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Des palmiers en Bretagne : pour ou contre ?
Palmiers en Bretagne.
Depuis quelques années, les palmiers ont fait leur apparition en Bretagne.
On en croise sur les quais de Saint Malo / Sant Maloù, à Brest, à Kemper ou même dans certains villages de l’intérieur du pays. Ces silhouettes élancées, qui évoquent plutôt la Méditerranée ou les Caraïbes, détonnent dans nos paysages d’ajoncs, de pins maritimes et de chênes.
Mais la vraie question est là : doit-on vraiment planter des palmiers en Bretagne ?
Est-ce une touche d’exotisme bienvenue, ou une trahison de notre identité paysagère ?
Voyons ça de plus près.
Pourquoi voit-on des palmiers en Bretagne ?
D’abord, un constat simple : le climat breton s’y prête. La Bretagne bénéficie d’un climat océanique doux, avec des hivers rarement très rigoureux et des étés tempérés. Ce climat permet à certaines espèces de palmiers de prospérer sans difficulté.
Le plus courant est le palmier de Chine (Trachycarpus fortunei), qui résiste étonnamment bien au froid, jusqu’à –15 °C.
On trouve aussi parfois le palmier nain (Chamaerops humilis), plus fragile mais tout aussi décoratif.
Ajoutons à cela des températures globalement de plus en plus clémentes, qui repousse sans cesse les limites des espèces cultivables. Résultat : les palmiers ne sont plus seulement un caprice horticole, mais une réalité qui s’installe dans nos villes et nos jardins.
Les arguments pour planter des palmiers en Bretagne
Alors, pourquoi pas ?
Un atout esthétique et touristique
Soyons honnêtes : un palmier, ça attire le regard. Ça donne tout de suite une allure de vacances, d’exotisme, de soleil.
Dans une Bretagne qui mise beaucoup (trop?) sur le tourisme, certains élus voient dans le palmier un moyen de séduire les visiteurs.
Une plante étonnamment adaptée
Contrairement aux idées reçues, les palmiers ne sont pas forcément fragiles. Le Trachycarpus fortunei, par exemple, pousse déjà très bien à Roscoff / Rosko, Dinard / Dinarzh ou Belle Île / Ar Gerveur. Il s’adapte au vent, au sel, et supporte même quelques gelées.
Un symbole d’ouverture
La Bretagne, terre de marins et de voyageurs, a toujours été connectée au reste du monde. Les palmiers peuvent être vus comme un clin d’œil à ces échanges. Après tout, nos ports ont longtemps été des portes d’entrée pour des plantes venues d’ailleurs, comme les camélias ou les hortensias.
Les arguments contre les palmiers en Bretagne
Mais tout le monde n’est pas séduit. Loin de là!
Une espèce exotique, pas locale
Même s’ils s’adaptent, les palmiers restent des plantes importées. Ils n’appartiennent pas aux écosystèmes bretons. Planter massivement des espèces exotiques peut fragiliser la biodiversité locale et modifier nos paysages. La Bretagne subit déjà des plantes invasives, des poissons invasifs, des insectes invasifs.
Un risque de banalisation
À force de vouloir planter des palmiers partout, on risque de transformer nos villes bretonnes en clones de stations balnéaires méditerranéennes. Or, l’un des charmes de la Bretagne, c’est justement son paysage unique. Paysages que nous devons absolument conserver.
Une question d’identité
La Bretagne possède déjà une palette végétale riche et forte : pins maritimes, chênes, hêtres, ajoncs, fougères…
Pourquoi vouloir y ajouter un symbole étranger ? Certains y voient une sorte de dénaturation.

Les alternatives bretonnes
Si l’on cherche à verdir et embellir nos espaces publics, pas besoin de palmiers.
Les arbres qui racontent la Bretagne
Le chêne vert pousse très bien sur nos côtes abritées. Les pins maritimes résistent aux embruns et donnent un caractère sauvage à nos paysages. Le hêtre et le châtaignier rappellent nos forêts anciennes.
Les arbustes emblématiques
Impossible d’oublier les hortensias, devenus un vrai symbole breton au fil des décennies. Les camélias ou les magnolias, également importés mais acclimatés depuis longtemps, participent à notre identité visuelle.
Préserver la cohérence paysagère
Choisir ces espèces, c’est préserver un paysage typique et reconnaissable, qui fait la fierté des Bretons et l’attrait des visiteurs.
Un débat qui en dit long sur l’identité bretonne
Finalement, les palmiers sont un prétexte pour un débat plus profond.
La Bretagne est à la fois une terre de tradition et une terre d’ouverture.
Refuser les palmiers, c’est affirmer une volonté de préserver un héritage. Les accepter, c’est assumer une Bretagne moderne, connectée au reste du monde, prête à changer avec le climat.
En réalité, la réponse n’est pas binaire. On peut imaginer quelques palmiers dans certains espaces publics, sans pour autant en faire le nouvel emblème breton. Car soyons clairs : personne ne souhaite remplacer les ajoncs, les pins ou les chênes par des alignements de palmiers.
Alors, doit-on planter des palmiers en Bretagne ?
Oui, si c’est un choix réfléchi, ponctuel et symbolique. Non, si c’est une mode aveugle qui uniformise nos paysages.
Les palmiers peuvent avoir leur place, mais la Bretagne doit rester elle-même, avec ses forêts, ses landes, ses falaises et ses fleurs qui la rendent unique.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Palmiers ou pas palmiers, la Bretagne garde toujours son charme. Mais peut-être que ce petit arbre exotique en dit plus long qu’il n’y paraît sur l’avenir de nos paysages et sur l’identité que nous voulons affirmer.
Et vous : palmiers ou pas palmiers en Bretagne ?
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1 commentaire
le Chêné vert est aussi une saloperie méditerranéenne .