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Crise de confiance politique : le divorce entre les citoyens et la politique s’aggrave
Dans l’Hexagone, la crise de confiance politique atteint des sommets. Le dernier baromètre annuel du Cevipof (Sciences Po), publié début 2025, révèle une situation inquiétante. Moins d’un habitant sur quatre (26 %) déclare encore faire confiance à la politique.
Mais ce chiffre déjà alarmant masque une réalité plus grave encore.
74 % de la population considèrent que les élus sont plutôt corrompus.
Pire encore : une majorité estime qu’ils sont désormais illégitimes. Les mots les plus cités par les sondés pour décrire le monde politique sont « méfiance », « corruption » et « illégitimité ». Le lien de confiance est rompu.
La situation politique est jugée grave
Selon l’enquête, 78 % des personnes interrogées jugent que la situation politique actuelle est grave.
Une large partie des sondés ne se sent plus représentée. L’Assemblée nationale dissoute en 2024, les affaires de favoritisme, les petits arrangements entre amis et le déni démocratique ont eu raison de la patience populaire.
De fait, la démocratie représentative française est en crise structurelle.
Ce n’est même plus seulement une question de personnes, mais de système.
Les élus locaux mieux perçus… pour combien de temps ?
Cependant, les élus municipaux bénéficient encore d’une relative bienveillance. En effet, plus de 70 % des personnes interrogées font confiance à leur maire. La proximité joue en leur faveur. En Bretagne aussi, les maires sont souvent considérés comme les derniers relais démocratiques fiables.
Mais cette exception locale reste fragile. Car si les communes conservent un peu de crédit, les intercommunalités, les préfectures, les conseils régionaux et l’administration centrale cristallisent les critiques. Les usagers ont le sentiment d’être noyés dans une machine bureaucratique impersonnelle.
Trop de nos femmes et hommes politiques exerçant en Bretagne sont des Loyalistes obéissant au pouvoir central, quand la Bretagne a besoin de Légitimes.

En Bretagne, une soif d’autonomie démocratique
Ce climat de méfiance généralisée résonne fortement en Bretagne. Depuis plusieurs années, les appels à plus d’autonomie, de démocratie directe et de pouvoir local se multiplient. La région Bretagne administrative , amputée d’un de ses départements (la Loire-Atlantique), souffre d’une sous-représentation politique.
À Paris, les décisions sont prises sans concertation réelle avec les peuples et nations qui composent cet Hexagone finissant.
Pourtant, la Bretagne dispose d’un tissu associatif dense, d’une identité forte, et d’élus locaux souvent proches du terrain. Cette singularité pourrait être un levier pour réinventer un modèle politique plus transparent, plus proche, plus démocratique.
Légitimité et confiance : deux piliers à reconstruire
La légitimité d’un élu repose sur l’adhésion populaire.
Or, cette adhésion s’effondre. Quand trois quarts des citoyens pensent que leurs élus sont corrompus, le système vacille. Le risque de basculement populiste est réel. Mais la tentation autoritaire n’est pas la solution.
La réponse doit être bretonne. Autrement dit : locale, enracinée, participative. Il faut repenser nos institutions à l’échelle des peuples. Créer des conseils citoyens, instaurer des votations locales, favoriser le mandat révocable, et surtout… redonner du sens au vote.
La centralisation française, mère de toutes les défiances
La crise de confiance politique n’est pas une surprise. Elle est la conséquence directe d’un modèle ultra-centralisé, hérité du XIXe siècle. Dans ce pays, dans ce carcan, Paris décide de tout, ou presque. Le jacobinisme a vidé les régions de leur substance. Résultat : sentiment d’abandon, colère sociale, rejet des élites.
En Bretagne, les décisions importantes sont toujours prises ailleurs. Transports, énergie, fiscalité, environnement, santé… tout remonte à Paris. Les élus bretons, même bien intentionnés, se heurtent à des murs administratifs.

NHU Bretagne appelle à un réveil démocratique
Face à cette situation, NHU Bretagne appelle à reprendre notre destin démocratique en main. La défiance ne doit pas devenir résignation. Elle doit être le moteur d’un renouveau. Les institutions doivent être au service du peuple, pas l’inverse.
La Bretagne a les moyens de faire mieux. Grâce à sa culture politique, à sa jeunesse engagée, à ses innovations locales, elle peut devenir un laboratoire de démocratie moderne.
Trois pistes concrètes pour sortir de la défiance
- Renforcer le pouvoir des collectivités bretonnes : leur donner plus d’autonomie budgétaire, législative et fiscale.
- Créer un Conseil de la démocratie bretonne, regroupant citoyens tirés au sort, représentants associatifs et élus locaux.
- Expérimenter le référendum d’initiative citoyenne à l’échelle régionale, pour reconnecter les décisions publiques au terrain.
Alors, être représenté ou se représenter soi-même ?
Le mot d’ordre breton Ni Hon-Unan signifie « Nous-Mêmes ». Il résonne aujourd’hui plus fort que jamais. Puisque la représentation nationale est perçue comme corrompue et illégitime, alors reprenons la main.
Pas contre les autres, mais pour Nous-Mêmes.
Pour la Bretagne.
Car la Démocratie ne doit pas être confisquée. Elle doit être vécue, décidée, partagée. En Bretagne, c’est possible. À condition d’oser, même si on est qu’un modeste média.
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3 commentaires
RIC à l’échelle régionale ? B4 ? Non merci !
Les municipales approchent. C’est le moment de demander aux maires de se positionner contre le grand ouest. Et surtout pas pour la Réunification : la main sur le cœur, ils prétendront être pour, tout en estimant qu’il n’y a pour cela que la solution de la fusion des deux régions.
Je partage ce constat relatif à l’état de la démocratie.
Je voudrais y ajouter une composante qui, je crois, est largement sous-estimée. Il suffit d’aller ici ou là sur de grands médias et des réseaux populaires. Il y a une immense déstabilisation en marche, des tonnes de petites phrases élargissent la moindre faille, le plus petit problème et tentent de semer le chaos et d’opposer systématiquement les citoyens, elle s’accompagne d’une désinformation insidieuse. Le débat nécessaire devient un affrontement.
Le problème du vote c’est qu’il est délégataire pour ceux qui sont élu(e)s à savoir qu’ils font ce qu’ils veulent de leur élection et des sujets à traiter .
Quant ils disent que le peuple est souverain par le vote et que c’est la démocratie , l’exemple de 20025 sur le traité européen démontre le contraire ….
Ce fut confiscatoire au possible .
Quant au conseil constitutionnel, le tribunal administratif ect.. ils invalident autant de demande que possible si elles émanent en dehors des structures institutionnelles .
La pétition des 107 000 pour la réunification en Loire Atlantique aurait dû être étudiée par le CD du 44 et un vote produit après débat . Rien !
Les langues régionales , aucun projet de loi significatif pour éviter leur extinction ne peut voir jour sérieusement l’art 12 de la constitution est un mur face à la demande populaire , la France s’exonère de beaucoup de choses en matière culturelle .
En tous les cas elle discrimine le breton , l’alsacien , le basque …
Dire qu’il y a débat en France face à l’insatisfaction montante sur différents sujets qui intéressent les populations et sont rejetés de manière systématiques .
Centralisme autoritaire , démocratie contrôlée !