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Loi Duplomb et néonicotinoïdes : que reste-t-il de la démocratie française ?
Loi Duplomb et néonicotinoïdes : un produit toxique, un système corrompu, une Bretagne sacrifiée
Ce n’est pas une mauvaise blague. En 2025, en France, ce n’est pas le Parlement qui décide de ce qui peut tuer ou non dans nos champs. Ce n’est même pas le gouvernement. Ce sont neuf auto-proclamés « sages », nommés sans débat public, par les plus hauts responsables politiques du pays. Leur dernier exploit ? Rejeter l’autorisation d’un pesticide controversé, l’acétamipride.
Un produit chimique, un néonicotinoïde, déjà autorisé partout dans l’Union Européenne et dans bien d’autres pays du monde.
La loi Duplomb, du nom du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb (aussi par dérision tant elle pèse comme un fardeau) est en réalité un énième symbole. Celui d’un pays où les intérêts privés dictent la loi. Où les élus du peuple n’ont plus leur mot à dire. Où la santé passe après les profits des multinationales. Et où, une fois encore, la Bretagne paie le prix fort.

Un peu d’histoire : les néonicotinoïdes, ces tueurs invisibles
Les néonicotinoïdes sont des insecticides systémiques. Cela signifie qu’ils imprègnent toute la plante, de la racine à la fleur. Dès les années 2000, leur efficacité contre les ravageurs est saluée par l’agro-industrie. Mais très vite, des études scientifiques s’enchaînent. Elles pointent un danger majeur pour les pollinisateurs, et donc pour tout l’écosystème agricole.
En 2018, l’Union européenne interdit trois néonicotinoïdes parmi les plus utilisés : clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame.
L’acétamipride, lui, reste autorisé au niveau de l’Union, mais son usage est strictement encadré.
En France, il a cependant été interdit par la loi nationale cette même année.
Trop de risques pour les abeilles. Trop d’incertitudes pour la santé humaine. Pourtant, en France, les dérogations pleuvent. Le lobbying agricole pèse lourd à Paris. Et les parlementaires tentent de remettre de l’ordre en autorisant le pesticide néonicotinoïde qu’est l’acétamipride..
Mais patatras. Le Conseil Constitutionnel a censuré l’article de la loi Duplomb qui visait à réintroduire l’acétamipride en France, via des dérogations.
Cette décision empêche donc sa réautorisation et maintient l’interdiction nationale en vigueur depuis 2018.
La volonté populaire est écrasée.
L’argument ? Ce n’est pas la « liberté d’entreprendre » qui a été invoquée, mais la Charte de l’environnement inscrite dans la Constitution française.
Les juges ont estimé que cette réautorisation n’était pas suffisamment encadrée : aucune limite de durée, de cultures concernées ou de conditions précises d’emploi.
Ceux qui disent NON : citoyens, scientifiques, écologistes, et paysans responsables
De nombreux scientifiques dénoncent depuis longtemps les effets délétères des néonicotinoïdes. L’INSERM a tiré la sonnette d’alarme. Ses rapports montrent des corrélations inquiétantes avec certaines maladies neurologiques. Parkinson, troubles cognitifs, dérèglements hormonaux… Les preuves s’accumulent.
De leur côté, les apiculteurs bretons voient leurs ruches s’effondrer. Les abeilles ne retrouvent plus leur ruche. Elles sont désorientées. Elles meurent par milliers.
« On tue la biodiversité pour sauver quelques points de rendement. » — témoignage d’un apiculteur du Finistère.
D’un point de vue écologique, c’est une hécatombe silencieuse. Les pollinisateurs sont essentiels. Sans eux, plus de pommes, plus de fraises, plus de tomates. Les agriculteurs bio et les producteurs en circuits courts alertent depuis longtemps. Ils proposent des alternatives concrètes. Moins chimiques, plus durables.
Par ailleurs, les écologistes rappellent que le principe de précaution est inscrit dans la Constitution.
Mais cette fois-ci, c’est précisément la Constitution qui a été utilisée… non pas pour autoriser le pesticide, mais pour refuser une réautorisation qui serait mal encadrée.
Ironie : une loi voulue pour assouplir la réglementation a été stoppée net par les « juges constitutionnels ».
Enfin, les citoyens ordinaires, tous consommateurs, sont de plus en plus nombreux à refuser ces pratiques. Ils veulent manger sain, local, transparent. Ce n’est pas un caprice. C’est un droit.
Ceux qui disent OUI : agro-industrie, grands syndicats agricoles, et États complaisants
Du côté des défenseurs du produit, le discours est bien rôdé. Ils parlent de sécurité alimentaire, de compétitivité, d’impératif économique. Certains syndicats majoritaires affirment que la suppression des néonicotinoïdes ferait perdre 10 à 20 % de rendement sur des cultures stratégiques comme la betterave ou le colza.
« Notre filière ne peut pas survivre sans cet outil. Les alternatives ne sont pas prêtes. » – déclaration d’un représentant agricole pro-usage.
L’argument le plus souvent avancé ? La concurrence étrangère. Pendant que la France interdit ces substances, d’autres pays continuent de les utiliser. Le Brésil, l’Argentine, l’Ukraine, ou même certains pays de l’Est européen.
Mais à quoi bon interdire ici, disent-ils, si l’on continue à importer des produits traités ailleurs ?
L’agro-industrie ajoute que des usages encadrés sont possibles. En traitement de semence. En période précise. Sur des parcelles bien identifiées. Ce discours, bien huilé, masque une réalité brutale : c’est toujours le modèle productiviste qui gagne. Mais qui est cette fois mis à mal par cette décision du Conseil Constitutionnel.
Les membres du Conseil Constitutionnel français et leur « expertise » en droit
Richard Ferrand : nulle
Jacques Mezart : avocat
François Pillet : avocat
Alain Juppé : nulle
Jacqueline Gourault : nulle
François Seners : nulle
Véronique Malbec : magistrate
Philippe Bas : nulle
Laurence Vichniewsky : magistrate
Le scandale du Conseil constitutionnel : démocratie piétinée, peuple méprisé
C’est là que l’affaire devient insupportable. Le Conseil constitutionnel, composé de neuf membres tous nommés par le Président ou les chefs de l’Assemblée et du Sénat, vient de censurer l’article qui ouvrait la porte à l’usage de ce pesticide.
Résultat : l’acétamipride reste interdit en France, malgré son autorisation au niveau de l’Union européenne.
« Ferrand et ses copains socialistes et macronistes« , comme le résume crûment Mathieu Guihard sur les réseaux, « ont plus de pouvoir que les députés élus. »
Et c’est vrai. À quoi bon voter ? Pourquoi élire des représentants si leurs décisions sont ensuite annulées par des pseudo « juristes » et copains cooptés par le plus haut du pouvoir, et dont, rappelons-le, certains ont des soucis judiciaires ?
Ce Conseil, autoproclamé « gardien de la Constitution », se fait désormais bouclier du pouvoir. Il protège les intérêts de l’exécutif, bloque les lois gênantes et bâillonne la volonté populaire.

Ce n’est plus un arbitre. C’est un agent du pouvoir. Et cette fois, il a choisi son camp : celui des lobbies. Pas celui du vivant. Ni celui du peuple.
La Bretagne, encore victime. Et si c’était la dernière fois ?
Comme toujours, la Bretagne encaisse.
- Des agriculteurs bretons démunis, pris entre la pression économique et le rejet populaire.
- Des apiculteurs ruinés.
- Une terre que l’on empoisonne.
- Un modèle agricole alternatif qui n’est jamais soutenu.
Mais si cette affaire était le signal d’alarme définitif ? Si c’était la preuve ultime que la Bretagne n’a rien à espérer de ce système centralisé ?
Car enfin, que faut-il de plus ? Paris nomme et décide. Paris impose. Même contre l’avis des élus et contre l’évidence scientifique. Même contre l’intérêt des peuples.

Sortir du bateau fou France, et vite !
La Bretagne n’a pas vocation à rester prisonnière d’un État autoritaire. La France de 2025 n’est plus qu’un simulacre de Démocratie. Elle est gouvernée par un président-monarque, soutenu par des institutions verrouillées. Surtout, elle obéit aux lobbies, pas au peuple. Elle sacrifie la santé pour quelques points de PIB.
Alors assez.
Assez d’attendre un sursaut.
Assez d’espérer des réformes qui ne viendront jamais.
Il est temps pour la Bretagne de reprendre son destin en main.
D’exiger le droit de décider localement de ce qui est bon pour nos champs, nos enfants, notre avenir.
D’imaginer une agriculture différente, propre, humaine.
Et de construire une Démocratie réelle, sans Conseil coopté ni décisions parachutées.
Quittons ce bateau fou et retrouvons la terre ferme.
6 commentaires
Duplomb fait du clientélisme vers la FNSEA , alors que , sans doute , il mange bio ! Étant donné l’état du LR …
Fin de civilisation …
Je suis plutôt en accord avec votre article ,bien qu’il est un peu en contradiction avec celui que vous avez mis concernant Sandrine Rousseau attaquée à plus ou moins juste titre par la coordination rurale qui est justement la partie encore plus diligente que la FNSEA pour défendre la réintroduction de ce pesticide. C’est surtout le lobby des producteurs de betteraves d’Ile de France qui y a intérêt, La Bretagne pourrait bien s’en passer en perdant peut être un peu de rendement pour la culture du colza ce qu’aurait pu souligner Mathieu Guihard, qui n’a pas tort de dire qu’il est utilisé dans les maisons. Pus globalement, il serait salutaire que la consommation de sucre diminue, les industries alimentaires en introduisent excessivement dans les aliments transformés, ce qui accroit leurs effets néfastes pour la santé, donc cela impliquerait une baisse de la production de betteraves, entrainant une diversification des cultures. Du fait des rotations plus longues la pression des maladies serait atténuée. La France est de loin le plus gros producteur de betteraves sucrières en Europe? donc le plus gros utilisateur potentiel des néonicotinoïdes, c’est donc un peu trompeur de dire qu’ils sont autorisés jusqu’en 2030 dans les autres pays.
Ce sont les mêmes qui menacent de leur chevrotine des élus tout en caricaturant leurs propos ou en ne retenant que ce qui les arrange et qui défendent la loi scélérate Duplomb dont bien des aspects extrêmement négatifs sont passés en dehors du retour de l’acetamipride. Les mêmes qui polluent nos rivières, nos côtes, nos sols et détruisent notre santé.
Mersi bras deoc’h GLAZIG ! A du ganeoc’h …
L’état-nation jacobin n’a jamais été une démocratie puisqu’il s’ est construit contre les peuples qu’il a assujetti…
Les néocotinoïdes sont l’arbre qui cache la forêt du reste de la loi. Une forêt-tombeau.