Loïg Chesnais-Girard complice du déclin du breton

Loïg Chesnais-Girard complice du déclin du breton ?

de NHU Bretagne

Une récente étude montre que le nombre de locuteurs en brezhoneg / breton a plongé de quelques 200 000 il y a une dizaine d’années, à seulement 107 000 en fin 2024.

Retour sur le passé …

Le breton, seule langue celtique continentale, plus ancienne que l’hégémonique français, a connu un déclin significatif en Bretagne depuis les années 1950. À cette époque, environ 1,2 million de personnes parlaient quotidiennement le breton. Aujourd’hui, ce nombre est estimé à 100 000 locuteurs, avec une moyenne d’âge de 60 ans, ce qui souligne une transmission intergénérationnelle insuffisante.

En comparaison, le gallois au Pays de Galles / Cymru a suivi une trajectoire différente.
Dans les années 1950, environ 500 000 personnes parlaient le gallois. Aujourd’hui, ce chiffre a augmenté pour atteindre plus de 700 000 locuteurs, soit près du quart de la population galloise, équivalente à la population de la région Bretagne administrant quatre des cinq départements de Bretagne.

Cette revitalisation est le fruit de politiques linguistiques proactives, notamment la loi sur la langue galloise de 1993, qui a rendu le gallois obligatoire dans toutes les administrations, généralisé la signalisation routière bilingue et instauré l’enseignement obligatoire du gallois jusqu’à l’âge de seize ans. De plus, la chaîne de télévision galloise S4C contribue à la promotion de la langue.

En Bretagne, la politique linguistique consiste en des soins palliatifs

Bien sûr il y a les belles apparences.
La région Bretagne administrative a mis en place des initiatives telles que le programme « Ya d’ar brezhoneg » pour encourager l’usage du breton dans la vie publique et professionnelle. Cependant, ces efforts restent limités. À la rentrée 2024, seulement 20 280 élèves étaient inscrits dans des filières bilingues, répartis sur 683 établissements dans le pays, ce qui est insuffisant pour assurer une transmission pérenne de la langue.

Mais rien de cela ne suffira à enrayer l’hécatombe du brezhoneg. Rien.

Et la quasi totalité des politiques qui exercent en Bretagne, pour la plupart inféodés au pouvoir central, sont au mieux naïfs, au pire complices.
Naïfs ceux qui continuent à croire aux belles promesses des bonimenteurs, Présidents de la République, Ministres et consorts; qui ne sont jamais suivies d’effets significatifs. De scrutin en scrutin, ces commerciaux en Bretagne nous vendent des programmes élaborés dans les bureaux de partis ayant leurs sièges sociaux vers Paris. Le plus souvent sans même y croire.

Ceux de gauche veulent virer ceux de droite et inversement. Le brezhoneg c’est au mieux une ou deux lignessur un programme écrit vers Paris, un ou deux mots en Gwenn ha Du.
Notre langue millénaire n’est ni de gauche, ni de droite.
Certains n’apprécient pas ces mots « ni de gauche, ni de droite ». Soit ! Qu’ils nous disent alors de quel côté elle est, notre langue.

Les complices sont les pires.

Eux, ils savent très bien ce qu’ils font. Ils savent très bien que les soins palliatifs qu’ils proposent généreusement n’empêcheront pas le langue parlée par nos ancêtres de disparaître bientôt. Et ils s’en foutent éperdument.
Que ces complices soient à Paris, dans les Ministères, c’est assez normal. Le pouvoir jacobin parisiano-centré prône depuis des siècles l’éradication des langues originelles des peuples et nations composant l’Hexagone.
Mais que ces complices soient d’origine bretonne, c’est de la forfaiture, de la trahison.

Loïg Chesnais-Girard complice du déclin du breton ? Qu’en est-il du « pouvoir » régional ?

En fait la région administrative n’a aucun pouvoir réel dans l’Hexagone. C’est à Paris et à Bruxelles que tout se décide pour la région administrative comme pour la Bretagne toute entière.
La région n’a pratiquement aucune ressource financière réelle directe. Son budget est composé de fonds magnanimement dotés par les pouvoirs centraux français et de l’Union Européenne.

Pour revenir au brezhoneg, le Président de région Loïg Chesnais-Girard, administrant pour Paris quatre des cinq départements de Bretagne, ne dispose, à sa décharge, que d’une ridicule tirelire (que d’aucuns nomment « budget »). Ce budget est pour l’année 2025 qui commence, de 1,93 milliard d’euros. Attention à la place de la virgule !

Loïg Chesnais Girard
Loïg en-Chesnais Girard, loyaliste socialiste et jacobin modéré


Budget de la langue bretonne

Paul Molac, député autonomiste breton convaincu mais colistier du président loyaliste socialiste macronpatible, a annoncé récemment la part du budget global alloué au brezhoneg et au gallo : 13 millions d’euros. Soit, globalement 6,5 millions pour le seul brezhoneg.
Hourra Loïg, ha trugarez vras deoc’h : 0,34% (zéro, virgule, trente-quatre) du ridicule budget.

C’est de l’aumône, de la verroterie.

On attend du Président, ne le fut-il que des quatre cinquièmes de la Bretagne, qu’il se batte becs et ongles, pour exiger de Paris une vraie et large autonomie pour avoir des ressources directes importantes et pérennes.
Nous avons un président jacobin modéré, élu, appelons le, avec 10,45% des inscrits, représentant un Parti Socialiste qui n’a pas levé le petit doigt pour la Bretagne (réunification, langue, économie …) quand il en avait TOUS les moyens, qui va jusqu’à voter Macron par loyalisme exacerbé …

le voeu de Loïg Chesnais Girard
Loïg Chesnais-Girard, le pouvoir central en général, et Emmanuel Macron en particulier, se moquent totalement de vos « voeux » et autres tièdes gentillesses … et vous le savez très bien.



De temps en temps, Loïg se fâche tout colère et adresse un voeu à un Ministère ou au Palais de l’Élysée pour exprimer tout son courroux au pouvoir central, tantôt pour dire que si cela continue, il va devenir « autonomiste »; ou pour se plaindre à son Directeur de telle ou telle décision imposée.
Évidemment, il sait très bien dans quelle corbeille finiront ses voeux pieux. Mais ces messages s’adressent en fait à nous, Bretonnes et Bretons : »voyez comme je prends en considération vos inquiétudes. J’ai envoyé un pigeon et son message au Seigneur. Tenez quelques subventions et rendormez vous« .

Donc la question se pose : Loïg Chesnais-Girard complice du déclin du breton ?

Deux premières actions radicales pour retrouver nos pouvoirs

Prendre le pouvoir aux régionales par les urnes, et en chasser les loyalistes vassaux des décideurs lointains.
Rendre obligatoire le brezhoneg dans l’ensemble du système scolaire, comme le gallois au Pays de Galles, comme le français au Québec, etc …
Avec les 0,34% de Loïg Chesnais-Girard le brezhoneg sera définitivement bientôt éteint. Il y a urgence à chasser du pouvoir régional, et ailleurs, les complices de non-assistance à langue en danger.

Le breton Trugarez vras deoc’h signifie « merci beaucoup à vous » en langue française

Loïg Chesnais-Girard complice du déclin du breton?

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7 commentaires

Lamour 15 février 2025 - 19h30

Il paraîtrait que en France nous avons la droite la plus bête du monde. Je ne suis pas spécialiste de la question et, à vrai dire, je m’en fous. En Bretagne, ce n’est pas la même chose. J’en suis sûr, nous avons la gauche la plus bête de France. Il faut savoir rester modeste et à sa place quand on est nul à ce point. Et je suis gentil parce que dans cette gauche il n’y a pas que des traîtres, il y a sûrement quelques personnes bien intentionnées pour la Bretagne et la survie de ses langues. Aussi je ferai court pour ne pas trop les humilier : j’attends d’eux qu’ils avouent avoir été berné et qu’ils cèdent la direction des affaires bretonnes à des gens qui auront à cœur d’essayer de sauver ce qui peut encore l’être. Et pas de propos du genre ‘la Bretagne sera socialiste ou pas, c’est non négociable’. Ça suffit !

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Penn kaled 15 février 2025 - 20h04

Quand vous aurez le RN ou LFI au pouvoir, cela sera fantastique pour le breton !!!,arrêtez de tirer sur l’ambulance, car la voie dans laquelle elle doit passer est très sinueuse, faite de ralentissements, elle est pourrait très bien sombrer dans le ravin grand ouest qui borde cette route….Le problème c’est l’indifférence de la population bretonne qui regarde ailleurs, parfois pour des raisons que l’on peut même comprendre vu tous les problèmes actuels, hexagonaux comme internationaux. Vu la pyramide des âges, le recul de la langue bretonne n’est pas une surprise. Seulement je m’étonne un peu de certaines personnes qui font semblant de s’étonner, vu qu’elles ont déconsidéré les brittophones natifs vu que leur breton ne rentrait pas dans les standards du roazhoneg. Il est vrai que ces natifs emploient aussi beaucoup de mots en français alors qu’ils existent en breton dit populaire.Si la codification de la langue était une nécessité la méthode employée par certains thuriféraires de l’emsav a contribué à créer une barrière avec la langue des natifs, il me semble que au moins une personne a dit peu importe le nombre qu’ils restera de brittophones, dans la mesure où un millier s’exprimeront en peurunvan. La population de basse Bretagne avait déjà été assez humiliée par les mesures prises par les sbires de l’état français pour éradiquer notre langue, des membres de l’emsav voulant créer l’homme breton nouveau… ont cru bon en rajouter. Même pour ce qui est du gaélique irlandais ce n’est pas évident toute la population n’y adhère pas forcément et les militants réclament aussi davantage de moyens au gouvernement
Med an droug zo graet breman e vo staerd adsevel ar yezh endro.

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Lamour 15 février 2025 - 22h27

A Penn kalet
Le metalangage que vous utilisez n’est d’aucun intérêt. Je n’ai rien à branler de toutes ces foutaises d’intellectuels. La langue bretonne n’est pas une invention du progrès socialiste, c’est une langue qui est parlée et écrite depuis bien avant la langue française. Elle a été le véhicule d’une manière d’être et de penser. La tentative presque réussie, c’est une question d’années maintenant, d’éliminer la langue bretonne a impacté jusqu’à ma vie personnelle. Mes grands-parents bretonnants, tout comme mes parents, nous ont parlé un français qui était plus ou moins la traduction littérale de ce qu’ils pensaient en breton. On peut donc dire que malgré tout ils sont parvenus à nous transmettre quelque chose. C’est bien sûr trop peu mais tout le monde en Bretagne bretonnante n’a pas eu la chance d’apprendre le breton au sein de sa mère. Aussi il conviendrait que vous cessiez de semer la division parmi nous au nom de querelles qui n’ont plus lieu d’être. Du moins si la disparition de la langue bretonne vous inquiète.

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Lamour 15 février 2025 - 23h06

Ah oui c’était un article au sujet de Monsieur Chesnay-Girard. Autonomiste quasi independantiste lors de la campagne électorale des dernières élections régionales le voilà devenu Macron- compatible. Un socialiste marathonien … J’ai de la sympathie pour monsieur le Député Mollac MAIS on voit bien le mur qui nous est opposé. La liquidation du maire de Carhaix est emblématique de ce recentrage jacobin violent. La cuite de Monsieur Troadec n’explique pas tout loin de là. Pas de problème la prochaine fois Monsieur Chesnay-Girard déroulera le même discours pour le même résultat. C’est ce qui s’appelle se faire ******** à sec.

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Penn kaled 16 février 2025 - 11h32

Lamour je prends en compte votre point de vue expéditif à mon commentaire, cependant concernant la langue bretonne je comprends que mon constat puisse contrarier. Je suppose que dans votre entourage non militant, une grande majorité de gens font de l’avenir de la langue leur première priorité et plus généralement l’ensemble de la cause bretonne ? hélas les résultats qu’obtiennent les partis bretons ne le confirment pas, je ne suis pas certain qu’une union certes souhaitable, améliore beaucoup les scores vu que les électorats de l’udb et du parti breton ne sont pas entièrement identiques, on resterait à cinq six pour cent maximum. Ceci dit je ne suis pas un inconditionnel de Chesnais-Girard j’ai également des doutes sur sa sincérité, comme c’est souvent le cas de beaucoup de politique, seulement de là à le faire un bouc émissaire du déclin du breton non désolé surtout que malgré les difficultés budgétaires actuelles le conseil régional a comblé en grande partie le trou financier de diwan, je ne suis pas certain que s’il y avait en un ou une présidente d’une autre tendance politique çà aurait été le cas. Si la population serait davantage consciente de l’avenir de la langue et de la Bretagne la pression serait bien plus forte chez les élus qui seraient obligés d’en tenir compte. Le fait que le mouvement breton est loin d’être en position de force complique beaucoup la situation.

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Anne Merrien 17 février 2025 - 13h35

L’Etat ne tient pas ses engagements en matière d’enseignement bilingue et le Conseil régional B4 ne dit rien. A un moment, il faut bien faire un bilan et, ô surprise ! le compte n’y est pas. L’Etat prend alors de nouveaux engagements et c’est reparti pour un tour.
Par ailleurs, le Conseil régional B4 pratique l’ambiguïté en votant des vœux en faveur de la Réunification, alors que la loi lui permet de faire une vraie demande à l’Etat. On peut penser que certains conseillers n’acceptent de voter ce vœu qu’uniquement parce qu’ils savent que ce n’est que du vent.

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Burban 13 mars 2025 - 17h43

Oui nous ne demandons pas l’aumône à la région Bretagne administrative 0, 34 °/° consacré à la langue bretonne pour l’enseigner , la soutenir , la développer .

La honte !

Quant aux départements bretons les 5 c’est encore bien moins , le Conseil Départemental du 56 serait bien en peine de publier une statistique limpide sur le sujet . Interrogez -les !

Ar re hont a foultre kaer gant ar vrezhonek !

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