Institut Culturel de Bretagne

D’un Institut Culturel de Bretagne indépendant à un Conseil Culturel sous tutelle

de NHU Bretagne
Publié le Dernière mise à jour le

Naissance et histoire de l’Institut Culturel de Bretagne.

En 1982 est créé l’ICB pour Institut Culturel de Bretagne. En brezhoneg / breton Skol-Uhel ar Vro. Cette création fait suite à la mise en place de la Charte Culturelle de Bretagne signée le 04 Octobre 1977 par diverses parties. Parmi celles-ci, l’état central, la région Bretagne administrative et les conseils généraux des cinq départements de Bretagne. Dont la Loire Atlantique, les Côtes d’Armor, l’Ille et Vilaine, le Morbihan et le Penn ar Bed.

Mais avant cet Institut Culturel de Bretagne relancé par la Charte Culturelle de Bretagne, il y eut des « ancêtres ». Dès 1911 avec l’Institut National de Bretagne. Puis en 1941 ce sera un Institut Celtique de Bretagne. Par ailleurs, le CELIB travailla sur un Institut Culturel Breton … mais la région administrative d’alors enterra le dossier.

Missions de l’Institut Culturel de Bretagne.

D’abord coordonner les développements de la culture bretonne sur l’ensemble du pays. Puis diffuser et promouvoir cette culture le plus largement possible. Finalement, « développer et diffuser les cultures de Bretagne / Diorren hag embann sevenadurioù Breizh »
Mais en 2012, le pouvoir socialiste torpille l’Institut Culturel de Bretagne.
Depuis seize années déjà, ce sont des socialistes qui administrent la région Bretagne administrative. Dont Jean Yves LE DRIAN de 2004 à 2012. Puis ce sera Pierrick MASSIOT jusqu’en 2015, en lieu et place de LE DRIAN nommé ministre à Paris et frappé de non-cumul. Ce dernier reprendra la fonction de 2015 à 2017. Et pour les mêmes raisons, LE DRIAN laissera sa place à son dauphin Loïg CHESNAIS-GIRARD. Remis en selle pour encore plusieurs années.

Sous prétexte de « rénover les instruments issus de la Charte Culturelle« , la région Bretagne administrative choisira en 2012 de couler l’Institut Culturel de Bretagne en mettant fin à sa participation financière de 350 000 euros au budget annuel de l’ICB. Le budget annuel de l’Institut Culturel de Bretagne est alors de 500 000 euros. La Région administrative et son président savent alors très bien qu’un arrachant 70% du budget de l’Institut, il le tue.
Notons que cette année, la région administrative a offert 1,8 million d’euros d’argent public au Tour de France pour le faire démarrer en Bretagne administrative.

Disparaître ou s’accrocher ?

Étant dans l’impossibilité de fonctionner avec seulement 30% de son budget annuel, l’Institut Culturel de Bretagne décide de licencier ses salariés et de continuer à fonctionner en bénévolat. Aujourd’hui la région administrative accorde dans sa grande largesse une aide financière de 20 000 euros. Le budget est complété par celle du Conseil Départemental du Morbihan et de la Ville de Vannes / Gwened.
Actuellement, l’Institut Culturel de Bretagne travaille dans les locaux de Ti ar Vro Gwened.

De l’Institut Culturel indépendant au Conseil Culturel … intégré

Dès 2009, la région administrative prépare le remplacement, en créant le Conseil Culturel de Bretagne. Ne cherchez pas son site internet, il n’en a pas. Bécassine n’avait pas de bouche pour s’exprimer seule, pourquoi la Conseil Culturel de Bretagne aurait un site internet pour s’exprimer seul ?

Aujourd’hui, un Président très actif, Bernez ROUZ. Puis quelques soixante-dix membres répartis en plusieurs commissions de travail. Dont Langues de Bretagne, Patrimoine Sport et Tourisme, Droits culturels, Transmission culturelle et création en Bretagne.

Sur le site de la région administrative on peut lire ceci :

« Le Conseil culturel peut se saisir de toute question entrant dans son domaine de compétence à des fins d’études et de recommandations. L’ensemble des avis, vœux et travaux du Conseil culturel concernant les politiques publiques culturelles menées en Bretagne (5 départements) sont transmis au Conseil régional et au Conseil Économique Social et Environnemental Régional (CESER). Le Conseil culturel de Bretagne tient pleinement son rôle de force de proposition, en poursuivant le développement engagé en faveur de la culture bretonne dans son expression plurielle« .

Donc des avis, des voeux (pieux), des réunions et des rapports, des préconisations et autres suggestions … mais jamais de décision. Surtout pas! Ce Conseil Culturel n’est qu’une vitrine pour donner le change.

En fait, ce Conseil Culturel de Bretagne n’a aucun pouvoir.

Toujours sur ce même site internet on peut lire encore : « Le Conseil Culturel de Bretagne est une assemblée consultative attachée à la région … est consulté … il peut se saisir de toute question … aux fins d’études et de recommandations … pour discuter et voter des avis, voeux, études, rapports ... »

Donc ce Conseil Culturel de Bretagne est tellement un-dépendant (attachée) de la région administrative, filiale régionale du pouvoir central, qu’il ne dispose même pas de son propre site internet in-dépendant.

A nouveau, le pouvoir central reconfirme la position de ce Conseil Culturel : discuter (seulement) pour donner des avis, émettre des voeux,  faire des études et rédiger des rapports, des recommandations … mais surtout pas, surtout pas, de décisions.
Ce Conseil n’a aucun véritable pouvoir.

Depuis la création du Conseil Culturel de Bretagne, quels sont ses « avis », « recommandations » et autres « suggestions » qui ont été réellement suivis d’effets à ce jour ?
Depuis la création du Conseil Culturel de Bretagne, quels sont ses « avis », « recommandations » et autres « suggestions » qui ont été réellement suivis d’effets à ce jour ?

 

Deux documents …

Le premier document que nous vous invitons à consulter est l’organigramme 2020 du Conseil Culturel de Bretagne.
Et le second est son avis de Décembre 2020 quant à la politique culturelle de la région administrative. Il n’est pas autorisé à donner plus que son … avis ?

Extraits de ce dernier …
– page 1 : « Le bilan de l’engagement de la Région pour sa politique linguistique montre une croissance de crédits de 14% en 8 ans, entre 2011 et 2019, à peine supérieure à l’inflation (10%), ce qui est très faible. »
– page 3 : « Le Conseil culturel souhaite être un partenaire de la Région Bretagne afin d’imaginer ces solutions. ». Pourquoi, il ne l’est pas habituellement, « partenaire« , pour que dans ce document il le « souhaite » ?

Cet article ne met évidemment pas en doute la qualité, les compétences et la passion des personnes composant ce Conseil Culturel de Bretagne. Il revient juste sur ce tour de passe-passe budgétaire organisé qui a permis d’étrangler un Institut Culturel de Bretagne qui était indépendant dans ses décisions, pour le remplacer par un Conseil Culturel de Bretagne qui doit au final toujours obéir à un pouvoir régional lui même obéissant au pouvoir central.

Sources.

Cet article est issu de la compilation d’informations transmises par cinq personnes, dont certaines ont été et sont encore, membres de l’Institut et du Conseil; ainsi que du site internet de l’ICB Institut Culturel de Bretagne et du peu d’espace accordé par la région administrative au CCB Conseil Culturel de Bretagne sur son site internet.
Il est à noter que l’ICB dispose de réseaux sociaux et que le CCB n’y a aucune existence et visibilité.
www.skoluhelarvro.bzh
www.bretagne.bzh/region/assemblees-consultatives/ccb : tout est dans ce libellé ! Pour être plus sûr de ne pas faciliter la recherche sur Google, les trois mots Conseil Culturel Bretagne ne sont pas mentionnés. Ils sont remplacés par l’inclassable et introuvable « ccb ». Juste après les deux mots posant bien le cadre : « assemblées consultatives« .

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2 commentaires

Tregwenn 9 septembre 2021 - 16h31

Le lien n’est pas à faire entre l’ICB et le Conseil culturel actuel mais plutôt entre l’ICB et BCD d’une part et entre le Conseil culturel première version (avant qu’il ne devienne un organisme du Conseil régional) et le Conseil culturel actuel et une survivance de CC d’origine à travers Kevre Breizh…

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Catherine D. 9 septembre 2021 - 18h10

Je suis tout à fait d’accord avec la remarque plus haut. En effet, certains ex-salariés de l’ICB ont rejoint BCD.
Quant au Conseil Culturel, le nom préexistait, la composition et les missions ont changé et l’on est passé d’une structure avec une certaine autonomie à un outil totalement intégré à la Région.

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