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Une nouvelle fois, un navire va polluer nos côtes.
Et j’en suis co-responsable ?
Cette fois-ci il ne s’agit pas d’un pétrolier comme ce fut déjà trop souvent le cas au large de la Bretagne.
Non cette fois c’est un roulier de plus de deux cent mètres de long, un RoRo pour roll-on roff-off en jargon maritime.
Le Grande America de la compagnie italienne Grimaldi transportait plus de deux mille vieux véhicules, quelques trois cent soixante cinq containers Dont quarante-cinq de matières dangereuses.
Le Grande America allait de Hambourg en Allemagne à Casablanca au Maroc. Et pour ce voyage il emprunte le plus important couloir maritime du monde. En effet ce Channel que nous appelons modestement Mor Breizh en Bretagne (Mer de Bretagne) voit transiter quelques vingt mille navires chaque année. Et ce trafic est en hausse.
Chacun d’entre nous est co-responsable de cette catastrophe.
Ce navire ne navigue pas pour le plaisir. Il navigue parce que nous consommons les produits qu’il transporte. Ce sont nos voitures, nos engins de chantiers et nos bus déclassés qu’il allait livrer en Afrique. Les containers qu’il transportait, y compris les centaines de tonnes de produits dangereux, étaient destinés à notre consommation.
D’une manière ou d’une autre.
Depuis la nouvelle de l’incendie à bord, chacun d’entre nous se lamente sur les réseaux sociaux de cette catastrophe. Mais chacun d’entre nous en est le co-responsable. Vous qui lisez ces lignes, vous êtes un des responsables de cette catastrophe. Au même titre que celui qui les écrit.
Personnellement co-responsable.
Mettre un émoji tristesse 😥 ou colère 😡 ne sert à rien. Sinon se donner bonne conscience !
Posons-nous les seules vraies questions qui vaillent : le reste n’est que du vent. Je suis le seul responsable de ma consommation. Plus je consomme de produits nécessitant des transports, plus je suis co-responsable de ce que produisent ces transports. En l’occurrence pollutions permanentes et catastrophes éventuelles.
Un début de solution n’est-il pas le circuit-court en Bretagne ?
La faute des autres …
C’est tellement plus facile et confortable de se laisser penser que c’est la faute de la compagnie italienne Grimaldi. Également la faute d’un Commandant. Voire de la météo du moment. Quitte à trouver encore d’autres responsables …
Mais le premier responsable, c’est moi, c’est vous, c’est chacun d’entre nous. Chacun d’entre nous est le premier maillon de responsabilité. Et vous aurez beau tourner et retourner la question dans tous les sens, une fois débarrassé des écrans de fumée et tombés les masques … vous apparaissez !
#JeSuisBreizhponsable et #BreizhCoherence.
Le problème n’est évidemment pas seulement breton, mais NHU Bretagne se préoccupe avant tout de la Bretagne.
Nous avons 2700 kilomètres de côtes maritimes et depuis la nuit des temps le peuple breton est un peuple de marins. Cela nous donne une grande responsabilité envers l’océan. Cet Océan Atlantique et cette Mer Celtique qui nous façonnent depuis la nuit des temps sur trois de nos quatre façades.
La Bretagne, déjà trop souvent confrontée à des pollutions majeures doit devenir leader dans le domaine de la protection des mers et des océans.
Responsabilité et cohérence.
Nous devons devenir rapidement et véritablement responsables de nos moindres actes quotidiens en Bretagne. Et bien sûr plus largement au-delà de notre péninsule. #JeSuisBreizhponsable.
Également nous allons devoir gagner en cohérence. Cette cohérence prise chaque jour en défaut quand je me lamente de cette pollution maritime au large de mon pays, tout en ayant un comportement de Consommateur qui entraîne cette pollution.
A un moment, et si ce n’est pas déjà trop tard, nous allons devoir choisir. #BreizhCoherence
Prenons en mains notre destin maritime.
Paris est trop tourné vers l’est et vers lui-même pour prendre toute la mesure de l’importance du maritime. Sauf peut-être pour ses navires de guerre et le tourisme.
Il devient donc urgent que les régions maritimes prennent en mains leur devenir maritime, sans devoir être dépendantes de capitales trop lointaines. Cela se fait couramment et normalement dans les Démocraties européennes. Il n’y a que dans l’Hexagone que la Bretagne ou la Corse par exemple ne peuvent pas décider pour elles-mêmes de ce qui est bon pour elles. Y compris dans ce domaine très sensible de la gestion de risques en matière maritime et côtière.
Là aussi nous allons devoir nous poser les bonnes questions avant qu’il ne soit trop tard. Responsabilité et cohérence.