La faillite de l’État souverain dans la prévention et la gestion de la crise sanitaire du coronavirus, fait parti de ces constats qui s’imposent à tous, sauf à faire preuve d’une mauvaise foi extraordinaire. Et ce constat apparaîtra de plus en plus évident malgré tous les artifices communiquant du Pouvoir.
Or, malgré ce constat, la crise du coronavirus dont nous sommes loin d’être sortis, est déjà l’occasion pour beaucoup de faire le procès de la mondialisation effrénée pour retrouver les joies de l’État fort et renforcé dans son souverainisme absolu, celui-là même qui a failli.
N’est-ce pas l’État souverain qui a permis la mondialisation et ses délocalisations, dans l’espoir de voir les grands champions nationaux du CAC 40 prospérer à l’international ? Le centralisme étatique et la grande finance marchent main dans la main.
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Il serait temps de s’en rendre compte.
Formés à l’ENA, ce sont souvent les mêmes qui sont aux commandes de la grande Finance et de l’État.
N’est-ce pas l’État souverain qui, pour poursuivre les politiques d’exaltation d’une grandeur nationale en déclin, a sacrifié les aspirations au bien être, à la santé , à la protection de l’environnement comme à la démocratisation avec un centralisme décisionnaire et budgétaire de tous les instants ?
A en croire nombre de commentateurs, hors du souverainisme renforcé, point de salut.
Pour fuir la peste, jetons-nous dans la gueule du loup.
Or nous ne connaîtrons jamais le salut de ce côté-là. C’est le souverainisme absolu qui brise l’unité du genre humain et précipite l’humanité sur le chemin de l’extinction. Le souverainisme se montre docile aux puissances de l’économie et de la finance, puisque le vrai pouvoir est de ce côté-là. Tout le reste n’est que communication et postures.
La maladie du souverainisme est si contagieuse, qu’il est presque improbable aujourd’hui de voir un commentateur de poids esquisser l’idée d’un autre système de pouvoir, celui d’un pouvoir partagé soucieux de mener de véritables politiques favorables aux personnes comme à la survie de l’humanité.
Quant au bon peuple …
Il tombe à pieds joints dans ces pièges et artifices communiquant d’un Pouvoir soucieux de se soustraire à sa responsabilité.
Lorsque les événements que vous n’avez pas su prévoir vous dépassent, feignez de les maîtriser en adoptant la posture du Chef.
Le président Macron a revêtu les habits du chef de guerre en campagne, et grimpe dans les sondages, lorsque la côte de popularité de l’exécutif, dont il est le chef, pâti logiquement d’une piètre gestion de la crise. Le peuple, ce grand schizophrène, ne demande qu’à être rassuré. Et lorsqu’il suit benoîtement le chef, il ne songe pas à lui demander des comptes.
Pour échapper à son incurie, il ne tient qu’à fabriquer des héros.
Nos braves soignants sont des gens remarquables. Nous le savions déjà. Mais ce ne sont pas des héros, comme ils le reconnaissent eux-mêmes. Ce sont des gens qui ont choisi de venir en aide à leur prochain et qui ne demandent qu’à pouvoir travailler avec les moyens indispensables à leur mission. Ils ne souhaitent pas devenir les héros qui permettront au Pouvoir de masquer son imprévoyance et les tergiversations dont ils sont les premiers à faire les frais.
Pourquoi nos idées d’autonomie et de responsabilité sont-elles à ce point absente du débat
Le débat est national, nous le savons, donc il est parisien. Mais surtout, le silence de ceux qui pourraient parler en notre nom. Je parle du responsable de la région Bretagne administrative dont le silence est étourdissant.
Pourrons-nous soigner dignement l’ensemble des Bretonnes et des Bretons dans quelques jours ?
Cette simple question mériterait un engagement politique fort en situation de crise.
Mais voilà, l’Esprit de résignation règne parmi nos élites politiques bretonnes.
Se jeter dans la gueule du loup pour oublier la situation serait-il finalement moins douloureux que de se battre contre lui.