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La diaspora bretonne

de NHU Bretagne

La diaspora bretonne est avant tout une histoire d’identité et de migration

Mais d’abord, qu’est-ce qu’une diaspora ?

Le terme « diaspora » désigne l’ensemble des communautés issues d’un groupe ethnique, culturel ou national dispersé à travers le monde, tout en restant attaché à ses origines. Les diasporas se forment souvent à la suite de migrations massives, motivées par des raisons économiques, politiques, religieuses ou par des conflits. Elles jouent un rôle essentiel dans le maintien des traditions, l’exportation de la culture d’origine et le soutien aux compatriotes à l’étranger.

Les diasporas irlandaise, écossaise et italienne sont parmi les plus connues au monde.
La diaspora irlandaise, par exemple, compte plus de 70 millions de descendants en dehors de l’Irlande, avec de fortes communautés aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Grande-Bretagne. La diaspora italienne est également très vaste, avec environ 60 millions de descendants, répartis dans des pays comme l’Argentine, les États-Unis et le Brésil, souvent issus d’une immigration massive du XIXe et XXe siècle.

Les diasporas permettent aux individus de maintenir un lien culturel fort avec leur terre d’origine, tout en s’intégrant dans les sociétés d’accueil. La Bretagne, quant à elle, a elle aussi une diaspora notable, influencée par des facteurs culturels, économiques et historiques, qui ont conduit des milliers de Bretons à traverser les frontières.

La diaspora bretonne se rencontre dans les moindres recoins de la Planète Terre

La diaspora bretonne : son histoire et ses caractéristiques

Quelques chiffres clés de la diaspora bretonne

Avant d’évoquer le nombre de Bretonnes et de Bretons composant la diaspora bretonne hors de Bretagne, il nous faut rappeler le nombre d’habitants de la Bretagne. Nous sommes actuellement près de cinq millions d’habitants en Bretagne.

La population bretonne dispersée est difficile à évaluer avec précision, mais les estimations montrent qu’environ un million de Bretons vivent hors de leur pays natal. Les descendants de Bretons seraient trois millions dans le monde.
Ils sont répartis principalement en France, en Europe et en Amérique du Nord. À Paris, le nombre de Bretons est estimé entre 300 000 et 500 000, constituant la plus grande communauté bretonne hors de Bretagne. En Amérique du Nord, et plus particulièrement aux États-Unis et au Canada, des communautés bretonnes existent depuis le XIXe siècle, avec une concentration notable à New York et en Louisiane, où des descendants bretons participent à la culture cajun.

La première destination des Bretons en dehors de leur région reste la France voisine et plus précisément Paris.
Depuis le XIXe siècle, faute de travail en Bretagne, et face à une misère quotidienne, des milliers de jeunes Bretonnes et Bretons se sont exilés vers l’est. Plus récemment, trop de jeunes doivent émigrer vers Paris et d’autres grandes agglomérations françaises pour suivre des études ou trouver un job.
Aux États-Unis et au Canada, la population bretonne s’est implantée principalement entre le XIXe et le XXe siècle, mais dès le XVIe siècle
Ailleurs en Europe d’autres communautés de la diaspora bretonne existent également en Allemagne, en Irlande et dans les autres pays celtiques, ainsi qu’en Angleterre et en Belgique.

Histoire de la diaspora bretonne

La migration bretonne remonte au Moyen Âge, mais c’est surtout au XIXe siècle que les Bretons commencent à quitter massivement leur région. Les Bretons depuis toujours très proches de l’océan, ont été et sont encore de grands voyageurs. La pêche au large, le goût de la découverte et de l’aventure, et l’obligation trop souvent de fuir son pays pour survivre ailleurs, font qu’aujourd’hui, on rencontre des Bretons dans les moindres recoins de la planète.

Les périodes suivantes marquent les grandes vagues d’émigration bretonne :

Fin XIXe – Début XXe siècle

Durant cette période, la Bretagne connaît une forte émigration vers Paris et d’autres grandes villes françaises. La modernisation de l’agriculture, la pauvreté dans les campagnes bretonnes et l’attrait pour les emplois urbains favorisent cette migration. Les métiers de la construction, de la domesticité et de l’artisanat attirent alors de nombreux Bretons.

Après la Seconde Guerre mondiale

L’après-guerre est une période marquante pour la diaspora bretonne. La reconstruction et le développement industriel de la France entraînent une forte demande de main-d’œuvre dans les grandes villes. Nombreux sont les Bretons qui quittent leur pays pour travailler dans les usines ou sur les chantiers parisiens. Cette période voit également des Bretons émigrer vers des pays comme la Belgique et l’Allemagne, où les emplois sont abondants.

XXIe siècle

Si l’émigration bretonne diminue, elle continue néanmoins pour des raisons professionnelles et éducatives. Les jeunes Bretons partent pour les études supérieures dans les métropoles étrangères. Aujourd’hui, les Bretons qui partent sont aussi motivés par des carrières internationales, notamment dans les secteurs de l’ingénierie, de la technologie et de la finance.
L’Hexagone et ses carcans jacobins rebutent la jeunesse bretonne et les entrepreneurs dynamiques. Cet Hexagone se meurt et de plus en plus de Bretonnes et de Bretons vont organiser leur avenir ailleurs.

Au chaud, au froid, les Bretonnes et les Bretons sont partout

Les raisons de l’émigration bretonne

Plusieurs facteurs ont conduit les Bretons à quitter leur région natale, dont au moins les trois raisons suivantes :

Pauvreté rurale et modernisation agricole

Jusqu’au XXe siècle, l’agriculture en Bretagne est peu mécanisée et de nombreuses familles vivent dans des conditions précaires. La modernisation agricole, avec la mécanisation et l’agrandissement des exploitations, réduit le nombre de postes de travail disponibles, poussant les Bretons à migrer vers les villes.

Opportunités économiques et éducatives

L’absence de grandes industries et d’universités en Bretagne avant la seconde moitié du XXe siècle conduit beaucoup de Bretons à chercher des opportunités à Paris et dans d’autres grandes villes françaises. Ce n’est que dans les années 50 que le premier lobby breton, le CELIB, tient tête au pouvoir central et obtient d’importants investissements pour que la Bretagne rattrape le retard qu’elle avait sur d’autres régions voisines mieux traitées.

Attraction de Paris

Paris a trop longtemps représenté pour les Bretonnes et les Bretons s un espoir de vie meilleure. Au XIXe et début du XXe siècles, les émigrés venant de Bretagne étaient le plus souvent employés à des tâches peu qualifiées. La bourgeoisie parisienne avait besoin de domestiques bécassines et de main d’oeuvre pour les travaux pénibles et peu payés.
Notamment pour les jeunes cherchant à s’émanciper et à construire une carrière. La capitale française offrait, et offre encore (même si cela est de moins en moins vrai, fort heureusement) des emplois, des perspectives éducatives, et la possibilité de gravir les échelons sociaux.
Aujourd’hui, ce sont d’autres capitales étrangères qui attirent la jeunesse bretonne : Barcelone, Dublin, Édimbourg, Londres, Montréal …

Les Bretons de la diaspora reviennent-ils en Bretagne ?

Au cours des dernières décennies, on observe un retour significatif des Bretons vers la Bretagne.
Ce phénomène s’explique par plusieurs raisons :

Qualité de vie et attachement à la culture

Pour beaucoup de Bretons vivant à l’étranger, la Bretagne reste une terre d’attachement fort.
L’émigration, fut elle choisie, est souvent vécue comme un véritable exil. C’est souvent durant cette période que la Bretonne, le Breton découvre, ou redécouvre son âme et sa nationalité bretonnes. On accroche un Gwenn ha Du sur un mur, on se plonge dans l’Histoire de son pays, trop méconnue, et on cherche très vite à intégrer les associations de la diaspora bretonne locale.
La qualité de vie en Bretagne, le lien avec la nature et les valeurs culturelles poussent de nombreux Bretons de la diaspora à revenir pour s’installer.

Développement économique de la région

Avec le renforcement de l’économie bretonne, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, des nouvelles technologies et du tourisme, la région attire à nouveau des habitants et des anciens expatriés de la diaspora bretonne. Ces Bretonnes et ces Bretons qui ont vécu quelques années en Australie, en Argentine, au Japon … reviennent avec des expériences de vie fabuleuses et apportent à la Bretagne énormément de richesses et de valeurs.

Politique de soutien au retour

De nombreuses entreprises bretonnes installées en Bretagne ont bien compris tout le potentiel de ces Bretons de la diaspora. Ils sont très souvent qualifiés, voire très qualifiés. Parler des langues étrangères leur est facile et ils apportent avec eux en rentrant au pays leurs riches carnets d’adresses.

L’organisation de la diaspora bretonne dans le monde

Les Bretons de la diaspora ont créé de nombreuses associations pour maintenir leur identité culturelle et sociale à l’étranger. L’organisation de la diaspora bretonne est finalement assez similaire à une autre diaspora celtique, le diaspora irlandaise.

Voici les principales initiatives de rassemblement :

Les cercles celtiques

Dans les grandes villes françaises et dans le monde, des cercles celtiques organisent régulièrement des événements culturels, des festivals et des cours de breton pour maintenir la langue et la culture bretonne vivante.
On rencontre des cercles celtiques en Normandie (Caen), en Ile de France (Sartrouville, Goussainville, Pariz, Rambouillet …) ailleurs en France (Bordeaux / Bourdel …).

Les associations de Bretons à l’étranger

En Amérique du Nord, des associations comme la Breton Society à New York ou l’Alliance Franco-Bretonne au Québec rassemblent les Bretons expatriés et organisent des événements culturels.
On connaît tous aussi Breizh Amerika très active aux États Unis, et en Louisiane en particulier. Ou encore BreizhEire en Irlande.

diaspora bretonne
Diaspora bretonne : associations bretonnes dans le monde – document région Bretagne administrative

Les rassemblements culturels

Des festivals bretons sont organisés à travers le monde, notamment aux États-Unis, au Canada et en Europe. Ces événements attirent non seulement les Bretons expatriés, mais aussi les curieux et les passionnés de la culture bretonne.

Les réseaux sociaux et les forums

Avec les technologies modernes, les Bretons de la diaspora ont accès à de nouveaux moyens pour rester connectés. De nombreux groupes Facebook, forums et autres plateformes permettent aux Bretons de la diaspora de partager leurs expériences, de trouver des contacts et de maintenir le lien avec leur culture.

La diaspora bretonne, une communauté attachée à ses racines

La diaspora bretonne, comme la diaspora irlandaise, est un exemple de résilience culturelle et d’adaptation.
Malgré les difficultés et les distances, les Bretons restent attachés à leurs racines, dès lors qu’ils quittent leur pays, qu’ils soient en France, en Europe ou au-delà.
La transmission de la langue originelle, la célébration des fêtes traditionnelles et la fierté de l’identité bretonne témoignent de cet attachement fort, permettant à la Bretagne de rayonner à l’international.
Les Bretons de la diaspora ne se contentent pas de rester connectés à leurs origines : ils contribuent aussi activement au développement de leur pays, que ce soit en revenant s’y installer ou en maintenant vivante leur culture partout dans le monde.
Ce monde a besoin de savoir qu’au début de l’Europe, existe un vieux pays celtique, aussi peuplé que la République d’Irlande ou que la Nouvelle Zélande, aussi vaste que Taïwan ou la Belgique, et au produit intérieur brut globalement équivalent à celui du Koweit ou de la Hongrie.
Un pays millénaire à l’Histoire si riche.

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« Plus on est enraciné, plus on est universel » – Charles Le Goffic, poète breton, 1863-1932

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