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Maison Jouffe Bretagne

de NHU Bretagne

Maison Jouffe Bretagne : quand les entreprises osent le breton pour leurs produits

En Bretagne, certaines entreprises osent affirmer haut et fort leur identité. La Maison Jouffe Bretagne, implantée à Saint Lormel / Sant-Loheñvel dans les Côtes-d’Armor, en est un exemple éclatant. Distillerie et brasserie familiale, elle produit bières, whiskies, pastis et liqueurs, tous présentés sous des noms fièrement bretons. Membre de Breizh 5/5, elle fait du langage et des symboles de la Bretagne un marqueur fort de sa communication.

Une maison familiale devenue emblème breton

Depuis 1850, la famille Jouffe se consacre à la distillation. Aujourd’hui, la Maison Jouffe Bretagne prolonge cet héritage avec une vision claire : allier savoir-faire ancestral et identité régionale forte. Sa devise « Tradition, modernité, élégance » résume cette ambition.

Cette exigence de qualité a permis à la marque de se distinguer. Ses spiritueux sont régulièrement récompensés lors de concours internationaux. Cognacs, calvados et whiskies bretons signés Jouffe ont reçu des médailles d’or à Paris, Londres ou Bruxelles. Un gage de reconnaissance qui va bien au-delà des frontières bretonnes.

Mais l’entreprise ne se contente pas de produire de l’excellence.
Elle choisit d’ancrer chaque création dans le sol et la culture bretons.
C’est là sa différence.

Donner une place au breton dans l’économie

La plupart des entreprises utilisent l’anglais ou le français pour leurs marques. Maison Jouffe Bretagne prend une autre voie. Elle mise aussi, un peu, sur le breton, langue historique et toujours vivante.

Ainsi, une gamme de bières s’appelle Baradoz, qui signifie « paradis » en breton. Et une autre gamme de bières porte le beau nom de A Garan, pour « Je t’aime » en langue française … tout un programme !
Son whisky s’intitule Abendouar. Son pastis se nomme Brastis, référence claire aux racines bretonnes.
Enfin, sa liqueur d’orange et d’artichaut se distingue par un nom original : Bradmer. Un produit unique à goûter absolument.

Ces choix ne sont pas anecdotiques. Ils montrent que la langue bretonne peut être un vecteur de différenciation économique et un outil de valorisation culturelle. Dans un marché où l’anglais et le français dominent, afficher des mots bretons, c’est affirmer une singularité et susciter la curiosité.

Et ce n’est qu’un début : de nouveaux projets sont en cours… à suivre !

Ainsi, un whisky baptisé Abendouar raconte une histoire bien différente d’un simple « Breton Whisky ». Distillé pour la première fois en octobre dernier par la Maison Jouffe, il faudra patienter encore deux ans avant de déguster leurs tout premiers whiskys 100 % bretons. En attendant, un whisky d’assemblage est déjà disponible sous ce même nom : il associe un whisky d’orge malté irlandais – donc celte – et un whisky de seigle malté scandinave, le tout assemblé en Bretagne.

Par ailleurs, Laurent Jouffe a créé l’OctoBreizFest, une alternative bretonne et artisanale à l’Octoberfest allemand, afin de défendre notre production locale.

Enfin, dans ce même esprit, le 186 breton fait référence aux cinq départements bretons (22 + 29 + 35 + 44 + 56). Ce chiffre symbolise l’unité de la Bretagne et s’incarne dans un double brastis ou double briscard, en opposition aux célèbres 51 et 102.

Affirmer les symboles bretons : le Gwenn ha Du en avant

Au-delà de la langue, Maison Jouffe Bretagne arbore fièrement le Gwenn ha Du, drapeau de la Bretagne, sur plusieurs de ses produits. On le retrouve par exemple sur les bouteilles de Bradmer, une liqueur étonnante à base d’orange et d’extraits d’artichauts camus, emblématiques du terroir breton.

Sur le Brastis, pastis breton aux arômes subtils, le Gwenn ha Du s’impose également comme un signe d’appartenance. Là encore, le message est clair : le consommateur achète plus qu’une boisson. Il participe à une affirmation identitaire collective.

Ce positionnement n’est pas isolé. Dans d’autres pays celtiques, comme en Écosse ou au Pays de Galles, de nombreuses marques intègrent leur langue nationale et leurs symboles.
En Bretagne, la Maison Jouffe montre la voie. Timidement certes, mais il faut savoir le reconnaître.

Un lieu vivant au cœur des Côtes-d’Armor

L’entreprise ne se limite pas à ses gammes. À Saint-Lormel / Sant-Loheñvel, elle propose une distillerie-brasserie ouverte au public, avec bar, cave et restaurant. On peut y déguster les produits, visiter les installations et participer à des événements culturels ou musicaux.

Cet ancrage local fait de la Maison Jouffe Bretagne un véritable acteur du dynamisme territorial. Elle attire des visiteurs, valorise le patrimoine culinaire et met en avant une Bretagne contemporaine et créative.

De plus, ce lieu devient un espace de rencontres. Concerts, soirées, séminaires d’entreprise : la culture et la convivialité se mêlent aux arômes des spiritueux. Un modèle inspirant d’économie ancrée dans le pays.

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Une ouverture vers l’international

La force de la Maison Jouffe réside aussi dans son ouverture. Ses cognacs, calvados et whiskies se retrouvent sur des marchés étrangers. Le choix de noms bretons intrigue et séduit. Dans un monde globalisé, les consommateurs recherchent de l’authenticité.

Ainsi, un whisky baptisé Abendouar raconte une histoire différente d’un simple « Breton Whisky ».
Un pastis Brastis attire l’œil bien plus qu’un pastis générique. Cette stratégie marketing repose sur une vérité simple : les cultures fortes rayonnent davantage.

Une démarche exemplaire pour les entreprises bretonnes

L’exemple de la Maison Jouffe ouvre des perspectives. En Bretagne, de nombreuses entreprises hésitent encore à employer le breton sur leurs gammes. Pourtant, les consommateurs répondent positivement à cette valorisation identitaire.

Ainsi, choisir un nom breton pour un produit, c’est :

  • renforcer le lien affectif avec la clientèle régionale,
  • se démarquer dans un marché saturé,
  • participer à la revitalisation de la langue,
  • inscrire son activité dans une fierté collective.

Dans un contexte où la survie du breton passe aussi par sa visibilité publique, chaque geste compte. Une étiquette en breton sur une bouteille, c’est déjà une victoire culturelle.

Maison Jouffe Bretagne n’est pas une simple distillerie.

C’est un acteur qui démontre que la langue bretonne et les symboles identitaires ont toute leur place dans le monde économique. Avec ses bières Baradoz, son whisky Abendouar, son pastis Brastis ou sa liqueur Bradmer, elle prouve que tradition et modernité se conjuguent parfaitement.

À travers son engagement dans Breizh 5/5 et l’usage du Gwenn ha Du, elle incarne une voie inspirante. Une Bretagne qui se raconte, s’affiche et se partage fièrement, y compris à travers une bouteille.

À quand le bilinguisme ?

Oui, pourquoi pas une première gamme totalement bilingue ?
Au Québec, le bilinguisme français-anglais est obligatoire partout, y compris sur l’étiquetage des produits. Mettre sur le marché une bouteille étiquetée uniquement en anglais provoquerait immédiatement un boycott. Alors pourquoi, en Bretagne, devrait-on se contenter d’un breton symbolique ?

Et qu’on ne vienne pas nous dire, comme certains l’ont déjà osé au sein de Produit en Bretagne, qu’il n’y a pas assez de place sur une étiquette pour afficher deux langues. L’argument ne tient pas.

Alors, Maison Jouffe, à quand le premier produit intégralement bilingue breton-français ?
Un geste fort, attendu, et qui ferait date.

https://www.jouffe.fr
Vous pouvez retrouver les produits phares de la Maison Jouffe à la boutique de Breizh Odyssée à Landevenneg.

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