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Scottish National Party (SNP) : le parti indépendantiste écossais

de NHU Bretagne

Scottish National Party, parti indépendantiste écossais.
NHU Bretagne continue à vous présenter les grands partis autonomistes et indépendantistes des autres nations celtiques encore sans État. Nous avons commencé par le Plaid Cymru gallois. Aujourd’hui, nous vous présentons les Écossais du SNP, le Scottish National Party.

Qui est le Scottish National Party, le parti indépendantiste écossais ?

Depuis plusieurs décennies, le Scottish National Party le parti nationaliste écossais, incarne l’ambition d’une Écosse indépendante, souveraine et pleinement maître de son destin. Fondé au XXe siècle, ce parti nationaliste et social-démocrate est aujourd’hui la force politique dominante en Écosse. Il gouverne à Dùn Èideann / Édimbourg, influence le débat britannique et incarne pour beaucoup l’avenir d’une nation écossaise libre.

Dans cet article, nous retraçons l’histoire du SNP, son projet politique, ses leaders emblématiques, ses victoires électorales et sa résonance dans la société écossaise. Un tour d’horizon complet pour comprendre comment ce parti indépendantiste a su s’imposer comme une force incontournable dans le Royaume-Uni contemporain.

Aux origines du SNP : une fusion indépendantiste

Le Scottish National Party est fondé en 1934 par la fusion de deux mouvements : le National Party of Scotland (créé en 1928) et la Scottish Party. À l’origine, le SNP est une formation modeste, peu influente, qui milite pour l’autonomie de l’Écosse dans un Royaume-Uni fédéral, avant de basculer progressivement vers l’indépendance pleine.

Pendant plusieurs décennies, il peine à exister face au poids écrasant du Parti travailliste en Écosse. Mais le SNP ancre peu à peu sa présence, notamment dans les régions rurales du nord et dans certaines zones urbaines comme Glasgow.

Scottish National Party, parti indépendantiste écossais

De la marginalité au succès électoral

Le premier tournant a lieu en 1974, lorsque le SNP obtient onze sièges à Westminster. Pour la première fois, le parti attire l’attention à l’échelle brittanique. Toutefois, il faudra attendre la création du Parlement écossais en 1999 pour que le SNP entre vraiment dans une nouvelle ère.

Devenu un acteur central de la vie politique écossaise, il entame une lente mais irrésistible ascension.
En 2007, il devient le premier parti du Parlement d’Édimbourg, puis gouverne seul dès 2011.

Objectif central : l’indépendance de l’Écosse

Le SNP défend un projet clair : faire de l’Écosse une nation indépendante, membre à part entière de l’Union européenne et dotée de toutes les prérogatives d’un État souverain.

Son projet repose sur plusieurs piliers :

  • Rétablissement d’un État écossais avec Constitution propre
  • Adhésion à l’Union européenne après l’indépendance
  • Politique sociale forte (santé publique, éducation gratuite)
  • Transition écologique ambitieuse
  • Neutralité militaire, avec sortie du Royaume-Uni nucléaire
  • Opposition à la centralisation londonienne

Le SNP plaide aussi pour un modèle plus scandinave d’organisation politique, misant sur la démocratie participative, la transparence et l’inclusion sociale.

Le référendum de 2014 : un choc fondateur

Le 18 septembre 2014, l’Écosse organise un référendum historique sur son indépendance. Le SNP, au pouvoir depuis 2007, porte la campagne du Yes Scotland.

Yes Breizh
Scottish National Party parti indépendantiste écossais, et Yes Scotland

Résultat : 55 % contre l’indépendance, mais un score très élevé qui surprend Londres et galvanise les indépendantistes.
En dépit de la défaite, le SNP sort renforcé du scrutin. Des milliers de nouveaux militants affluent, et le parti explose littéralement en nombre d’adhérents.

Le Brexit relance le débat indépendantiste

En 2016, le Royaume-Uni vote pour quitter l’Union européenne. Or, 62 % des Écossais votent pour rester. Ce décalage alimente le sentiment d’un déni démocratique. Le SNP s’en empare pour réclamer un nouveau référendum.

Depuis, l’indépendance de l’Écosse revient au centre du jeu politique. Le SNP multiplie les appels à un IndyRef2 (second référendum), mais le gouvernement britannique refuse catégoriquement.

Les dirigeants emblématiques du SNP Scottish National Party

🟡 Winnie Ewing

Élue au Parlement britannique en 1967, elle ouvre la voie à la reconnaissance du SNP comme force politique crédible.

🟢 Alex Salmond

Chef du parti de 1990 à 2000 puis de 2004 à 2014, Alex Salmond mène le SNP au pouvoir en Écosse, puis organise le référendum de 2014. Une figure centrale de l’histoire récente.

🔵 Nicola Sturgeon

Première ministre de 2014 à 2023. Très populaire, elle devient le visage de l’indépendantisme écossais. Elle dirige avec fermeté pendant la crise du Covid, renforçant sa stature internationale.

🟣 Humza Yousaf

Premier ministre musulman d’origine pakistano-kenyanne, Humza Yousaf incarnera pendant seulement quelques mois une nouvelle génération, beaucoup plus inclusive. Très contreversé, il sera poussé à la démission.

🟢 John Ramsay Swinney

Depuis le 8 mai 2024, c’est John Ramsay Swinney qui dirige le SNP Scottish National Party. Né en 1964 à Dùn Èideann / Édimbourg, il a rallié le SNP à l’âge de quinze ans et y a déjà occupé à plusieurs reprises des postes importants, dont celui de Vice Premier Ministre d’Écosse.

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Nombre d’adhérents et poids militant

Le SNP a connu un bond spectaculaire après 2014. En 2015, il dépasse les 100 000 adhérents, un record pour un parti dans un pays de 5,5 millions d’habitants (en Bretagne, nous sommes 4,9 millions d’habitants).
Même s’il a depuis perdu des membres, il reste la plus grande force militante du Royaume-Uni après le Labour.

Le parti est fortement ancré localement. Il dispose d’un réseau dense de sections, d’élus locaux, de parlementaires au Parlement d’Écosse / Pàrlamaid na h-Alba à Holyrood (Dùn Èideann / Édimbourg) et à Westminster (Londres).

Résultats électoraux du Scottish National Party, le parti indépendantiste écossais

🔹 Parlement écossais (Holyrood)

AnnéeSièges SNP / 129Pourcentage de voix (liste régionale)
19993527,3 %
20032720,9 %
20074732,9 %
20116944,0 %
20166341,7 %
20216440,3 %

Le SNP gouverne l’Écosse depuis 2007, seul ou en coalition avec les Verts.

🔸 Élections britanniques (Chambre des communes)

AnnéeSièges SNP / 59 (Écosse)
201556
201735
201948
202438

Le SNP est le premier parti écossais à Westminster depuis 2015.

Le SNP dans la société écossaise

Le Scottish National Party n’est pas qu’un parti politique. Il est devenu, pour beaucoup, le vecteur d’un projet national, en attirant une base très large : jeunes, classes populaires, universitaires, entrepreneurs, ruraux et urbains. Il incarne une Écosse plus sociale, plus ouverte, plus européenne.

Toutefois, le parti fait face à des critiques. Certains dénoncent un manque de stratégie claire après 2014. D’autres lui reprochent sa gestion centralisatrice ou sa lenteur sur l’environnement. Mais dans l’ensemble, il reste largement majoritaire dans l’opinion publique écossaise.

Difficultés récentes et avenir

Depuis 2022, le Scottish National Party traverse une zone de turbulences :

  • Départ de la très charismatique et efficace Nicola Sturgeon, suivie d’un éphémère et contreversé Humza Yousaf
  • Affaires internes (notamment sur les finances du parti)
  • Recul aux élections britanniques de 2024

Pourtant, l’idée d’indépendance reste vive.
Les sondages oscillent entre 45 % et 52 % de soutien à l’indépendance selon les périodes.

Le Scottish National Party doit désormais renouveler son discours, rassembler sa base, et convaincre les indécis. L’Écosse ne semble pas avoir abandonné l’idée de son destin propre.

Le Scottish National Party est bien plus qu’un parti : c’est le cœur politique d’un projet national.

Il gouverne l’Écosse depuis 2007, incarne le rêve d’une indépendance moderne et démocratique, et reste une des forces les plus dynamiques d’Europe occidentale.

À l’heure où les équilibres politiques britanniques sont en mutation, le Scottish National Party va très certainement encore marquer l’Histoire de l’Écosse et de l’Europe.
Que l’on partage ou non son idéal, il faut reconnaître qu’il a su transformer en profondeur le paysage politique écossais.

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