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Isabelle Chardonnier vient de Paris expliquer aux Breton(ne)s ce qui est bon pour eux.

de Rémy PENNEG
Publié le Dernière mise à jour le

Isabelle Chardonnier.

Encore une nouvelle fois, le pouvoir central parisien nomme une sous-représentante dans une de ses « provinces ». Cette fois il s’agit de Isabelle Chardonnier, aux affaires culturelles de Bretagne. Plutôt de la RAB Région Administrative Bretonne. Que d’aucuns surnomment aussi, avec humour, l’ARB Administration Régionale Bretonne. Bref cette administration sans volonté ni pouvoir, trop souvent couchée devant les décisions dictées par l’état central et contrôlées par son représentant préfectoral.

Ainsi Isabelle Chardonnier est un pur produit de l’administration centrale. Précédemment passée par Lyon, Le Puy en Velay, Paris … cette femme expérimentée débarque maintenant en Région Bretagne administrative. Puis dans deux ou trois ans, voire avant, ce pion avancé de Paris sera muté en Corse ou en Occitanie.

Isabelle Chardonnier succède à Michel Roussel, un Vosgien qui est resté quelques mois nous expliquer ce que Paris souhaitait nous imposer du point de vue culturel.

La mission de Isabelle Chardonnier ?

Chaque mot est pesé et lourd de sens. »Conduire la politique culturelle définie par le Ministère de la Culture, sous l’autorité de la préfète de région« . Donc c’est Paris qui décide la la politique culturelle qui doit être menée en Bretagne. Ce sera Isabelle Chardonnier, globalement ignorante des « affaires bretonnes » (comme il existe les « affaires indiennes » aux États Unis ou les « affaires autochtones » au Canada) qui conduira cette politique. Et de peur qu’elle dérape (ce système est très peu confiant dans ses éléments formatés), le gouverneur suprême contrôlera au quotidien. C’est en cela qu’elle n’est qu’une « sous-représentante » de l’état central.

Entre centralisme et colonialisme.

Ce n’est nullement les compétences de Isabelle Chardonnier que je mets en doute, étant bien incapable d’en juger.
C’est le système que je condamne.
Pourquoi un pays peuplé de 4,9 millions habitants ne serait pas capable de gérer ses propres affaires culturelles ? La République d’Irlande a une population similaire. Le Danemark est sensiblement plus peuplé. Ces deux pays confient-ils leurs « affaires » culturelles à d’autres ?

Qui mieux que les Breton(ne)s connaissent « les affaires » culturelles de la Bretagne ?
Ainsi le pouvoir central replié sur lui-même à Paris nous administre comme César administrait « ses provinces ». Ou comme il y a un siècle, il administrait à distance « ses colonies » africaines.

Et le Conseil Régional accepte sans broncher …

Trop habitué à tout accepter et sans doute atteint du syndrome de bécassine, les politiques de la Région Bretagne administrative n’y trouvent rien à redire. Englués depuis trop longtemps dans le système qui les nourrit, ils sont au mieux aveugles et au pire complices.

Nous n’avons aucune prétention de nous occuper des affaires culturelles de Paris et de leur île. Alors pour quelles raisons objectives devrions-nous accepter que le pouvoir central nous impose sa manière de conduire nos affaires culturelles ?
C’est à une Assemblée de Bretagne de prendre en mains ce dossier de nos affaires culturelles.

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