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Une commune bretonne refuse le prénom français François
La petite commune de Kertrañwalc’h au cœur de la Bretagne vient de refuser d’enregistrer le prénom François à son état civil.
Les parents, originaires de l’ouest de la France et nouvellement installés en Bretagne, ont choisi le prénom François pour leur bébé.
Ils se présentent donc à la mairie de la petite commune du centre du pays pour déclarer François à l’état civil. À leur grande surprise, l’officier d’état civil de Kertrañwalc’h présente ce jour-là, Enora Manac’h-Dredaň, refuse d’enregistrer ce prénom.
La raison évoquée est simple et a déjà été utilisée pour refuser au moins deux autres prénoms.
Le prénom François contient un signe diacritique qui n’existe pas en breton.
En effet, au même titre que le tilde n’existe pas en langue française, la cédille n’existe pas en breton. Et Kertrañwalc’h est en Bretagne. De plus au cœur de la zone brittophone.
À ce stade de l’affaire, ou les parents appellent leur fils Francois, donc sans cédille, ou ils lui changent de prénom.
Ils pourraient par exemple lui donner un prénom breton pour lui faciliter son intégration en Bretagne, son nouveau pays d’adoption.
Ne doutons pas que cette nouvelle affaire de prénom interdit en Bretagne sera portée devant les tribunaux.
Signe diacritique : avertissement
Ce récit est à ce jour imaginaire. Ce qui ne l’est pas, par contre, c’est l’interdiction faite par les préfets, représentants nommés dans les « provinces » par le pourvoir central parisien, de donner à son nouveau-né les prénoms bretons Fañch et Derc’hen, pour cause des signes diacritiques tildé et apostrophe.
Illustration principale de NHU Bretagne
En Bretagne, après une dure lutte, le pouvoir central a accepté une signalétique bilingue, français d’abord et breton dessous. Il fut un temps où le nom breton était écrit plus petit. Mais pour ce village inventé par nos soins pour l’écriture de cet article, il n’y a évidemment pas de version francophone, donc le panneau est vide. D’ailleurs, lorsque la traduction française du nom breton original est identique ou très proche, il va falloir envisager dans le futur la suppression pure et simple du panneau « supérieur ». Au prix de ces panneaux réfléchissant, cela ferait des économies à la communauté.
5 commentaires
« le tilde n’existe pas en langue française » : mais si ! Il suffit d’un mot et ce mot existe : cañon.
Le ñ devrait donc être mentionné dans la circulaire, tout comme l’apostrophe qui a aussi été oubliée.
Mais voilà, au lieu de demander la modification de la circulaire régissant l’état civil, on demande à réviser la Constitution. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué…
Oui le tilté à été utilisé en français par exemple comme abréviation, mais à notre époque le français utilise non seulement » cañon » (www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ca%C3%B1on/12757) et également » doña » (cf. Larousse et dictionnaire-academie.fr/article/A9D3023-A), » malagueña » (www.cnrtl.fr/etymologie/malague%C3%B1a), et » señorita » (www.cnrtl.fr/etymologie/se%C3%B1orita).
Mais quand on veut tuer son chien …
Dans le sud de la France, le ñ est accepté à l’état civil, semble-t-il.
C’est uniquement en Bretagne que le ñ fait l’objet de crispassions.
Crispations dues peut-être à une norme orthographique établie sous l’occupation ?
Dans le sud de la France, le ñ évoque l’Espagne sans connotation particulière.
Ce n’est pas parce qu’on demande à changer la Constitution, qu’on va obtenir qu’ils nous modifient la circulaire en ajoutant le ñ.
De même, ce n’est pas parce qu’on réclame un référendum en Loire-Atlantique, qu’on va obtenir une consultation.
On fait fausse route dans les deux cas. Un tel manque de pragmatisme, cela laisse songeur. A croire que c’est fait exprès.