tomate bretonne

La Bretagne fournit à elle seule 50% du marché de la tomate de l’Hexagone.

de Rémy PENNEG
Publié le Dernière mise à jour le

Trois entreprises bretonnes produisent quelques 230 000 tonnes de tomates par an en Bretagne. Parmi elles, le leader Saveol. Ainsi que Solarenn et Prince de Bretagne.
La tomate est plutôt un fruit que l’on imagine méditerranéen, en Europe. Mais la Bretagne est et veut rester un des leaders européens en agriculture en général. Et plus précisément en productions légumières.

Ces trois géants de la tomate viennent de s’unir pour renforcer leur position en Europe.

Également pour produire mieux, et meilleur. Et cela tombe bien, alors que la Région Bretagne qui administre quatre des cinq départements de Bretagne, prône le bien-manger. Ces trois entreprises bretonnes ont décidé de cultiver sans pesticides. Les produits chimiques seront remplacés par des insectes et des traitements d’origine naturelle comme l’argile.
Déjà les vastes serres sont optimisées. Les rendements sont élevés pour faire face à la concurrence étrangère, comme celles des Pays Bas. Mais la tomate bretonne, comme toutes les tomates sous serres high-tech, ont une faiblesse : une absence de goût.

tomate

La Bretagne produit 50% des tomates de l’Hexagone. Alors, c’est qui la patron ?

La recherche de plus en plus développée.

A Gwipavaz / Guipavas près de Brest, Saveol expérimente une serre de près de cinq mille mètres carrés. Tout y est informatisé et optimisé. Que ce soit l’hygrométrie, le température ou les arrosages. Plus de 260 espèces différentes de tomate y sont testées.
Ici la terre végétale n’existe plus.
On travaille en hydroponie.
C’est à dire que la terre naturelle a été remplacé par un substrat stérile. En l’occurrence de la fibre de noix de coco , également naturelle, importée du Sri Lanka. Sur trois décennies, Saveol a développé une trentaine de nouvelles variétés de tomates. En effet, le Consommateur est très friand de nouveautés. Y compris dans les légumes qu’il consomme.

La concurrence européenne.

Sur ses 42500 kilomètres carrés les Pays Bas produisent plus de 900000 tonnes. Soit un quart de la production maraîchère néerlandaise. Environ 85% de cette production est exportée. La Bretagne sur une superficie moindre de 20% produit quatre fois moins de tomates. #CroirePlusEnNous

Ces méthodes de production hors-sol permettent de récolter toute l’année des fruits hybrides bien réguliers, relativement bon marché … mais sans goût de tomate. Les Consommateurs exigent de plus en plus des fruits et des légumes bio, en circuit-court et goûtés : les Producteurs doivent suivre ou disparaître.

Hormis son incroyable faculté d’innovation, la Bretagne possède un autre atout pour cultiver la tomate. Ce fruit n’aime pas les trop grandes variations de température que des régions méditerranéennes subissent de plus en plus régulièrement. Au-delà de 25°C, les plants de tomates deviennent moins performants. Les conditions météorologiques de la Bretagne sont donc presque idéales.

En Bretagne, la profession s’attache maintenant à produire des variétés de tomates avec un goût de tomates.
D’ici là, rien ne vaudra la délicieuse tomate bretonne de pleine terre, gorgée de soleil et d’iode marin.

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6 commentaires

kri 4 février 2019 - 10h46

Et la facture énergétique ?
Et la raréfaction des espèces ?
Et les dangers de la quasi-monoculture ?
Et la disparition des savoir-faire ? (dans le Léon légumier en particulier ?)

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nhu Bretagne nhu Brittany
La Rédaction 4 février 2019 - 11h13

Bonjour. Oui en effet et malheureusement, vous avez tout à fait raison sur des quatre points. Mais l’agriculture bretonne d’aujourd’hui existe comme elle l’est. Résultat de choix d’après guerre, qui peuvent nous apparaître aujourd’hui mauvais, mais qui ne semblaient pas l’être autant à l’époque. Il faut donc l’aider à changer. Nous devons exiger de nos Agricultrices et Agriculteurs qu’ils prennent, vite, les virages indispensables. Indispensables à leur survie même d’ailleurs. Nous devons exiger plus de bio, moins de chimie, plus de goût, plus de bien-être animal, plus de santé pour les Consommateurs, plus de circuit-court (savoir-faire), etc … Ce sont nous les Consommateurs, qui avons le pouvoir. L’agriculture ne produit que ce qu’elle peur vendre. Et c’est nous qui achetons. Arrêtons d’acheter de la merde et exigeons du bon, et l’agriculture sera obligée de nous suivre. L’agriculture bretonne est une des plus puissantes d’Europe. Elle doit le rester mais en changeant, vite. #CroirePlusEnNous. Merci de votre contribution.

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Penn kalet 4 février 2019 - 16h31

Bonjour la rédaction, bien joli vos exigences sur les agriculteurs qui ont déjà fait beaucoup d’efforts ,le bio se développe à vitesse grand v et c’est tant mieux ,mais sans le support conventionnel ,je crains si elle était livré à elle même car des dérogations justifiées lui permettent d’utiliser par exemple d’utiliser les amendements organiques et litières issues de l’agriculture conventionnelle ,et ce n’est pas rien
Cependant exaspérés par toutes ces exigences ,entendant des leçons de gens qui ne connaissent rien à l’agriculture ,je crains qu’il est des combats qui risquent de se terminer faute de combattants vu le peu de renouvellement dans la profession ,d’autant plus qu’un certain nombre cessent dorénavant bien avant la fin de la carrière ,l’atténuation de l’attachement au patrimoine familial n’y est pas pour rien non plus ,bonjour les financiers .L’agriculture bretonne une des plus puissantes d’Europe oui mais elle est sur la pente descendante ,déjà des denrées comme des volailles sont en partie importées ,alors il est possible qu’à l’avenir vous n’aurez plus qu’à exiger de la qualité brésilienne ,chinoise ou autre du moins pour certaines denrées .

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nhu Bretagne nhu Brittany
La Rédaction 5 février 2019 - 9h42

Bonjour Dominique. Très juste tout cela. Lisez ces articles s’il vous plaît : https://www.nhu.bzh/agriculture-bretonne-perdition/ et https://www.nhu.bzh/leconomie-verte-en-bretagne/. La Bretagne doit arrêter de produire des produits de masse qui sont produits toujours à moindre coût ailleurs, et faire comme l’Irlande par exemple, produire de la qualité, du bio, du goût, de l’innovation … pour le monde entier. Merci de vos contributions et de nous suivre. Bonne journée. Cordialement/A galon

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Penn kalet 5 février 2019 - 10h24

C’est un domaine que je connais quand même assez bien !!! Quand vous parlez de production de qualité en Irlande ,c’est vrai que actuellement la politique agricole irlandaise met en avant des signes de qualité ,concurrence oblige .Cependant pays spécialisé dans l’élevage des ruminants , en particulier l »élevage laitier ,l’Irlande est justement bien davantage que la Bretagne dans le concept de production de masse ,l’agriculture biologique y est très peu développée .Ce sont les rois en Europe de la fertilisation azotée chimique plus de une tonne cinq cent d’ammonitrate par hectare ,quand en Bretagne les apports chimiques ont été fortement diminués de part la bonne utilisation des effluents d’élevage .Depuis la disparition des quotas laitiers l’Irlande a eu pour objectif d’augmenter sa production laitière de 50 % Cet objectif est presque atteint ,mais à quel prix environnemental surtout en ce qui concerne les cfc de par l’utilisation de l’azote chimique ,par contre en ce qui concerne les nitrates le niveau reste acceptable ,mais de plus en plus limite ,malgré les apports importants d’azote minéral la terre est très peu remuée vu que les prairies sont de longue durée .Mais ce système herbager hyper intensif devient de plus en plus vulnérable aux aléas climatiques .Les éleveurs se doivent de gérer de plus en plus les pénuries fourragères de part des importations du continent

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J-Marc 18 décembre 2022 - 16h48

50% des tomates Françaises (ma zet) .
53% des porcs Français .
33% des volailles Françaises.
48% des gros bovins Français.
53% des veaux de boucherie Français.
La surface agricoles de la Bretagne c’est 6% de la surface agricole Française.
Résultat :
Beaucoup de productions hors sol très énergivores.
Il faut produire les aliments pour les animaux sur place, dans d’autres régions, dans d’autres pays (soja au Brésil).
Il n’y a plus de place pour produire des aliments pour les Bretons.
Les aliments des Bretons arrivent d’ailleurs.

Il faut retrouver un équilibre entre exportation et alimentation locale.
Arrêter d’enseigner le systême d’aujourd’hui, considére le côut énégétique de la production.
Laisser des terres pour les jeunes entrants dans la profession (qui ont d’autres idées).
Démembrer les fermes qui ne trouvent pas acquéreur faute de taille trop importante (ou alors de financier étranger).
Acquerir les terres de manière citoyenne (GFA) pour assurer son autonomie alimentaire sur le long terme.

1 on a a manger.
2 l’environnement sera mieux.
3 l’agriculture repart vers une augmentation de producteurs.
4 Il y a du lien dans le territoire.
5 c’est plus résilient pour tous.
Kenavo
JM

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