hôpital public en Bretagne

Hôpital public en Bretagne : Splann enquête !

de NHU Bretagne

Hôpital public en Bretagne : une destruction programmée, un marché pour le privé

Depuis des années, le service public hospitalier breton est en sursis. Aujourd’hui, la situation devient critique.

Vingt services d’urgences sur trente-trois régulés la nuit.
En Bretagne, les chiffres font froid dans le dos.
Dans le premier volet de son enquête choc, le média breton d’investigation Splann ! révèle que plus de 60 % des urgences hospitalières bretonnes ferment partiellement leurs portes la nuit. En effet, de 18 h 30 à 8 h du matin, l’accès aux soins d’urgence est restreint, nécessitant un tri des patients.
Donc, une réalité qui remet en question un droit fondamental : être soigné à toute heure, partout.

La régulation des urgences, ou comment on apprend à trier les patients

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ces services d’urgences ne sont pas totalement fermés. Mais leur fonctionnement est conditionné à une régulation stricte, souvent via le 15.
Résultat : seuls les cas jugés “urgents” sont admis, les autres renvoyés chez eux… ou dans le privé.

Ce système, déjà en place dans plusieurs villes bretonnes, repose sur trois dérèglements majeurs :

  1. L’effondrement de la médecine de ville : il devient de plus en plus difficile d’obtenir un rendez-vous, qu’il s’agisse d’un généraliste ou d’un spécialiste.
  2. Des patients sans solutions : faute d’accès rapide à un médecin, les malades se tournent vers les urgences pour des pathologies pourtant non vitales.
  3. Une aubaine pour les cliniques privées, qui s’engouffrent dans la brèche, installant une médecine à deux vitesses, où l’argent garantit l’accès aux soins.
Hôpital public en Bretagne : document Splann

Le service public saigné à blanc

Ce sabotage ne date pas d’hier. En 2019 déjà, plus de 1 000 chefs de service jetaient l’éponge et démissionnaient de leurs responsabilités administratives dans toute l’a France’Hexagone. Un signal d’alarme fort… mais ignoré.

Puis vint le Covid. Mars 2020. Du haut de leurs balcons, les Français applaudissent les soignants. Mais une fois l’émotion retombée, le rouleau compresseur budgétaire reprend sa marche. Le gouvernement impose 700 millions d’euros d’économies supplémentaires pour le secteur hospitalier et médico-social.
Un hôpital exsangue, mais toujours pressé.

En Bretagne, des urgences à bout de souffle

Le constat dressé par Splann ! est sans appel : les urgences bretonnes explosent.
Le manque de personnel, de moyens, de lits, et la vétusté des infrastructures accentuent les tensions. Le personnel hospitalier est épuisé, démotivé, parfois en colère. Le tout sur fond de logique comptable, imposée par l’État central.

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Dans les hôpitaux publics, on gère l’humain comme des stocks. On ferme un service ici, on supprime des postes là. Pendant ce temps, le secteur privé se développe, parfois à quelques centaines de mètres du centre hospitalier, attiré par un marché en expansion : celui de la santé rentable.

Une enquête indispensable pour comprendre la situation

Le travail réalisé par Splann !, en partenariat avec Mediapart, Basta, Radio Breizh et Ya !, est essentiel. Il met en lumière une stratégie de démantèlement progressif, méthodique, du service public hospitalier. Et ce, au profit d’un système dans lequel l’accès aux soins devient un luxe.

À travers des cartographies précises, des témoignages poignants, et une analyse rigoureuse, ce premier volet se concentre sur les urgences, symbole de la crise mais aussi baromètre du mal-être global de l’hôpital public

Et maintenant ?

Ce n’est que le début. En effet, dans cette enquête, trois autres volets viendront dès Septembre compléter ce tableau noir : conditions de travail du personnel, état des bâtiments, financement, et stratégie d’ensemble.

À NHU Bretagne, nous partageons ce constat alarmant : notre système hospitalier public est en train d’être démoli, morceau par morceau. La Bretagne paie le prix fort de cette politique.
Il est urgent de défendre un accès aux soins équitable, humain, universel.

Retrouvez l’enquête de Splann ici

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1 commentaire

Émilie Le Berre 19 juillet 2025 - 16h52

« Santé » et « agriculture » aujourd’hui moi je les nomme de la « gestion de pathologies ».
Santé et agriculture sont autre chose.

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