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JM Blanquer se lâche !
Dans une interview donnée à l’hebdomadaire Le Point du 07 Décembre 2023, Jean-Michel Blanquer, l’ex-ministre de l’Éducation, fustige le Président Macron pour son discours à Ajacciu le 28 Septembre 2023 où sont reconnues les spécificités historiques, linguistiques et culturelles de la Corse, ouvrant ainsi la porte à un statut d’autonomie.
Sans crainte de se contredire, puisqu’il avait été ministre du même Macron qui s’était engagé pour un « Pacte girondin » en tant que candidat-président, JM Blanquer voit dans un débat sur l’autonomie une ouverture de la boîte de Pandore « qui s’opposerait au principe d’unicité du peuple français réaffirmé par le Conseil Constitutionnel ».
Pire encore : cela mettrait fin au « message d’universalisme porté par la République française » !
Toujours dans cette même interview, notre ex-ministre, tout en rappelant qu’il avait pris l’option breton au bac, explique comment il s’est résolument opposé à l’enseignement immersif au prétexte que cette méthode ne pouvait aboutir qu’au séparatisme. Il faudrait lui faire remarquer que, constitutionnellement parlant, en qualité de ministre, il outrepassait ses droits, en recrutant par SMS dans des conditions douteuses, les soixante députés nécessaires à saisir le Conseil Constitutionnel, pour contester une loi adoptée par le parlement à une écrasante majorité.
Toutes les demandes « régionalistes » ne mènent pas au séparatisme
À l’objection qui lui est faite que toutes les demandes « régionalistes » ne mènent pas au séparatisme, JM Blanquer n’hésite pas à opposer ces forces travaillant à long terme et visant à une séparation avec la France, à notre vie publique qui est très « court-termiste ». Et de prendre pour exemple à surtout ne pas suivre nos voisins européens : l’Espagne, dont le Premier ministre, après son accord avec les Catalans, vient d’acheter du « court-terme », et d’ironiser sur « le mal nommé Royaume Uni », sans doute menacé, dans son esprit, par les statuts de dévolution attribués à l’Écosse et au Pays de Galles.
Eh bien nous, Bretons, répondons d’abord à JM Blanquer que son passage au ministère de l’Éducation nationale n’a guère été à son honneur, si l’on en croit le dernier rapport PISA.
Par ailleurs, sa culture politique doit aussi être assez limitée, puisque deux mots lui semblent inconnus : FÉDÉRALISME et DIVERSITÉ.
Ce sont justement ces deux notions de gouvernance qui sont à l’œuvre chez tous nos voisins européens et dans beaucoup de pays du monde. Certes, ces pays n’ont pas la prétention de parler une langue qui seule peut porter un message universel. Il n’en reste pas moins que, dans leur grande majorité, ils appliquent traités et engagements internationaux applicables aux minorités linguistiques.
Parfois, dans l’Histoire, des moments où les pages se tournent pour redonner voix aux citoyens antérieurement qualifiés de « ploucs ». Il est à craindre que la prochaine conférence-débat organisée le 13 décembre 2023 à Paris par JM Blanquer et ses amis, soit celle des « has-been », des dinosaures du jacobinisme.
Ce texte sera aussi adressé en breton à JM Blanquer puisqu’il a passé son bac avec option pour cette langue celtique, la seule encore parlée sur le continent européen.
Illustrations de NHU Bretagne
Caricature inspirée de GéGé