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Va t-on vers une société sous contrôle, ou y sommes-nous déjà ?
Deux hommes politiques français, et non des moindres, viennent d’exprimer des volontés qui inquiètent profondément. Gérald Darmanin et Christian Estrosi plaident, chacun à leur manière, pour un renforcement drastique des dispositifs de surveillance de masse.
Et comme souvent, c’est au nom de la sécurité qu’on propose d’amputer nos libertés.
Darmanin veut supprimer le liquide pour tous
Le ministre de l’Intérieur de l’État central souhaite la fin pure et simple de l’argent liquide. L’objectif affiché ? Lutter contre le trafic de drogue dans certaines banlieues.
Ce raisonnement pose problème. Faut-il vraiment priver 67 millions de personnes de leur liberté d’utiliser des espèces, sous prétexte de combattre quelques milliers de trafiquants que la police connaît déjà parfaitement ?
L’argent liquide, c’est un outil de liberté. Il permet de payer sans être suivi, sans être fiché, sans intermédiaire. C’est aussi un refuge pour des personnes en situation de précarité, pour les petits commerçants, pour celles et ceux qui veulent simplement garder un peu de vie privée.
Supprimer le liquide, c’est obliger tout le monde à passer par des systèmes numériques traçables, centralisés et contrôlables à distance.
Estrosi veut généraliser la reconnaissance faciale
De son côté, Christian Estrosi, maire de Nice, souhaite imposer la reconnaissance faciale à l’échelle hexagonale.
Le prétexte cette fois ? Identifier les fauteurs de troubles lors des « festivités » d’après match, comme ce fut le cas de la victoire du PSG.
Mais là encore, c’est tout un peuple qu’on pénalise pour les actes de quelques-uns. La reconnaissance faciale, lorsqu’elle devient automatique et généralisée, ouvre la porte à une surveillance totale de la population.
Chaque visage devient une donnée. Où chaque passage devant une caméra devient un signal. Chaque mouvement dans l’espace public peut être suivi, enregistré, analysé.
Faut-il accepter cela pour quelques vitrines brisées ? Faut-il abandonner notre vie privée pour quelques images choc sur BFM TV ?
Le vrai projet : punir l’ensemble de la population pour les actes d’une minorité
Ce qui est en train de se jouer dépasse largement ces deux propositions. Ce qu’on nous vend aujourd’hui, c’est un monde où le citoyen est présumé suspect. Où tout le monde doit être contrôlé, tracé, scanné.
On instrumentalise des faits divers pour faire avancer une logique plus large : celle d’un État de surveillance permanent.
On connaît la méthode : d’abord on cible les banlieues, ensuite les casseurs, puis les fraudeurs. Et à la fin, c’est toute la population qui se retrouve sous contrôle.

Vers une société de contrôle : et nous, Bretons, dans tout ça ?
La question que nous devons nous poser, ici en Bretagne, est simple : devons-nous accepter sans broncher cette dérive autoritaire du pouvoir central ?
Devons-nous continuer à subir les décisions prises à Paris, dans un climat de peur et de repli sécuritaire, alors même qu’elles ne répondent beaucoup moins, voire pas du tout, à nos réalités ?
Ou bien, avons-nous le droit — et peut-être même le devoir — d’imaginer autre chose ? Une société bretonne fondée sur la confiance, la proximité, l’intelligence collective plutôt que sur la suspicion, le fichage et la peur de l’autre.
Imaginer une Bretagne plus libre, plus respectueuse des droits fondamentaux
Il est temps d’ouvrir le débat.
La Bretagne peut-elle devenir un pays exemplaire dans le respect des libertés individuelles, dans la protection de la vie privée, dans la résistance aux dérives techno-sécuritaires ?
Pourquoi ne pas affirmer haut et fort notre attachement à certains principes simples :
Le droit à la vie privée.
Et le droit de circuler sans être suivi ou tracé.
Le droit de payer en espèces.
Le droit de ne pas être reconnu à son insu dans la rue.
Et si la Bretagne était un pays pilote pour une démocratie numérique responsable, respectueuse de ses citoyens ?
Si notre avenir se construisait autour de coopérations locales, d’éthique numérique, de souveraineté citoyenne ?
Et si nous affirmions que la sécurité ne doit jamais se faire au prix de nos libertés ?
Une société sous contrôle ? Un débat démocratique à ouvrir d’urgence
Les choix que propose aujourd’hui l’État central sont lourds de conséquences. Ils engagent notre avenir collectif.
Mais ce débat ne peut pas être confisqué par une poignée de ministres ou de maires. Il appartient à toutes et tous.
En Bretagne, nous devons nous en emparer. Dans nos communes, dans nos collectifs, dans nos médias.
Nous devons imaginer d’autres voies. Refuser les fausses évidences. Résister à la peur.
Pour une Bretagne souveraine sur les questions numériques et sociales
Oui, nous pouvons décider autrement.
La Bretagne peut se doter de ses propres orientations en matière de libertés numériques, de sécurité locale, de gestion des données.
Cela commence par un refus clair des mesures liberticides proposées par Paris. Cela continue par l’élaboration collective d’alternatives.
Des solutions existent :
Des monnaies locales complémentaires.
Et des chartes de la vie privée numérique.
Des choix municipaux contre la vidéosurveillance excessive.
Des modèles participatifs de gouvernance sécuritaire.
Et surtout, la volonté d’aller vers une autonomie de plein droit pour moins subir les contraintes du pouvoir central, qui, plus il s’effondre, plus il contraint.

Ce que nous défendons, ce n’est pas l’utopie, c’est la dignité
Nous ne voulons pas vivre dans un monde où tout est sous contrôle.
Non, nous voulons vivre libres, dans une société où l’humain prime sur les algorithmes, où la justice prime sur la surveillance.
Nous croyons que la sécurité ne se construit pas avec des caméras et des scans faciaux, mais avec de l’éducation, de la cohésion sociale, du respect mutuel.
Et si Paris ne veut plus l’entendre, alors construisons cette vision ici, en Bretagne.
Osons la désobéissance démocratique
Nous ne sommes pas obligés de suivre Paris dans ses dérives.
Nous pouvons, ici et maintenant, affirmer une autre voie.
Pour cela, il faut du courage, de la clarté, et un attachement profond aux libertés humaines.
La Bretagne a toujours été une terre de résistance. Il est temps de s’en souvenir.
Illustration header : Grok pour NHU Bretagne
1 commentaire
Juste une remarque, renseignez-vous sur ce qui s’est passé pour ceux qui n’avaient pas d’argent liquide en Espagne et au Portugal pendant le blackout il y a quelques semaines. Cela n’a duré que quelques heures et déjà une partie de la population était désœuvrée.
Supprimer les espèces nous rendra très vulnérable.