identité numérique obligatoire

Identité numérique obligatoire

de NHU Bretagne

Identité numérique obligatoire : une simplification ou un piège ?

Depuis quelques jours, l’annonce du Premier ministre britannique Keir Starmer a provoqué un vif débat au Royaume-Uni. Londres prévoit de rendre obligatoire une identité numérique pour tous les citoyens et résidents. Objectif affiché : prouver plus facilement son « Right to Work », c’est-à-dire son droit à travailler légalement. Mais cette mesure soulève des inquiétudes profondes : derrière la promesse de simplification se cache peut-être la mise en place d’un outil de contrôle massif.

Et la Bretagne dans tout ça ?
Ce débat, qui semble d’abord concerner Londres, Paris ou Bruxelles, touche en réalité chacun d’entre nous. Car l’identité numérique arrive aussi en France et dans toute l’Union européenne, sous le nom de EUDI Wallet.

Qu’est-ce qu’une identité numérique ?

En théorie, l’idée semble séduisante :

  • Une seule application sur ton smartphone.
  • Elle regroupe toutes tes informations officielles : carte d’identité, permis de conduire, carte vitale, diplômes, justificatifs de domicile, voire ta carte bancaire.
  • Chaque fois qu’une institution ou une entreprise a besoin d’une preuve, tu partages un simple « jeton » validé par l’État.

👉 Exemple : tu veux acheter une bière à 16 ans. Le barman scanne ton QR code. L’application ne lui donne pas toute ta date de naissance, seulement une confirmation : « 18+ ✔️ ».

On nous vend donc cela comme un gain de temps, de praticité et de sécurité.

Des cas concrets dans la vie quotidienne

Pour comprendre ce que cela change, voici quelques exemples parlants :

  • Louer une voiture : aujourd’hui, tu montres ton permis, ta carte bancaire et parfois un justificatif. Demain, un simple scan de ton identité numérique dira : « permis valide ✔️, moyen de paiement ✔️ ».
  • Prendre l’avion : plus de passeport physique. Tu présentes ton identité numérique au portique, qui répond « autorisé à voyager ✔️ ».
  • Signer un contrat de travail : ton employeur vérifie instantanément via l’État que tu as bien le droit de travailler en France ou au Royaume-Uni.
  • Accéder aux soins : ta carte vitale disparaît, ton identité numérique donne directement accès à ton dossier médical.
  • Banque et assurances : ouverture de compte, signature d’un prêt, tout se fait via ton identité numérique certifiée.

Dit ainsi, cela semble pratique. Mais c’est précisément là que le piège se referme.

Où est le problème ?

Une centralisation dangereuse

Aujourd’hui, ton identité est éclatée : tu as une carte d’identité, un permis, une carte vitale, un passeport.
Demain, tout sera regroupé dans un seul outil numérique, contrôlé par l’État.
👉 Résultat : un seul blocage suffit pour t’empêcher de voyager, travailler ou même te soigner.

Un contrôle facilité

Actuellement, si l’État veut t’empêcher de prendre l’avion, il doit saisir ton passeport ou te mettre sur une liste transmise aux compagnies aériennes. C’est lourd, traçable, contestable.
Avec l’identité numérique, deux clics suffisent pour révoquer ton autorisation : au portique, ton QR code affiche « ❌ non autorisé ».

Dépendance technologique

Perte de smartphone, batterie vide ou bug : plus d’accès.
Dans un système 100 % numérique, ta vie quotidienne peut être paralysée par une simple panne.

La pente glissante

  • Aujourd’hui : c’est présenté comme une option pratique.
  • Demain : cela devient obligatoire pour travailler (comme au Royaume-Uni).
  • Après-demain : on peut y ajouter des conditions. Exemple : pas d’impôts en retard, pas de dettes judiciaires, pas d’amendes non réglées.

C’est ainsi que l’on passe de la simplification au contrôle social.

Le parallèle avec le crédit social chinois

En Chine, le crédit social repose sur une infrastructure assumée : caméras de surveillance, reconnaissance faciale, bases de données croisées, et une note attribuée à chaque citoyen. Selon ton score, tu peux ou non voyager, emprunter de l’argent ou accéder à certains emplois.

En Europe, personne ne parle officiellement de « crédit social ».
Mais la logique est la même : une infrastructure technique qui conditionne l’accès à tes droits fondamentaux. La seule différence, c’est la méthode :

  • Chine : frontal, assumé.
  • Europe et Royaume-Uni : progressif, par petites étapes sous couvert de modernisation.

Pourquoi ce débat concerne la Bretagne

On pourrait croire que ce sujet est lointain, réservé aux couloirs de Bruxelles ou de Westminster. Mais non : il concerne aussi directement la Bretagne.

  • Un peuple attaché à ses libertés : depuis toujours, les Bretons ont défendu leurs droits face à la centralisation parisienne. Une identité numérique contrôlée depuis Paris ou Bruxelles, c’est un pas de plus vers la perte d’autonomie.
  • Un risque de dépendance accrue : demain, pourra-t-on voyager de Nantes ou Rennes vers Dublin ou Cardiff sans l’aval d’un serveur central basé à Paris ou Bruxelles ?
  • Un enjeu politique : qui décide de bloquer ou non l’accès aux droits ? Paris ? Bruxelles ? Ou les Bretons eux-mêmes ?

La Bretagne, terre de libertés, ne peut pas ignorer cette évolution.

Garde-fous ou illusion ?

Certes, l’Europe met en avant des garanties :

  • Le RGPD (protection des données).
  • Les autorités indépendantes comme la CNIL.
  • Le discours rassurant : « vous contrôlez quelles données vous partagez ».

Mais soyons lucides :

  • Si un gouvernement décide d’imposer de nouvelles règles, les garde-fous juridiques peuvent être contournés.
  • Une technologie aussi centralisée donne mécaniquement plus de pouvoir à l’État.
  • L’expérience de la Chine montre que les promesses initiales de simplification peuvent vite se transformer en outil de contrôle social.

Identité numérique obligatoire : vigilance citoyenne

Derrière le vernis de modernisation, l’identité numérique obligatoire ressemble de plus en plus à une boîte de Pandore.
Oui, cela peut simplifier nos démarches. Mais cela peut aussi réduire nos libertés à un simple QR code contrôlé par Paris, Londres ou Bruxelles.

La Bretagne, qui a toujours défendu son droit à la liberté et à l’autonomie, doit rester vigilante.
Car si nous laissons faire, demain il suffira d’un clic administratif pour nous interdire de voyager, de travailler ou de vivre normalement.

👉 La vraie modernité, ce n’est pas le contrôle numérique centralisé.
C’est la défense de nos libertés, de nos identités locales et de notre autonomie face aux dérives d’un pouvoir central qui devient fou.

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3 commentaires

Émilie Le Berre 30 septembre 2025 - 10h37

Ne vous faites pas d’illusion, très peu de personnes ont conscience des enjeux. Ils trouvent ça cool, pratique et fun.
La servitude volontaire 3.0.
Un fait réel indirectement lié à cette centralisation et au tout numérique :
Vous vous rappeler du black out survenu il y a quelques mis dans la péninsule Ibérique ? les informations, les commentaires ont surtout focalisé sur les causes et le réseau électrique et les « énergies renouvelables » (solaire et éolien), mais quasiment rien sur les conséquences, sauf si on cherche un peu.
Les gens habitués a ne payer qu’en carte bancaire ou par smartphone se sont retrouvés littéralement à poil.
Même problèmes pour les commerçants.
Plus d’achat de nourriture, de médicament, de carburant, plus de nouvelle des proches. Début de panique, pourtant le black out n’a durée que quelques heures. Il se passe quoi si cela devait durée plusieurs jours sans argent liquide ?

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Aidé Romero Rousseau 30 septembre 2025 - 15h00

Nous a en le Resset 2025, ou nous a rien et somes heureusses.

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Burban 30 septembre 2025 - 19h07

Sommes -nous au seuil d’un contrôle généralisé des individus connectés à un système central c’est la question ?

Notre liberté individuelle va en prendre un sacré coup et c’est déjà peut-être le cas ?

Notre vote aussi est orienté . comment ne pas se poser une question simple ?

Comment se fait -t-il que les candidats à la présidentielle par exemple n’est pas le même temps de parole entre « grands et petits candidats  » et que les débats soient triés » les grands et également les petits à la tv  » ? Tous les candidats devraient avoir les mêmes conditions pour un débat à l’évidence au moins égal au départ d’une campagne électorale .

La démocratie c’est la confrontation des idées nous dit-on ? La souveraineté du peuple faite par le résultat du vote reconnu ? 2005 c’est le contraire …. »Les grands électeurs entérinent le traité constitutionnel européen » …

Bientôt serons-nous tous pucés pour acheter , vendre , décider ? Certains vont jusqu’à demander la suppression des espèces pour régler une transaction .

Payons en espèces pour démentir les statistiques déjà faites et conserver un moyen de liberté fondamentale , échapper au contrôle excessif .

Si il s’agit de contrôler comme en Chine les allées et venues de chacun , sa consommation , ses choix …. ect … C’est dangereux et effrayant à la fois .

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