Irlande Bretagne réunification

Le coût de la réunification de l’Irlande ?

de NHU Bretagne

Le coût de la réunification de l’Irlande ? Moins que ce que l’on croit… et la Bretagne dans tout ça ?

Selon une étude récente, la réunification de l’Irlande coûterait environ 3 milliards d’euros la première année. Un chiffre bien inférieur aux idées reçues. De quoi alimenter les débats sur les frontières héritées de l’histoire, en Irlande comme en Bretagne.

Alors que le débat sur l’unification de l’Irlande refait surface, notamment après le Brexit, une nouvelle étude de l’économiste Seamus McGuinness, publiée par l’institut de recherche Economic and Social Research Institute (ESRI), vient casser une idée reçue : non, réunifier un pays coupé en deux ne ruinerait pas son économie. Au contraire, cela pourrait même s’avérer bénéfique à long terme.

Une facture raisonnable, des bénéfices potentiels

L’étude évoque un coût net d’environ 3 milliards d’euros pour la première année d’une Irlande réunifiée. Ce montant correspondrait aux subventions actuelles versées par le gouvernement britannique à l’Irlande du Nord, et que la République d’Irlande devrait alors assumer. Une somme importante, mais largement absorbable dans un budget national, selon les auteurs.

Ce scénario est même qualifié de « raisonnable et réalisable » par plusieurs économistes irlandais. Les coûts baisseraient rapidement sur cinq ans grâce aux effets de synergie, à l’optimisation des services publics et à la croissance attendue d’un marché intérieur unifié. En d’autres termes : la réunification coûterait moins que les conséquences d’une division prolongée.

Un cas qui résonne avec la Bretagne

La question posée en Irlande du Nord trouve un écho puissant en Bretagne. Car la Bretagne aussi est un pays amputé, victime d’un découpage administratif hérité de l’après-guerre. En 1941, sous le régime de Vichy, la Loire-Atlantique fut séparée du reste de la Bretagne. Depuis, Nantes, l’ancienne capitale du duché de Bretagne, est administrativement rattachée aux Pays de la Loire.

Résultat : une Bretagne divisée, affaiblie, rendue illisible économiquement et culturellement. Et une région « Pays de la Loire » sans identité ni cohérence. Le tout au détriment des habitants, qui sont une majorité à réclamer la réunification de la Bretagne historique, à cinq départements.

Nantes est bretonne
Nantes est bretonne

Réunifier la Bretagne, combien ça coûterait ?

Contrairement à l’Irlande du Nord, il n’existe aujourd’hui aucune estimation officielle du coût d’une réunification bretonne. Mais les conséquences seraient très probablement positives à moyen et long terme :

  • Un gain de lisibilité et d’efficacité pour les politiques publiques régionales ;
  • Un renforcement du poids économique de la Bretagne, en réintégrant un territoire dynamique comme la Loire-Atlantique ;
  • Une attractivité renforcée auprès des investisseurs, grâce à une image de cohérence et de stabilité ;
  • Et surtout, la fin d’une anomalie historique qui freine l’épanouissement du sentiment d’appartenance breton.

D’un point de vue financier, la fusion administrative des deux entités n’entraînerait ni dettes nouvelles, ni frais majeurs : les infrastructures, les personnels, les budgets existent déjà. Il s’agirait essentiellement de réorganiser les compétences régionales et les circuits de décision.

Irlande, Bretagne : même combat ?

Ce qui se joue en Irlande dépasse la seule économie. Il s’agit d’une question d’unité nationale, de justice historique et de souveraineté populaire. En Bretagne aussi, la question de la réunification dépasse le simple cadre administratif. Elle touche à l’identité, à la démocratie locale, et à la capacité des Bretons à décider eux-mêmes de leur avenir.

Dans les deux cas, les opposants agitent le spectre des coûts pour masquer la peur du changement.
Mais les chiffres montrent que ces craintes sont souvent infondées. Et que ce qui semble coûteux à court terme pourrait en réalité être une opportunité stratégique à long terme.

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5 commentaires

Christine 8 juillet 2025 - 9h28

Le gouvernement de Westminster avait accepté d’augmenter les subventions pour l’Ulster , pour être élu grâce à ses voix . Les Politiques d’Ulster d’alors s’en étaient habilement servi .
L’Irlande est réunifiée dans les faits , il n’y a plus de frontière : des Irlandais du nord travaillent en République d’Irlande et d’autres du sud travaillent en Ulster !
Les Anglais lâchent petit à petit parce qu’hormis des voix ça ne leur rapporte plus rien mais leur coûte financièrement , et ça ne dure jamais très longtemps dans ce cas pour les Anglais …

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Alain RAULLET 8 juillet 2025 - 9h46

La réunification des deux Allemagnes est un autre exemple à méditer , comme pourrait l’être celle des deux Corés, comme l’a été celle des deux Vietnam . Diviser un territoire est une forme de soumission forcée et difficile à contourner , surtout comme en Catalogne, et au Pays Basque, le territoire est administré par deux entités différentes et que dire de « nations africaines  » divisées par des frontières administratives …

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Anne Merrien 8 juillet 2025 - 22h08

Si le « décret de Pétain » est toujours en vigueur alors qu’il a été abrogé en 1946, c’est qu’il existait avant : en 1938.

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Hervé Bretuny 9 juillet 2025 - 13h15

1941

Encore cette date 1941 . C’est vraiment méconnaître ce qui s’est réellement passé.cest surtout a partir de 1981:avec la régionalisation que le bourrage de crâne quotidien a commencé. Avant les régions n’étaient pas des collectivités territoriales de plein droit. Donc n’avaient pas les moyens de matraquer le citoyen. Dans les années 1970 des communes créaient encore des blasons herminés personne ne s’insurgeait c’était naturel.
Tout l’univers publiait des articles avec la Bretagne réelle sans être militant de quoi que ce soit. C’était encore naturel de le dire et de l’écrire.

Il serait bon que les militants bretons parlent avec des gens du 44 de plus de 50 ans….car souvent ils ne manient que des dates symboliques et ne connaissent pas grand chose à l’histoire de la création des régions administratives.

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Anne Merrien 9 juillet 2025 - 22h48

Le bourrage de crâne a commencé à partir du 5 janvier 1974, avec l’installation du Conseil régional des PDL par le préfet Paul Camous. C’est lui qui invente les « Ligériens ».

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