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Les Algues Vertes de Inès Léraud
La bande dessinée Les Algues Vertes a suscité, au travers de la parution de sa traduction bretonne, bien des passions contraires. Inès Léraud, la journaliste à l’origine de l’enquête, a mis en demeure la maison d’édition An Amzer, qu’elle estime avoir modifié le matériau source. Mise en demeure conjointe avec Pierre Van Hove, Tugdual Carluer, Léandre Mandard (le traducteur en gallo) et le média Splann.
Si cela peut passer pour une bête erreur de communication entre les différentes parties, « l’ombre de Françoise Morvan » semble pourtant planer.
Note de la Rédaction
Lors de la première parution de cet article consacré à l’excellente bande dessinée Les Algues Vertes de Inès Léraud et Pierre Van Hove, suite à des « menaces » et intimidations, et avec l’accord de son Auteure, nous avions préféré placer l’article en retrait pour une relecture encore plus attentive.
Cela fait, nous en publions ici la version définitive.
#LiberteDexpression
Le mythe du bon plouc – Inès Léraud, l’influence Morvan, et le mépris parisien
Lorsqu’un camarade proposait à Inès Léraud que sa bande-dessinée Les Algues Vertes soit traduite en breton, c’est une voix hésitante qui se faisait entendre à l’autre bout du combiné : « je ne suis pas certaine de vouloir la traduire en patois ».
Après avoir séjourné dans la résidence secondaire bretonne de l’un de ses amis, la journaliste française Inès Léraud, passée par les incontournables du pèlerinage des grands de ce petit monde (France Inter, France Culture, Arte Radio), décidait de s’installer en 2015 au pays.
C’est en centre Bretagne qu’elle élisait alors domicile avec sa compagne. Ensemble, elles tricotent depuis leur bout de chemin, s’intègrent dans le vivier de culture locale, et se retrouvent à fréquenter, inévitablement, les quelques bretonnants qui font tourner la vie du coin.
C’est en partie à leur initiative qu’est né le collectif d’enquêtes journalistiques indépendant Splann.
En 2017, paraît l’excellente bande-dessinée qui retrace le scandale des Algues Vertes.
Bande dessinée coécrite par Inès Léraud et Pierre Van Hove, adaptée du reportage du même nom sur France 3.
Courant 2023, c’est le film qui est projeté dans les salles obscures, où la journaliste y est interprétée par l’actrice Céline Sailette. Il faut reconnaître à Inès Léraud son talent pour la narration et la synthèse.
Au travers de son enquête, lecteurs et spectateurs sont mis face à la complexité du scandale sanitaire, tout en étant obligés de réaliser l’évidence même : l’agro-industrie bretonne souille le littoral, tue ses habitants, et maintient l’omerta.
Malgré l’explosion récente de la médiatisation du phénomène, la connaissance du « péril vert » n’a rien de nouveau.
Nous sommes depuis des dizaines d’années interpelés par nos « lanceurs d’alertes » locaux que sont Yves-Marie le Lay, militant environnementaliste Trégorrois, ou bien encore le pionnier André Ollivro sur la dangerosité de ces algues vertes. Émile Bourdet, du pays de Saint-Brieuc / Sant Brieg, revendique lui aussi la paternité du combat contre les algues vertes.
En effet, en 1973 déjà il était aux premiers rangs des rassemblements en lien avec les marées vertes. Il serait compliqué d’établir une liste exhaustive des noms de tous ceux qui ont contribué à la révélation, la communication et la compréhension de la problématique des algues vertes.
Les algues vertes de Inès Léraud, une journaliste française …
Cependant, il nous paraît frappant de constater que, malgré des décennies d’investigations et de travaux d’enquêtes menés par les locaux, c’est bel et bien ceux d’une journaliste française qui attirent tous les regards.
Bien entendu et, fort heureusement, la bande-dessinée de Van Hove et Inès Léraud mentionnent les travaux de ceux qui les ont précédés. Mais nous sommes en droit de nous demander pourquoi une telle émulation autour de la personne de Inès Léraud en particulier ?
Aurait-elle mieux fait son travail que les autres ?
La conjoncture actuelle serait-elle plus favorable que les précédentes ?
Ou bien la vérité serait-elle à aller chercher ailleurs ?
D’aucuns répondront que, peu importe le messager, c’est l’information qui compte.
Or, il serait dangereux d’occulter la toile de fond qui semble se tisser derrière le personnage Inès Léraud.
Nous sommes davantage conscients que, si c’est elle que l’on écoute plus que nous, c’est parce qu’elle bénéficie d’un réseau complexe de relations favorisantes. André Ollivro n’a pas fait les grandes écoles. Yves Marie Le Lay n’est pas passé par France Culture. Émile Bourdet n’a pas l’aura d’un échappé de l’intelligentsia parisienne.
Voilà la réalité, éclatante, plus dure encore à affirmer tant elle génère son lot de passions discordantes. Disons-le, Inès Léraud est une bourgeoise française qui tire profit de son « background » culturel pour arriver à ses fins. Cela est bon pour l’information et la transparence, mais n’augure rien de bien réjouissant pour tous nos camarades bretons qui s’écharpent depuis des années à faire éclater la vérité.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Qu’une parole n’aura d’écho que si elle est validée par une espèce d’avant-garde éclairée qui édicte les règles et les codes de la pensée franco-française, soumise au dogme d’une étiquette et de la « bonne et due forme » ?
Cela signifierait-il aussi qu’il existe et demeure toujours une inégalité de traitement entre les habitants de la capitale et ceux des « territoires », nouveau terme à la mode pour désigner les « provinces » ?
Nous faudrait-il attendre l’arrivée d’un médiateur « bien-nommé » qui se saisisse de nos problématiques pour que soit transformée notre parole afin d’être entendue par le plus grand nombre ?
La bande dessinée Les Algues Vertes, forte de son succès, connaîtra quand même sa traduction en breton.
Le vent a tourné et l’avis de Inès Léraud avec. C’est certainement que, par la force des choses et de ses relations locales, la journaliste aura compris l’intérêt de proposer son travail dans la langue du pays. Pour cela nous nous réjouissons. Ainsi, quel plaisir avons-nous eu de tomber sur un exemplaire de Bezhin Glas, An Istor Difennet en librairie, et de nous empresser de le lire !
Les Algues Vertes de Inès Léraud : un ouvrage de qualité.
C’est évidemment un ouvrage de qualité, riche en informations, savamment construit, et surtout, traduit dans un breton coloré. Nous étions heureux de voir que des expressions trégorroises y avaient été insérées, par exemple « beure » qui signifie « matin » en français.
Nous n’étions cependant pas conscients que, derrière une traduction en apparence bénigne d’un livre en breton, allait se livrer une bataille lamentable – mais ô combien ancienne ! – entre d’un côté les partisans d’un breton « vrai, pur, brut, local », et ceux d’un breton peurunvan, unifié sur la base d’un consensus qui permet de transmettre la langue à un plus grand nombre. Nous pensions aussi naïvement que les deux n’étaient pas mutuellement exclusifs. Nous ignorions jusqu’alors que, pour des raisons de dignité et de lassitude face au mépris incessant, nous allions prendre parti pour le second camp.
Au cours de l’été, nous apprenions qu’Inès Léraud, mécontente de la traduction en breton de sa bande-dessinée Les Algues Vertes, mettait en demeure la maison d’édition An Amzer Le Temps Éditeur pour non respect du matériau de base.
En effet, elle dénonçait une manipulation fallacieuse et erronée de la traduction d’origine faite par Tugdual Karluer qu’elle estimait populaire, « ancrée dans un breton local, celui du Trégor et du Centre-bretagne », et expliquait dans les commentaires de sa page Facebook que le texte s’était retrouvé traduit en « breton standard ».
Deux interrogations apparaissent alors …
Qu’est-ce qui constitue un breton « populaire »,
Comment se détermine, en vérité, un breton « standard » ?
Il y a méprise.
Le breton unifié n’est pas un breton « standard » au même titre qu’il a pu être déterminé un anglais « standard », c’est-à-dire celui d’Oxford, enseigné de cette façon dans les universités. Dans une perspective de sauvegarde de la langue, les militants de
l’Emsav breton ont collectivement déterminé qu’il était temps d’agir pour que notre héritage ne se dissolve pas dans les oubliettes de l’histoire.
Ainsi naquit le peurunvan, fusion du breton « KLT » (Kerne / Cornouaille, Leon, Treger), et du dialecte vannetais (« tcheutcheu » pour les intimes). Le KLT, qui, pour simplifier, utilisait le Z, et le vannetais qui quant à lui préférait le H, allaient donner naissance au fameux « ZH » (Breizh). Si cette base de transmission vit le jour dans l’espoir de transmettre à tous ceux qui désiraient l’apprendre la langue bretonne de façon « simplifiée » (et non « simpliste « ), elle ne signait en aucun cas l’arrêt de mort des spécificités locales. Nous qui avons appris le breton grâce à des organismes comme Roudour ou bien Stumdi en savons quelque chose.
Une langue n’est pas qu’une écriture …
Les élèves des centres d’apprentissage de Henbont, Kemper, Morlaix / Montroulez ou Carhaix / Karaez ont tous appris la langue selon la même méthode établie et transmise par les formateurs. Pourtant, lors de nos rassemblements ponctuels, nous constations avec joie que les sonorités, les expressions, les accentuations étaient différentes. Et nous nous comprenions !
Cela est évident lorsque l’on sait qu’une langue n’est pas qu’une écriture, quelques bâtons griffonnés sur un papier au crayon gris.
Une langue c’est aussi et surtout une musique, des sonorités, un environnement social et culturel, une histoire, des images communes et un héritage multiple.
Mise en demeure de l’éditeur An Amzer pas Inès Léraud
Forcément, c’est interloqués que nous avons appris la nouvelle de la mise en demeure.
Il apparaissait étrange que la maison d’édition An Amzer ait pu à ce point manquer de respect au matériau source, au travail des auteurs. Ce n’était pas quelque chose dont nous avions déjà entendu parler les concernant. Aussi, nous ne comprenions pas comment Inès Léraud, qui ne parle pas un mot de breton, pouvait revendiquer autant de poncifs concernant notre langue.
Lire la réponse de l’éditeur An Amzer Le Temps Éditeur à son accusation.
Il devenait évident qu’elle était sous l’influence de quelques personnes dont les aspirations politiques nous étaient encore à déterminer, bien que nous avions déjà nos soupçons. C’est en cherchant encore un peu plus loin que nous allions avoir nos réponses. Les commentaires Facebook n’ont pas leur pareil pour révéler les intrigues politiques et sentimentales de nos communautés. Ainsi, quelle ne fut pas notre surprise de détecter la présence, pourtant discrète, d’André Markowicz, qui n’est autre que le compagnon de l’autrice Françoise Morvan.
Inès Léraud serait-elle sous influence d’un courant brittophobe ?
Fruits de leurs sentiments affectueux mutuels, les réflexions politiques sur la nature de l’Emsav breton de nos deux tristes brittophobes se révèlent toutes plus farfelues les unes que les autres. Les pauvres sembleraient presque avoir été les cobayes malheureux d’une horrible expérience de conditionnement psychologique à la Orange Mécanique.
Dès qu’apparaît l’image d’un Gwenn Ha Du devant leurs yeux, les voici à hurler « NAZIS ! NAZIS ! », et rien ni personne ne semble pouvoir les sauver de leur triste sort.
Selon les témoignages de quelques-uns de nos camarades, c’est précisément les travaux de Françoise Morvan qui ont été partagés et appréciés par notre journaliste Inès Léraud, dont « Le Monde Comme Si », sur sa page Facebook, il y a deux ou trois ans de cela, qui lui avait été recommandé par l’un de ses contacts. Outre ces deux tristes sires, nous avons eu la pénible occasion de lire les commentaires de ceux qui soutenaient Inès Léraud dans son combat contre la maison d’édition et, bientôt, l’Ofis Publik Ar Brezhoneg (Office Public de la Langue Bretonne).
« L’ombre de Françoise Morvan«
Tantôt les uns invoquaient un travail de sape contre la journaliste, tantôt les autres inventaient une espèce de complot emsavien dont l’OPAB se ferait le vecteur, gangrené qu’il serait par les autonomistes et indépendantistes bretons. Parmi tout cela, quelques courageux s’évertuaient à rappeler que le devoir d’éthique du journaliste s’appliquait aussi aux réseaux sociaux, pendant que le pauvre Fulup Jakez, directeur de l’OPAB, expliquait pour la énième fois à qui voulait bien le lire que l’Office n’avait rien à voir dans cette affaire, et qu’il fallait cesser de l’incriminer.
L’OPLB se retrouve alors malgré au coeur d’un fantasme de complot monté de toutes pièces par les opposants au mouvement indépendantiste breton. Les amis de Inès Léraud, quels qu’ils soient, semblent avoir été un peu trop influencés par les travaux de Françoise Morvan. Lorsque l’éditeur An Amzer publiait à son tour un communiqué sur l’affaire afin d’expliquer sa version de l’histoire, il écrivait dans le titre « l’ombre de Françoise Morvan ». Ainsi, nous n’étions pas les seuls à voir son fantôme. Il est évident que, de manière consciente ou non, la journaliste catalyse les thèses fantaisistes de la polémiste brittophobe. Les détracteurs du breton unifié de ne le sont pas tant par amour de la langue que par anti-mouvement de libération nationale, farouchement défendu.
Les Algues Vertes de Inès Léraud et le « patois » breton
Car nous aimerions vraiment savoir comment Inès Léraud, qui rappelons-le ne parle pas le breton et ne vit en Bretagne que depuis quelques années seulement, peut-elle prétendre avoir fait le tour de la question et en tirer des conclusions aussi hâtives sur les collectifs qui se battent chaque jour pour que ne disparaisse un pan de notre identité.
Comment peut-elle s’arroger le droit de définir ce que serait un « vrai » breton populaire, et un autre « standard », supposément dépossédé de son ancrage terrestre ?
Ce qui transparaît ici est grave, et d’autant plus lorsque nous prenons connaissance des informations transmises par Katell Leon, traductrice pour la maison d’édition An Amzer. Selon elle, la traduction bretonne qui est arrivé entre ses mains n’a fait que subir un sauvetage in extremis, malgré la difficulté du temps qui lui était imparti pour faire son travail. Elle aurait reçu le texte en breton, traduit par Tugdual Karluer, parsemé de quelques couacs et de bouts manquants, mais aussi et surtout d’incohérences quant aux niveaux de langue. Le vocabulaire scientifique ne collait pas avec la vision réductrice de la langue portée par les auteurs.
Quel breton pour Les Algues Vertes de Inès Léraud ?
Un agriculteur des côtes d’Armor n’a en effet généralement pas la même façon de s’exprimer qu’un cadre supérieur ou qu’un chirurgien, malgré quelques exceptions. Peu importe ce que l’on en pense, c’est une vérité, et un marqueur social. Aussi, ce qui frappe, c’est, et toujours selon Katell Leon, la volonté de mettre du trégorrois dans la bouche de n’importe quel bretonnant, même d’un type venant de Brest. Pourtant, et Inès Léraud le saurait si elle avait bien fait ses recherches, un breton populaire ne signifie par nécessairement un breton du Trégor.
N’en déplaise à certains de ses soutiens qui affirmaient, toujours dans les commentaires de sa publication Facebook, que la traduction aurait été faite en « léonard », ce qui est évident de mauvaise foi puisque la seule présence de « beure » et l’absence de la forme « va » pour « ma » le prouvent. Ce serait comme faire parler un Marseillais ou un Alsacien avec le si joli titi parisien d’Arletty, cela n’aurait pas de sens. Ainsi que l’exprime Katell Leon, le fait de retirer tout niveau de langue pour n’en faire qu’un produit idéalisé d’un breton « trégorrois », populaire, manifeste l’idée selon laquelle la langue bretonne serait incapable de produire un vocabulaire scientifique ou universitaire.
Pour Inès Léraud, la langue bretonne serait-elle incapable de produire un vocabulaire scientifique ou universitaire ?
C’est d’un mépris cinglant.
En effet, et malgré notre attachement profond au dialecte trégorrois-goëlo, quel serait l’intérêt de publier un livre important qui ne serait pas compris de tous les bretonnants ?
Inès Léraud ne semble pas saisir qu’elle véhicule maladroitement des idées insultantes venues de la capitale française. La lutte contre le breton unifié est devenu le cheval de bataille de ceux qui ne savaient plus comment faire entendre leurs idées rances.
Nous sommes fatigués de cette rengaine qui ne connaît pas de fin.
De plus, en invoquant le dialecte trégorrois comme étant le breton « populaire », elle réhabilite le fameux « mythe du bon plouc ». Considérer que les traductions, notamment scientifiques, apportées par Katell Leon ne sont pas du « breton populaire », c’est impliquer de fait que le breton trégorrois est le seul héritier de la tradition populaire bretonne, celui du passé, comme figé dans le temps. Cela évoque probablement les pantalons bouffants, les accents gutturaux de nos grands-parents, les champs de lin.
Ce n’est peut-être pas ce que pense Inès Léraud, mais la fragilité d’un tel argumentaire laisse également entendre que nous, bretonnants, sommes trop idiots pour savoir ouvrir un dictionnaire.
Ouvrir un dictionnaire est une chose qui se fait dans n’importe quelle langue.
J’ai personnellement dû fréquemment ouvrir le dictionnaire pour comprendre certains mots.
Et alors ? Me voilà enrichie d’expressions nouvelles.
Car c’est ainsi que vit une langue, ce que tous s’accordent à dire pour le français notamment.
Personne ne s’indignera de voir apparaître de nouveaux mots en français. Pourquoi en breton ?
Et surtout, pourquoi chercher à créer des bâtardises aux consonances francophones lorsque nous avons déjà un vocabulaire existant ?
Oui, l’ombre de Françoise Morvan plane …
Et avec elle la promesse de réhabilitation du mythe du bon plouc.
Le breton n’a de valeur aux yeux de ces gens là que tant qu’il reste dans la sphère privée, dans un passé gelé, incapable de tout mouvement, et surtout pas en lien avec des idées politiques qui les horrifient.
C’est agenda politique contre agenda politique.
C’est l’emprise impérialiste française face aux volontés de prise d’indépendance bretonne, et, au milieu de tout cela, des agents informels. Cela n’est pas un hasard si Françoise Morvan signait il y a un peu de temps un pathétique article titré « Stumdi, la censure et le grand remplacement », où elle y présentait l’enseignement de la langue bretonne pour adultes comme étant à l’initiative de collaborateurs nazis, accusation devenue coutume chez elle. On se demande si elle respire pour autre chose que cela. Toutes ces « attaques » participent à la tentative de déstabilisation du mouvement breton.
Nous ne pouvons que recommander à Inès Léraud de prendre un peu de recul sur ce qu’elle peut dire, et faire, car cela n’est pas sans conséquence. Elle est devenue malgré elle le catalyseur du mépris bourgeois parisien, pleine de pré-conçus qu’elle peut être sur le mouvement breton, et a chaussé ses gros sabots, ceux-là mêmes qui effraient ceux qui se laisseraient encore impressionner par la posture de « sachant » qu’elle incarne. Si nous devions lui donner un conseil de lecture, nous lui indiquerions de jeter à la poubelle Françoise Morvan, et de se pencher sur les havres de liberté que sont les oeuvres d’Anjela Duval pour la langue bretonne.
Les Algues Vertes de Inès Léraud
6 commentaires
Excellente analyse qui rappelle qu’on peut être bon journaliste et bon auteur, tout en étant partie prise d’un réseau politique. L’Histoire n’est pas gwenn ha du, même si on doit parfois faire des choix clairs.
Parmi les nombreuses remarques à ajouter, il y a :
– l’auteur n’a pas tous les droits et l’éditeur a un droit de regard, y compris sur le style de la traduction
– il est normal que l’éditeur souhaite ne pas s’éloigner du standard constaté dans l’édition (ce n’est pas le simple usage de l’orthographe courante), tout en accueillant des localismes justifiés, or, n’écrire qu’avec ceux-ci, pour un texte à l’intention de tous, c’est vouloir imposer la langue personnelle et autocentrée du traducteur. L’inverse de ce qui est légitimement attendu
Sur 8milliards d individus que nous seront bientôt, combien ne mangeront pas à leur faim? Exprimé dans n importe quelle langue, la question mérite d’être posée ?non?
Autour du milieu du dix neuvième, il n’y avait environ que un milliard d’humains sur terre ,la proportion de ceux qui ne mangeaient pas à leur faim était aussi importante que actuellement, notamment en Europe, et la durée de vie des individus était bien plus courte. Ceci dit je défend pas un productivisme aveugle, il faut trouver un compromis entre la productivité et la défense de l’environnement. De toute façon le plus grand danger à court terme pour l’humanité est le risque de l’apocalypse nucléaire,vu l’embrasement du monde.
L’article de Kaoura Carpenter contient un lien qui est inexact. Le lien de l’article de Françoise Morvan intitulé « Stumdi, la censure et le grand remplacement » est celui-ci : le-grib.com/stumdi-le-censure-et-le-grand-remplacement/
D’autre part, honnêtement, si on lit cette article de Françoise Morvan, on ne lit aucunement, contrairement à ce que prétend Kaoura Carpenter, que Françoise Morvan y présente « l’enseignement de la langue bretonne pour adultes comme étant à l’initiative de collaborateurs nazis. » Où donc, Kaoura Carpenter a t-elle lu ça dans l’article ? Au vu de l’article, cette accusation de Kaoura Carpenter est infondée et apparaît donc pour le moins diffamatoire …
Dans cet article où il est question de l’enseignement du breton aux adultes via l’évocation de STUMDI, Françoise Morvan informe à nouveau sur la lutte de salariés brittophones malmenés par leur employeur, l’organisme STUMDI. Françoise Morvan avait évoqué cette lutte de salariés brittophones une première fois le 13 juillet 2023, la comparant très justement à une lutte du pot de terre contre le pot de fer : le-grib.com/la-face-noire-de-lenseignement-du-breton/
Force est de constater que, mis à part Françoise Morvan et aussi le blog « L’hermine rouge », aucun média breton, aucun média du « mouvement breton » n’a informé sur la lutte de ces salariés brittophones.
Toutes les langues ont été unifiées y compris le français et l’allemand ( le mot standardisées ne me dérange pas). Ce phénomène n’a pas une origine politique mais économique. Tout découle de la découverte de l’imprimerie en 1492. Il était impossible aux editeurs d’imprimer les livres dans tous les dialectes existants. Trop coûteux. Ce sont les imprimeurs qui ont standardisé les langues.
Je suis tout à fait d’accord avec ce qu’écrit Philippe ci-dessus (commentaire du 9 octobre). Son lien, contrairement à celui inséré par Kaoura Carpenter dans cet article, mène à l’article de Françoise MORVAN, dans lequel elle ne fait pas du tout allusion à « des collaborateurs nazis » ! Si Kaoura Carpenter ose écrire ceci, c’est donc qu’elle pense qu’être issu d’une mouvance nationaliste serait assimilable à du nazisme ? De toute façon les propos de Mme MORVAN sont rigoureusement exacts et tout à fait vérifiables !