Limitation de vitesse.
Le pouvoir central fait feu de tous bois et veut imposer au pas de charge ses réformes. Il n’est pas de notre ressort, ici, de dire si telle réforme est justifiée ou pas. Mais pour l’une d’entre elles, nous voulons poser une question claire.
Sommaire
Est-ce à un lointain gouvernement central de décider à quelle vitesse les automobilistes doivent rouler en Bretagne ?
Saturer l’espace médiatique, entre le foot et un mariage princier, entre une grande messe cycliste et un attentat ou deux est de mise en ce moment. Ces hochets sensés nous distraire sont là pour atténuer, cacher la douleur de certaines réformes. Comme toute construction contre-nature, l’Hexagone a fait le choix d’un pouvoir fort centralisé pour maintenir une certaine cohésion.
Et c’est au nom de cette cohésion qui prend pourtant l’eau de toutes parts, que le pouvoir central impose ses réformes. Nombre d’entre elles sont sans doute nécessaires pour correspondre au monde d’aujourd’hui. Mais doivent-elles toutes être ainsi imposées par Paris ?
Limitation de vitesse : passer de 90 km/h à 80 km/h sur les routes secondaires.
D’aucuns affirment que la période de probation n’a pas été assez longue. Voire qu’elle n’aurait pas été réalisé dans des conditions très claires. On entend aussi dire que sur les tronçons qui passeront de 90 à 80 km/h, les radars flasheront environ quatre fois plus. C’est tout bénéfice pour l’état central. Plusieurs économistes évoquent aussi les allongements de temps de parcours des personnes et des marchandises, qu’ils chiffrent à près de quatre milliards d’euros annuels.
Au Danemark, pays très similaire à la Bretagne en termes de population et de superficie, la mortalité a globalement baissé alors que la limitation de vitesse sur autoroute a été augmenté.
Les Bretons et Bretonnes plus concernés ?
En Bretagne 83% de notre vie quotidienne se situe dans un rayon de vingt minutes autour de chez soi. Ainsi 84,5% des automobilistes de Bretagne utilisent leur automobile pour se rendre au travail. Contre 80,8% en moyenne hexagonale.
C’est aussi globalement dans les cinq départements bretons que l’on possède le plus de voitures par foyer.
Enfin selon des études récentes 74% de la population bretonne est opposée à cette limitation de vitesse.
Réseau routier breton adapté.
Hors les trois grandes agglomérations bretonnes que sont Nantes, Brest et Rennes, le tissu urbain breton est mieux réparti sur l’ensemble du pays. Pour relier ces villes et villages le réseau routier est important et de qualité. C’est aussi cette diffusion plus large de nos routes sur le territoire, et une gestion locale plus adaptée, qui amène une plus grande fréquence du covoiturage. Nos voies express sont toujours gratuites et donc plus facilement accessibles et empruntables. Mais ces dernières ne sont pas concernées par cette limitation de vitesse de 90 à 80 km/heure.
Le 1er Juillet 2018.
Cette mesure qui semble très impopulaire va donc nous concerner plus en Bretagne. Et c’est encore des technocrates formatés de leurs bureaux parisiens, qui décident à quelle vitesse vous allez devoir bientôt rouler entre Sainte Reine de Bretagne et Herbignac en Loire Atlantique. Ou entre Fouesnant et Benodet en Penn ar Bed
Ce genre de décision ne peut-il pas être pris au niveau du territoire ? La Bretagne a déjà une spécificité routière bien connue : un réseau de voie-espress gratuite limitée à 110 km/h, sur les cinq départements. Cela démontre bien qu’une différenciation est possible. Qu’il est possible d’adapter à un territoire unique une réglementation unique.
L’extinction d’un système d’un autre âge …
Dans l’empire romain, Rome imposait ses lois de trop loin et les Consuls y veillaient dans les colonies. En ex. Union Soviétique, Moscou imposait les siennes et c’était des commissaires politiques qui y veillaient dans les provinces. Ce schéma ne tient jamais longtemps, et le centralisme franco-français va tôt ou tard disparaître pour les mêmes raisons que ces deux blocs territoriaux contre-nature ici cités.