Il y a un an déjà j’avais écris à ce tout jeune et nouveau Président.
Je réitère
Sommaire
Monsieur le Président de la République Française.
Monsieur le Président de la République Française, d’abord, je tiens à vous remercier pour avoir, en quelque sorte, renversé la vapeur. Ce qui permet au paquebot France de se lancer sur une erre moins contaminée que celle, précédente, vouée aux éternels affrontements droite gauche et aux conflits d’intérêts démultipliés, qui ne nous permettaient plus de nous y retrouver.
Ceci étant posé, je suis en attente, comme depuis cinquante et plus (Je n’ai que 83 ans, pour tout dire) de moins de persécution administrative parisienne qui alourdit tant et plus notre créativité au quotidien. A Paris vous parlez des territoires abandonnés de la République, à savoir les banlieues et les campagnes. Et vous n’imaginez pas combien le joug est pesant entre nous et vos représentants sur notre terrain. Plus tournés vers vous que soucieux de nos difficultés, de nos souhaits, de nos compétences particulières.
Nous voulons respirer librement.
Mai 68, c’était la volonté de respirer librement en dehors des sentiers battus et à la mesure des progrès du temps. Bis repetita aujourd’hui. Je voudrais des choses dont au grand jamais vos journaux parisiens, pas plus que nos élus bretons siégeant à l’assemblée nationale ne vous parlent. Le silence de l’État et des médias sur les attentes que je partage avec mes compatriotes de proximité, est l’arme la plus puissante et la plus angoissante que les dominants pratiquent avec d’autant plus de légèreté qu’ils nous laissent à entendre que c’est pour notre bien et pour le bien commun.
La partition et l’oubli …
— Le gouvernement précédent s’est permis de mutiler la Bretagne d’un quart de son territoire et de sa population. C’est insupportable côté humain et côté économique. — Le gouvernement ne reconnaît pas nos langues, le Breton et le Gallo. Il nous a abêti durant plusieurs décennies en nous privant de nos manières d’être imprimées longuement en chacun de nous pendant des siècles jusqu’au moment où nous avons su pratiquer, sous la contrainte et l’humiliation, un français d’école qui nous oblige à une syntaxe qui ne correspond pas à nos manières de penser antérieures.
Les écoles Diwan, sous statut public, sont contraintes de quêter tous les ans, depuis quarante ans, des subventions pour compléter des budgets comme si elles étaient des écoles privées. Bien qu’elles réclament encore et toujours un vrai statut officiel pour ses quatre mille élèves.
Et que font « nos » élus ?
Nos élus bretons les plus convaincus perdent toutes leurs batailles. Et leurs dossiers ne sont jamais pris en compte par l’assemblée nationale. Je m’en tiens à ces trois points particulièrement douloureux pour nous, Bretons de souche ou Bretons d’adoption, vivant en Bretagne, ou partout dans le monde. Vous semblez vouloir faire appel à notre créativité, à secouer les vieux oripeaux du passé et à travailler chacun pour son compte mais tous ensemble pour construire un avenir partagé, pour préserver notre bien commun.
Ça commence par le territoire.
On ne peut s’asseoir que sur une seule chaise à la fois et pour chacun c’est là où il se trouve que la vie est importante et prend tout son sens. En ce moment l’histoire va dans deux sens à la fois opposés et complémentaires : La mondialisation de l’économie et la re-personnalisation des régions. Et ce sont les petits pays tels le Danemark, la Finlande, la Suisse et bien d’autres de cette taille-là ajustée à l’humain, qui réussissent le mieux du point de vue de la créativité et du confort économique des habitants.
Je rêve d’être reconnue pour ce que je suis, Bretonne
Sur une terre qui a vu les mégalithes puis les Celtes en prémisses de la civilisation européenne, magnifiée, scientifiquement, par la conception du calendrier celtique découvert à Coligny. Puis, bon an mal an, avec l’apport des civilisations l’une grecque, l’autre latine, le merveilleux du Moyen Âge, les échappées belles de la Renaissance, nous avons tous traversés des époques avec la liberté d’être sur des territoires ouverts les uns aux autres en dépit des contraintes devenant peu à peu, hélas, hégémoniques depuis Paris. Et puis l’apocalypse dans laquelle nous vivons depuis les deux dernières guerres mondiales, nous a donné le goût de la paix et j’espère, la vocation européenne de la paix.
Les métamorphoses naissent des périodes d’apocalypse !
Même si le cargo Europe est surchargé de doutes et de difficultés. ET même s’il dérive sous le jeu de vents mauvais, de passions tristes ou malsaines, le sens de l’Histoire lui promet un avenir.
Fédérer les petits pays d’Europe. Respecter leurs frontières, les unes protégeant les autres réciproquement. Lui rappeler ses assises scientifiques avec le calendrier celtique et tout ce qui en est découlé sur les chiffres, les nombres, le temps, l’espace, et l’univers. Cela lui permettrait un enracinement commun pour lui servir de tremplin. Tout en lui rappelant sa vocation de servir la paix. On gagne toujours à ne pas être « petit dans sa tête » …
Je pourrais aussi vous parler de moi.
Comment j’ai su un jour, que je suis Bretonne. Et comment mes deux filles et moi avons appris le breton. Elles, adolescentes, au fil de crashs-cours successifs, par correspondance etc… Puis comment au fil du temps mes petits enfants sont bi-langue et à présent multi-langue, comment etc …
Vous n’imaginez pas comment nous avons dû conquérir de haute lutte ce que d’autres, les Français de souche ou d’adoption, ont de plein de droit. Pour l’heure, durant cette retraite heureusement conquise, je réfléchis, j’écris. Je n’en finis pas d’espérer recouvrer mon appartenance et mes droits citoyens, officiellement et non pas en catimini ni charité.
Moyennant quoi, si le gouvernement que vous dirigez sait écouter et comprendre, il trouvera des solutions pour rebondir sur le tremplin des bouleversements qu’il fallait bien provoquer pour sortir des ornières.
Quant à nous, en Bretagne, nous sommes nombreux à savoir ce que nous voulons :
- Exister officiellement. Retrouver l’intégrité de notre territoire. Fédérer nos efforts avec les pays de France (qui est un pays de pays, historiquement).
- Construire une Europe des pays à vocation pacifique sur les bases scientifiques ancestrales (Mégalithes – calendrier de Coligny- âge du bronze et du fer jusqu’à la preuve de l’existence du boson au CERN) et philosophiques, depuis l’antiquité.
- Penser à nous localement. Pour éviter de nous perdre de vue dans un fourre-tout mondialisé
- Penser à l’exploration de l’univers pour adjoindre nos curiosités. Aussi nos forces et compétences à l’ensemble des Terriens. Et la Terre sera forte de la vie et de l’existence de chacun de ses pays composants.
Ma lettre est trop longue, vu les temps qui courent. Pardonnez-moi.
Je vous adresse, Monsieur le Président de la République Française l’expression de ma haute considération,
Très sincèrement et en espoir de cause.
Colette TRUBLET
J’ai écrit un journal de bord durant le temps précédant votre élection, lisible sur mon site : https://www.celtequejaime.com
Et retrouvez Ma lettre à votre futur Président de 2017.
5 commentaires
Merci ! J’ai envie de vous appelez Colette, tellement je me sens proche de vous du haut de mes 36 ans… Chapeau à vous pour votre écrit !! Nul doute que vous êtes aussi doué à l’oral ! Ça ce ressent ! Trugarez ! 🙂
Merci pour votre lettre. Je ne suis pas bretonne de naissance mais tellement de cœur et votre contemporaine à trois ans près. J’ai parcouru la Bretagne par dedans et par dehors ,y passant très souvent mes vacances . Tous ce que vous dites devrait être entendu et vous le dites tellement bien .
Merci, tant de vérité
Nedekeg mad
Jean-Pierre
Bloavezh mat ha yec’hed mat .Je suis une Bretonne de 87 ans,merci pour votre lettre.
Bonsoir Madame. Bloavezh mat deoc’h ivez. Merci pour vos voeux et que 2019 vous apporte le meilleur. Kenavo. A galon