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La vraie nature de l’État français : centralisme, arrogance et servilité

de Jean Jacques GOASDOUE
Publié le Dernière mise à jour le

Un centralisme qui étouffe

Centralisme français.
Depuis des siècles, la France s’est construite sur un modèle unique en Europe : le centralisme absolu
Paris concentre tout : pouvoir politique, fiscalité, décisions stratégiques. Ce choix, présenté comme une force, est en réalité une faiblesse mortelle. Il engendre arrogance vis-à-vis des peuples et nations la composant, et servilité vis-à-vis des puissances extérieures.

À l’heure où l’Europe se construit sur le respect des peuples et des communautés historiques, la France s’isole. Elle se désagrège de l’intérieur. Et la Bretagne, comme d’autres nations sans État, en paie le prix fort.

L’arrogance jacobine

Le centralisme français repose sur une conviction simple : Paris sait mieux que tout le monde. Cette arrogance se traduit dans tous les domaines.

  • Économie : les choix stratégiques sont dictés depuis Bercy, au mépris des réalités locales.
  • Culture : la République promeut une seule langue, une seule Histoire, une seule vision. Tout ce qui ne rentre pas dans ce moule est méprisé.
  • Territoires : qu’il s’agisse de la Bretagne, de la Corse ou de l’Alsace, les demandes de reconnaissance sont systématiquement balayées d’un revers de main.

Cette arrogance n’est pas seulement institutionnelle. Elle est aussi psychologique : l’État considère les régions comme des mineures sous tutelle. Et lorsqu’une revendication légitime émerge, la réponse est la répression, l’étouffement, la caricature.

Pour en savoir plus encore sur le centralisme français et de son histoire depuis 987, je vous conseille absolument la lecture de ces deux ouvrages essentiels de Jean Jacques Monnier :

Une servilité inquiétante

En parallèle, le même État central qui méprise « ses » peuples se montre docile et soumis face aux puissances extérieures.

  • Face aux États-Unis : la France suit les orientations stratégiques américaines, notamment en matière militaire et économique.
  • Face à l’Union européenne : Paris applique les règles de Bruxelles avec un zèle qui surprend ses propres partenaires.
  • Face aux multinationales : les gouvernements successifs bradent les fleurons industriels et ouvrent grand la porte aux géants de la finance et du numérique.

Cette servilité contraste avec l’arrogance interne. Forte avec les faibles, faible avec les forts : voilà le portrait exact du centralisme français.

Le coût du centralisme : fractures et désillusions

Le centralisme n’est pas seulement une idéologie. C’est une machine qui produit des dégâts bien réels.

  1. Fracture territoriale : Paris concentre richesses et investissements. La Bretagne, comme la plupart des régions, se retrouve dépendante et sous-financée.
  2. Fracture démocratique : les citoyens ne croient plus à une démocratie représentative confisquée par la capitale.
  3. Fracture sociale : les inégalités se creusent, la colère gronde, et les mouvements de contestation se multiplient.

En refusant de reconnaître ses nations et peuples originels, la France se prive de la seule énergie démocratique capable de la sauver : la vitalité locale.

Quand l’Europe avance sans la France

Toutes les vraies grandes Démocraties européennes ont compris une chose essentielle : il faut bâtir l’avenir sur les communautés historiques.

  • En Espagne, le Pays Basque / Euskadi et la Catalogne disposent de compétences fiscales et politiques uniques.
  • Au Royaume-Uni, l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord ont obtenu des parlements et gouvernements autonomes.
  • En Allemagne, le fédéralisme garantit un équilibre entre Länder et pouvoir central.

Ces modèles montrent que l’unité d’un pays ne passe pas par l’écrasement des différences, mais au contraire par leur reconnaissance. La France, engluée dans son jacobinisme, refuse d’apprendre cette leçon.

Bretagne : le prix de la dépendance

En Bretagne, le centralisme se traduit chaque jour.

  • Finances publiques : l’argent collecté part à Paris, qui en redistribue une fraction selon son bon vouloir.
  • Éducation : la langue bretonne survit grâce à la société civile, pendant que l’État central multiplie les entraves.
  • Économie : l’innovation est freinée par un cadre fiscal et réglementaire imposé depuis Paris, sans prise en compte des réalités locales.

La Bretagne n’est pas pauvre
Elle est appauvrie par le centralisme
Tant qu’elle dépendra de décisions prises ailleurs, elle ne pourra pas déployer son potentiel.

Il n’y a jamais eu de « traité d’union » entre la France et la Bretagne, et cette dépendance ne devrait pas exister : que celui qui le trouve nous le montre !

Des modèles à suivre : Euskadi et le Pays de Galles

Deux exemples montrent la voie :

  • Euskadi (Communauté Autonome Basque) : le gouvernement basque collecte la totalité de l’impôt. Il en reverse seulement 6 % à Madrid, pour les compétences régaliennes (armée, diplomatie, justice). Ce modèle assure à Euskadi une stabilité financière et une prospérité unique en Europe.
  • Pays de Galles : le parlement gallois dispose de compétences élargies, notamment en santé et en éducation. Les Gallois ont choisi de construire leur avenir en s’appuyant sur leurs propres institutions, tout en restant dans le Royaume-Uni.

Ces deux exemples démontrent qu’il existe une alternative crédible au jacobinisme. Une alternative qui renforce la Démocratie et l’économie, loin de l’uniformité imposée par Paris.Une France qui s’autodétruit

En refusant de se réformer, la France se détruit elle-même. Elle se coupe de son propre ADN : celui des peuples et des nations qui la composent.

Chaque jour, le centralisme affaiblit la confiance, accentue les fractures, et alimente une spirale d’autodestruction. 
Les élites parisiennes croient défendre l’unité nationale. 
En réalité, elles accélèrent son éclatement.

Et le dernier sondage de l’IFOP à ce propos démontre parfaitement cette rupture, cette déconnection, entre le peuple et les auto-proclamées « élites » :

Bretagne, à nous de choisir

Toutes les Démocraties européennes se sont structurées sur le socle des communautés historiques : peuples et nations. Faute d’une telle restructuration, la France s’autodétruit aujourd’hui de son propre ADN.

Le statut du Pays de Galles et celui d’Euskadi seront des modèles à étudier entre la Bretagne et Paris. Les Basques collectent la totalité de la fiscalité sur leur territoire et en versent seulement 6 % à Madrid, concentrés sur le régalien. Pourquoi pas nous ?

La Bretagne doit se préparer. Car tôt ou tard, Paris s’effondrera sous le poids de son centralisme. Et ce jour-là, seules les nations capables de se gouverner elles-mêmes survivront.
Et pour nous, Bretons, plus tôt ce sera, mieux ce sera.

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1 commentaire

Iffig 26 août 2024 - 0h19

Bien d’accord avec vous mais là franchement quel rapport? C’est au mieux une faute….
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