Société de la langue galloise ), dit que le problème a été accéléré au turbo par la “fuite” des citadins dûe au Covid, au même moment où le Brexit incitait les gens qui auraient acheté des maisons secondaires en France ou en Espagne à se rabattre plutôt sur le Pays de Galles.

Ffransis dit: “ toutes ces tendances ont épuisé le marché du logement dans beaucoup de régions et nous faisons l’expérience d’un déplacement de population à un niveau qu’on a probablement jamais vu nul part en temps de paix. On peut constater de plus en plus qu’a ce rythme dans dix ans il ne restera plus de communautés parlant le gallois.

C’est un génocide culturel par transfert bancaire.”

Cymdeithas Yr Iaith (Société de la langue galloise) veut que le gouvernement gallois donne aux autorités locales plus de contrôle sur le marché du logement. Comme par exemple le pouvoir de fixer une règlementation plus stricte qui rendrait plus difficile d’utiliser les maisons ou appartements comme maisons secondaires ainsi que la possibilité de mettre une limite maximale sur leur nombre.

La mère de Minna, Helen Elster Jones, dit qu’elle est désolée de marcher dans les rues du village et d’entendre plus de gens parler anglais que gallois. “Ça fait mal. Je ne veux pas me sentir en colère envers les gens, je ne suis pas un dragon étreignant le Pays de Galles, mais ça crée des tensions.

Article de Steven MORRIS (Twitter @stevenmorris20) traduit par Marie Noëlle RINQUIN.
Article de “ The Guardian” du 17 Novembre 2021

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1 commentaire

ur bigouter e spered dieub 21 novembre 2021 - 22h23

Amañ, ‘ ba breizh, ez eo an toennoù plad a laka kultur ar vro en arvar dre ma teu an tier nevez-se eus soñjoù tud e kêr bras. Unvanadur bro C’Hall a gendalc’h da vont war-raok rak sotoni an dud a zo Breizhiz en o zouez zoken. Ken diemskiant ma z int eus gwirvoud o bro dezho; reoù-all a zo tud evito o unan ha ne reont ket foeltr kaer gant an annezadur breizhek. Toennoù plad a vez savet e pep lec’h e bro C’Hall ha kement-mañ a zigresk savadurioù hengounel ar provinsoù. Du mañ ne vet ket gouezet tre Istor Breizh ha normalizañ ar yezh a zo stanket… Ha petra c’hoazh?

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