Vous avez dit néoniste ?
Naguère Nation enviée, la Bretagne perdit sa souveraineté par la force (1488) et la perfidie (1532). Puis spolia les droits de ses habitants au lendemain de la Révolution française. Ne leur laissant plus que la fierté d’être Breton.
Que reste t’il aujourd’hui de cette fierté?
Tandis que des Peuples tentent de reprendre leur destin en main, au bout de la terre occidentale existe un peuple lorgnant sur ses voisins en voie d’émancipation. Mais incapable d’entreprendre une marche en avant…. Catalans, Corses et Écossais ont clairement démontré leur volonté d’émancipation, en sachant s’unir.
Sommaire
Cette union dite impossible en Bretagne…
Tandis que des Peuples ne craignent pas de descendre dans la rue pour réclamer le départ de leur dirigeant (ex: Mubarak en Egypte), ils n’hésitent pas à le faire, même au péril de leur vie…
Dans un passé encore récent, certes épisodiquement, les Bretons ont su malgré tout s’opposer au maître occupant. Pour refuser massivement des décisions prises depuis Paris. Mais dont ils ne voulaient pas pour leur pays. Qu’il s’agisse de taxes (les Bonnets Rouges ressortent en 2013 après le soulèvement de 1675) ou de nucléaire (Le Pellerin, 1978 & Plogoff, 1980). Les protestations bretonnes ne se cantonnèrent pas à des râleries de comptoir…
Résultats: chaque fois, l’État recula!
Les Bretons en mode alternatif?
Mais faut-il qu’un peuple soit repoussé dans ses derniers retranchements pour qu’il se réveille? Comment expliquer que les spoliations continuent sans entraîner une révolte légitime? Pourquoi les Bretons ne réussissent-ils pas à suivre l’exemple de leurs aînés ou de leurs voisins?
… Le veulent-ils seulement?
Force est de constater l’existence d’un fossé profond entre la fierté d’être Breton et la propension à vouloir défendre son pays.
Aussi nombreux soient-ils à se revendiquer Bretons, combien d’entre eux dépassent le cap du « consommateur » de galettes, de danses et de musiques bretonnes ou de vacances au pays ? La majorité d’entre eux ne voit-elle pas leur Bretagne devenir chaque année moins bretonne ? La francisation du pays dont ils sont si fiers se poursuit inexorablement. Et la vraie Bretagne ne se retrouvera plus que dans des livres d’histoire si un sursaut des consciences n’intervient pas très tôt…
Les fruits du néonisme.
Tel ce gaz rare (Néon), presque inerte et incolore, cette lumière artificielle et publicitaire semble détruire à petits feux les repères ancestraux des Bretons.
Résultante du néocapitalisme, le néonisme est ce mal aliénant, créé pour museler tout sens critique, toute création non mercantile et tout questionnement intérieur. Basé sur la surconsommation et l’acquisition de biens qui n’ont ni légitimité ni finalité, ce courant cancéreux fait croire aux Bretons (mais pas seulement eux) à la nécessité d’acheter des produits dont ils n’ont nullement besoin. Au nom de la bonne santé de l’Économie, ce mal perfide altère la perception de la réalité par le biais de la publicité et des médias. Au point d’engendrer des consommateurs moutons-pigeons.
De cet individualisme et au bien-être grandissants, la majorité de la population peine à percevoir qu’elle est manipulée, contrôlée, guidée.
L’usage du sensationnel, l’imposture médiatique.
Quelle autre nom pourrait-on donner à l’attitude de la majorité des médias qui consiste à déroger à l’éthique informative que nous sommes en droit d’attendre. Quand le choix des sujets reposent sur du sensationnel et non plus sur l’importance de l’information?
Faire appel au sensationnel pour attirer l’attention permet de faire passer plus facilement les sujets suivants, lesquels vont alors paraître moins importants. Certains sujets ne seront même pas relayés… L’appel au sensationnel n’étant qu’une des stratégie permettant de manipuler l’opinion.
Je vous invite à consulter « Les dix stratégies de manipulation de masse » selon Noam Chomsky (1)
Les élites qui nous gouvernent, et pas seulement ceux qui sont élus par le peuple, ont toutes les connaissances de la stratégie des masses. Et puisqu’ils ont les moyens de s’en servir, ignorer qu’ils aient une éthique les empêchant d’y avoir recours est d’une grande naïveté. A cette manipulation par le sensationnel, ces gouvernants vous amènent à croire en la nécessité d’entrer dans des « cases ». Dans lesquelles le citoyen se reconnaîtra parmi d’autres. Au point de penser qu’elles sont indispensables.
Un bon citoyen doit se retrouver dans des cases!
Ces repères sensés être rassurant pour le Citoyen dépassent le simple communautarisme. Ce dernier étant utilisé à souhait même s’il est dit comme combattu par nos politiques. Ne serait-ce qu’en période électorale. Aussi, parallèlement au formatage procédé dans les écoles de la République destiné à produire de bon Citoyens obéissants pour demain, formatage passant par un nivellement par le bas, les médias – lesquels rappelons-le, sont tous dirigés par une dizaine de groupe de presse – de la presse écrite à l’audio-visuel, contribuent grandement à la déculturation de la population, et sont subventionnés par l’Etat. Au pays dit des Droits de l’Homme, la propagande est légion…
Ainsi, toute une population se trouve aveuglée par ce qu’elle croit être important. Laquelle, en période de crise économique perdurante, se trouve « naturellement » à la recherche de repères rassurants. Des « cases » incontournables dans lesquelles elle se croit dans l’obligation de s’y reconnaître.
« Rien de bon n’est jamais sorti des reflets de l’esprit se mirant en lui-même. Ce n’est que depuis que l’on s’efforce de se renseigner sur tous les phénomènes de l’esprit en prenant le corps pour fil conducteur que l’on commence à progresser ». Ainsi parlait Zarathoustra. F.Nietzche.
Qu’elles soient politiques : se reconnaître forcément dans un parti politique ou un courant, qu’ils soient nationaux ou régionaux. Ou qu’elles soient religieuses : on ne peut être que de confession monothéiste, ou bouddhiste, ou athée. Qu’elles soient « consommation » : on est forcément viandard, végétarien, végétalien ou végan, etc …
Toutes ont pour effet de rassembler une frange de la population et de créer des divergences entre chaque case. Au pays prônant l’unicité de la République alors que la population est multiple et diverse, cultiver l’essor de ces cases est l’outil idéal pour régner.
Quiconque n’entre pas dans une de ces cases constitue un danger potentiel pour le pouvoir. Car ce dernier n’a que peu d’emprise sur sa liberté de penser. Non-altérée par aucune sirène, celui qui sort des rangs conserve le discernement nécessaire à faire la part vraie du faux. Combien d’entre eux sont affublés du terme de « complotistes »?
Un acte de Résistance.
Passer pour un complotiste alors qu’il ne s’agit que d’éveilleur de consciences n’est autre qu’un acte de Résistance légitime pour qui veut rester libre!
Et s’il existe un pays où la Résistance est une option dont chaque habitant devrait adopter comme leitmotiv, c’est bien la Bretagne. Face à ce triste spectacle, de guerres intestines entre divers clochers, qu’ils soient politiques ou claniques, l’invisible néonisme poursuit son chemin inlassablement.
Malgré les alertes quant à la perte de son identité, le simple constat de la baisse inexorable de brittophones témoigne de l’urgence à se prendre en main. Et malgré une déculturation assidue du pays nantais arrivée au stade qu’aujourd’hui la majorité des habitants ignorent jusqu’à leur identité, toutes les tentatives d’union échouent.
Aucune Union Sacrée!
Pas même la Grande Charte de Bretagne proposée aux partis politiques bretons ne put accoucher d’une plateforme commune. Alors que chacun des points qu’elle énonçait, était dans la droite ligne de leurs convictions.
Cette crise est si profonde que même le rassemblement annuel (samedi 29 septembre prochain à Nantes) revendiquant la Réunification de la Bretagne, point hautement aussi symbolique que rassembleur, sera boudé par des militants. Ce rendez-vous étant organisé par un parti minoritaire ne remportant pas l’adhésion de tous car extrémiste. L’hypothèse de heurts probables et la certitude que les médias n’hésiteront pas à diffuser, suffit à démobiliser des militants. Alors que la Nation est en droit d’attendre bien autre chose de ses enfants.
Un monde déshumanisé.
A l’époque où la majorité de nos enfants vivent dans le virtuel, nous leur transmettons un monde déshumanisé. Et leur promettons par notre nonchalance généralisée et inconsciente des lendemains qu’aucun parent sensé ne souhaiterait à ses progénitures. Nos anciens nous ont montré le chemin. Unissons-nous pour leur prouver que notre fierté d’être Breton ne repose pas uniquement sur une chance qui nous fut donnée. Mais sur des actes pour lesquels nous aurons lutté. Pour refuser des décisions parisiennes ou européennes qui sont contraires à nos intérêts comme à ceux des générations futures.
Car à force de voir des symboles pris en otage par une minorité. Et à force d’attendre qu’un Messie ne vienne créer une unité. A force de laisser les plus opiniâtres tenter une Union sacrée,
Tant que les autruches bretonnes ne sortiront pas leur tête de leur trou nombrilique. Et tant que des « mougeons » boiront les médias du Royaume de France et leurs vérités bibliques. Enfin tant que « Diseux » et « Yakafaucons » ne ravaleront pas leur fierté mal placée. Vains seront les efforts et sacrifices consentis par d’autres pour le bien de notre communauté.
A force d’avoir tous raison de manière isolée. Et à force de croire que par du folklore notre Breizh sera sauvée, les sternes finiront par se voir pousser des dents. Et Breizh n’existera plus que dans les livres d’antan.
Puissent les embruns réveiller les enfants de Breizh avant qu’il ne soit trop tard…
(1) – « Les 9 stratégies de masse », Noam Chomsky sur https://nospensees.fr/les-10-strategies-de-manipulation-de-masse-selon-noam-chomsky/
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