affaire Fañch prénom breton interdit par le pouvoir central

Affaire Fañch : la justice francaise* s’acharne encore contre un simple tilde

de NHU Bretagne

Affaire Fañch : la justice francaise* s’acharne encore contre un simple tilde

Affaire Fañch : un acharnement insupportable.

Voilà ce que ressentent beaucoup de Bretonnes et de Bretons à la lecture de la nouvelle convocation judiciaire concernant l’« affaire Fañch » de Lorient./ An Oriant
En effet, ce Lundi 08 Septembre 2025, la cour d’appel de Rennes / Roazhon se penchera, une fois de plus, sur ce dossier absurde où l’État français, par l’intermédiaire du procureur général, conteste toujours le droit d’un petit garcon* à porter son prénom complet : Fañch. Oui, vous avez bien lu.
En 2025, en France, « pays des Droits de l’Homme » un simple signe diacritique au-dessus d’une lettre suffit à mobiliser magistrats, avocats, greffiers et juges, pendant que la justice croule sous les dossiers bien plus urgents.

Affaire Fañch : un combat qui dure depuis 2017

L’histoire est connue.
En 2017, à Kemper, un officier d’état civil refuse d’enregistrer le prénom Fañch avec son tilde sur le « n ».
Motif ? Ce signe ne ferait pas partie de la langue francaise* officielle. L’argument est risible, car le tilde existe bel et bien dans la langue française (piñata, cañon, señor). Mais la logique des partisans de l’uniformité jacobine est sans faille : ce qui est breton doit être effacé, étouffé, nié.

Depuis, la famille Pichancourt mène un véritable marathon judiciaire.
Tribunal, cour d’appel, nouveau tribunal, retour en appel… chaque victoire a été contestée par un procureur zélé, chaque décision favorable aux parents du petit garcon a été torpillée par l’État central, incapable d’accepter la liberté culturelle d’un peuple qu’il colonise depuis des siècles.

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Hañveg et son tildé reconnu par l’administration

L’État central contre un enfant

Revenons au présent.
En 2023, l’avocat Me Iannis Alvarez reprend le dossier. En 2024, le tribunal valide une nouvelle fois le prénom Fañch. Mais voilà que le procureur général fait appel. Parce que dans l’esprit de certains, il ne faudrait surtout pas qu’un enfant breton puisse porter le prénom qu’ont porté ses ancêtres.

On en arrive donc à ce Lundi 08 Septembre 2025 : un gamin de Lorient / An Oriant de huit ans se retrouve encore au centre d’une bataille juridique. Derrière les grands mots de « République indivisible » et de « langue de la nation », on devine surtout la peur maladive d’un pouvoir central finissant qui redoute tout ce qui lui échappe, tout ce qui ne se plie pas au modèle parisien.

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https://www.nhu.bzh/vu-de-bretagne-gilets-jaunes-du-24-novembre-2018/

Un symbole de la négation des droits bretons

Soyons clairs : l’affaire Fañch dépasse largement la question d’un prénom.
Elle illustre le mépris systématique du pouvoir central envers la Bretagne et ses habitants. Depuis des décennies, les Bretons demandent des droits élémentaires : une reconnaissance de leur langue, un enseignement bilingue généralisé, une signalétique bilingue respectueuse, la possibilité de transmettre leurs prénoms sans censure.
En retour, ils obtiennent des procès, des refus administratifs et des humiliations judiciaires.

Et pendant ce temps, la France aime donner des leçons de droits humains à la planète entière.
Elle brandit sa « liberté », son « égalité », sa « fraternité » comme un étendard, mais dans les faits, elle interdit aux Bretons, aux Basques, aux Corses ou aux Occitans d’écrire leurs propres prénoms.
Quelle honte, gant ar vezh !

Une obstination ridicule

Il faut dire les choses telles qu’elles sont : l’obstination des autorités francaises dans l’affaire Fañch est ridicule.
Combien de temps, combien d’argent public, combien d’énergie sont dépensés pour un tilde ?
Cette acharnement judiciaire n’a rien de rationnel. Il relève de la volonté d’écraser tout signe d’existence bretonne dans l’espace public.
Il s’agit purement et simplement d’une discrimination ethnique caractérisée.

Plutôt que de se pencher sur la crise des prisons, sur l’engorgement des tribunaux ou sur les violences intrafamiliales, l’État français choisit de mobiliser la justice contre… un enfant breton.
Voilà le vrai visage d’un pouvoir centralisé qui ne supporte pas une cerrtaine diversité.

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Un combat qui nous concerne tous

Certains diront que ce n’est qu’un prénom. Faux. C’est bien plus que cela. C’est une bataille pour la dignité, pour le droit à être soi-même, pour la reconnaissance d’une culture vivante.
Si le prénom Fañch dérange tant, c’est parce qu’il rappelle que la Bretagne existe encore.
Que malgré l’école d’État, malgré les humiliations, malgré l’interdiction du breton pendant des générations, il reste des familles prêtes à résister, à défendre leur identité, à dire non à l’uniformisation forcée.

La Bretagne mérite mieux

Nous en sommes là : en 2025, la Bretagne doit encore se battre pour un accent, un signe, un prénom.
C’est une honte internationale. Une gifle à tous ceux qui croient encore au mythe d’une République tolérante et ouverte. C’est aussi une preuve supplémentaire que la Bretagne ne pourra jamais s’épanouir dans un cadre étatique qui la considère comme une province folklorique à surveiller.

Alors oui, l’affaire Fañch nous révolte.
Oui, nous sommes en colère. Oui, nous continuerons à dénoncer l’acharnement de l’État central contre la Bretagne. Parce qu’au fond, ce combat n’est pas seulement celui d’une famille. C’est celui de tout un peuple qui refuse d’être rayé de la carte par la bêtise administrative et l’arrogance jacobine.

Le prénom Fañch devrait être une évidence.

Un sourire, une histoire transmise, une fierté familiale.
Dans l’Hexagone, il est devenu un champ de bataille.
Lundi 08 Septembre 2025, la cour d’appel de Rennes / Roazhon aura à se prononcer. Mais quoi qu’elle décide, une chose est sûre : la Bretagne ne cédera pas. Nous continuerons à écrire Fañch avec son tilde. Parce que ce petit signe vaut plus que toutes les injonctions d’un État qui sombre qui n’a jamais compris que la diversité fait la richesse.

*

Dans cet article, vous aurez, peut-être, remarqué que nous écrivons francais, francaise et garcon sans cédille. Il paraît qu’il n’existe pas de tilde dans la langue française.

Il n’existe pas de cédille dans notre langue.

La chronologie de cette affaire Fañch

📜 Chronologie de l’affaire Fañch (2017 – 2025)

Année Événement
2017 À Kemper, l’officier d’état civil refuse d’enregistrer le prénom Fañch avec son tilde.
2018 Le tribunal de Kemper valide le prénom Fañch. Le procureur fait appel.
2019 La cour d’appel de Rennes / Roazhon autorise l’usage du tilde. Victoire provisoire des parents.
2021 Nouvelle contestation administrative. Le prénom revient devant les tribunaux.
2023 Me Iannis Alvarez reprend la défense du dossier. Nouveau round judiciaire.
2024 Le tribunal confirme encore une fois le droit de porter Fañch. Mais le procureur général fait appel.
2025 8 septembre : nouvelle audience devant la cour d’appel de Rennes / Roazhon. L’acharnement continue.

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2 commentaires

Anne Merrien 6 septembre 2025 - 19h00

Apparemment, l’erreur vient de l’Académie française qui a transmis une liste incomplète au Ministère de la Justice. Alors que le ä, le ö et le ÿ sont mentionnés, pas de ñ, ni d’apostrophe, ni de trait d’union.
Il suffit donc de changer la circulaire et non la Constitution. Mais, comme pour organiser un vote en Loire-Atlantique, certains trouvent très malin de demander à changer la Constitution.

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Burban 7 septembre 2025 - 18h08

L’administration de l’état français veut nous humilier autant que possible dans tous les domaines de notre culture .

La Bretagne les dérange , nous sommes une nation , un peuple et rien d’autre , notre langue est un trésor et les jeunes doivent s’y coller pour l’apprendre exiger d’avoir cette possibilité d’enseignement à l’école .

Notre territoire reconnu comme tel et la fédéralisation est un moyen de se relever ….

« Décider et travailler au pays  » !

Hep brezhoneg Breizh ebet ! Sans le breton point de Bretagne !

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