Je suis Bretonne, je n’y peux rien, mais je peux en parler. Dans ce moment de la vie où nous sommes ballotés, j’ai cherché à m’orienter, à vivre, à subvenir aux besoins de mes enfants. Également à partager en famille et avec les autres, collègues, amis, voisins, des moments d’efforts ou de joie, de peine ou de satisfaction.
La vie, simplement.
Sommaire
La vocation de l’Europe : Présentation
Parfois, j’ouvre grande ma main, doigts serrés bien alignés, pouce ouvert dirigé vers le Nord. J’incline légèrement mon poignet vers le bas et j’ai sous les yeux la Bretagne qui pointe, majeur en avant, comme une presqu’île en partance vers le grand large, un destin en direction vers l’infini. J’ai ma Bretagne bien en main !
Je voudrais être poète … Nous sommes situés à l’extrême Ouest de l’Europe.
Origine
Nos savants découvrent que le Sapiens-Sapiens dont nous descendons est né en Afrique. Puis d’autres découvertes disent que Néanderthal vivait en Europe. Peut-être ? Car les chercheurs cherchent. Nous avons tous envie de savoir. Nous ne pouvons pas tout apprendre, devenir tous savants, tous chercheurs. Les vocations des uns et des autres enrichissent tout le monde. Tous pour un, un pour tous, en quelque sorte.
Alors que savons-nous désormais ?
Le peuplement de la terre dure, nous dit-on, depuis trente cinq mille ans, environ. On imagine combien les débuts ont pu être lents. C’est émouvant de penser que toute cette épopée de la condition humaine aboutit à ce que nous sommes aujourd’hui. Car nous devons bien, quelque part, nous souvenir de ce nomadisme qui nous a longuement construit, cœur, corps et âme.
Les Mégalithes en Europe.
On dit que l’Europe entière s’est peuplée par des migrations successives, d’Est en Ouest. Chaque groupe élaborant dans la proximité d’un vivre ensemble des savoir faire et des langues appropriées pour assurer des transmissions utiles, d’âge en âge. Des familles se sont regroupées. Puis ont formé des groupes, des peuples …
Alors, je les imagine, les premiers, gravant des dessins dans les grottes. Comme en miroir de ce qu’ils avaient vus. Ou racontant ce qu’ils côtoyaient jour après jour. Puis je les imagine, partant ensemble et revenant ou allant plus loin, en quête de sécurité, de nourriture, en quête de savoir y faire avec les événements de la vie, de plus en plus et de mieux en mieux.
Je les imagine observant le ciel.
La course du soleil et de la lune au milieu d’une cour d’étoiles. Ils ont du veiller longuement, observer patiemment nuit après nuit, jour après jour. Comment s’orienter dans toutes ces observations ?
Le peuple des mégalithes a eu l’idée de tracer sur le sol la course des étoiles dans le ciel à l’aide de pierres levées. Puis ils ont eu l’idée de capter les rayons du soleil aux fond de monuments tel celui de Stonehenge. Ils ont repéré peu à peu les solstices et les équinoxes, l’écoulement rythmé du temps et des saisons, la longueur variable des jours et des nuits. Nos pierres levées, nos peulvanoù, nos menhir, et nos dolmen nous racontent encore en Bretagne, et dans toute l’Europe, cette longue épopée de plusieurs millénaires ; A nous de savoir comprendre ce que ces pierres levées nous disent d’eux, aujourd’hui encore.
Les Celtes
Il semble que les Celtes soient les héritiers de cette recherche savante. Ils ont en effet produit le célèbre calendrier celtique découvert à Coligny. Calendrier qui fait la synthèse de tout le travail précédent. Son exactitude et sa rigueur montrent comment cet esprit scientifique a ensemencé l’esprit celtique, dans tout l’espace européen.
Les philosophies, les sciences naissaient à peu près au même moment chez les Celtes et chez les Grecs. En outre dans un mouvement continu dont notre époque qui saucissonne les savoirs n’avait plus idée jusqu’à récemment.
Les divinités.
Pendant que les Egyptiens inventaient la divinité sous les espèces du soleil, Moïse inventait le Dieu Unique sous les espèces d’un buisson ardent, un feu de broussailles sans doute, qui allait produire l’élaboration de la Bible, un héritage construit par « le peuple élu ». Mais la Bible est surtout une histoire qui essaie de raconter très minutieusement et intelligemment ce qui se trame dans les esprits, les cœurs et les corps humains.
Pendant ce même temps-là, les divinités grecques puis romaines essayaient d’élaborer des images, des représentations. Selon les mille et une fantaisies de l’esprit cherchant la maitrise sur la matière, sur le destin. Et si je ne me trompe pas, ces récits illustraient la lutte entre les dieux et les déesse, comme entre les hommes et les femmes, une lutte pour le pouvoir, et une lutte pour la liberté d’aimer.
Le Dieu unique.
L’invention des dieux, puis d’un dieu unique venait jeter un, voile d’autant plus épais qu’imaginaire, entre le réel de la mort, les réalités de la vie et l’assomption symbolique du destin de l’humanité en train de concevoir la vie de l’esprit. Cette invention allait renverser l’ordre des choses dans une apocalypse saisissante balayant l’esprit scientifique précédent au bénéfice d’un univers détourné du réel, ultimement de la mort.
Les Celtes, tenant de l’esprit scientifique façonné par l’observation rigoureuse de la course des étoiles dans le ciel, le déroulement du temps en fonction de la longueur des jours, des nuits et des saisons, maintiennent alors qu’il n’ y a qu’une seule nécessité, pour tout et pour tous et que cette nécessité incontournable c’est la mort. « Nécessité unique, Le trépas, père de la douleur, rien de plus, rien d’autre ».(Chant des séries – Barzaz Breizh)
Ils veulent bien que Dieu existe. Mais Il est pour eux et à jamais, INCONNAISSABLE.
Leur travail et ses résultats vont apparemment sombrer dans l’oubli.
Les Guerres en Europe
L’esprit de liberté, l’esprit de rigueur avaient mis les Celtes, hommes et femmes indifféremment, à égalité face à la mort. Donc, par voie de conséquence face à la vie. Car tous sont marqués du même destin nécessaire, fraternité et justice en conséquence, condition humaine oblige.
Les terres de peuplement qui constituaient l’Europe, chaque peuple conquérant des espaces utiles à ses besoins. Tout en reconnaissant aux autres, le droit d’en faire autant. Y compris en bagarrant vaillamment, pour sombrer dans une première apocalypse.
L’idée d’un Dieu unique, voilant la nécessité unique de la mort, va armer les bras des empereurs et des rois.
L’esprit celtique.
Toute une hiérarchie va s’organiser pour faire oublier les héritages du passé, pour les dénigrer et pour mieux faire plier les vaincus à la loi du plus fort. L’Europe devient et romaine et chrétienne. Les peuples vont se soumettre à des chefs qui les arment pour se faire la guerre entre eux et deux mille ans de catholicisme romain vont ravager les terres européennes, sans pourtant détruire l’esprit celtique forgé durant les millénaires précédents.
Pourtant, l’Europe était devenue et est restée, en quelque manière, « scientifique ». Elle a vu exploser des savoir faire et des techniques qui ont essaimé partout dans le monde.
Le processus est encore en marche.
Mais d’aucuns sont convaincus qu’un chef tout puissant, le bras armé de dieu, est indispensable à ce progrès. Ils ignorent tout des prémices de cette histoire, et de ses sources encore actives. Ainsi la république française, à l’instar des empires et des royautés absolues, ne respecte pas la démocratie et gaspille les intelligences particulières. Tout comme les intelligences collectives qui pourraient développer utilement des techniques très diversifiées mieux adaptées à l’économie de proximité (agriculture, élevage).
Les grands groupes financiers prédateurs s’en approprient certaines en les massifiant au détriment de leurs impact sociétal, social et économique. Comme la stérilisation des graines avec monopole de leur production et de leur vente.
Trop c’est trop et Hitler a programmé une nouvelle apocalypse dans laquelle nous pataugeons actuellement.
Les deux dernières guerres mondiales, ses massacres éhontés et ses horreurs sans nom. Puis nos désordres écologiques et désormais l’accroissement du nombre des populations, vont nous obliger à de nouvelles métamorphoses.
La vocation des Européens
D’abord la vocation scientifique.
Il se trouve que, dans les laboratoires du CERN, au cœur de l’Europe, sur la frontière entre la Suisse et la France, des savants : Messieurs Brout, Higgs et Englert, viennent de prouver l’existence d’une particule immortelle. Particule qu’ils ont nommée « le Boson ». Cette particule est à l’origine de tout ce qui existe dans l’univers, nous y compris. Ainsi donc, « la poussière de l’air » des Celtes appelée « atome » par les Grecs prouve à notre époque que cette intuition toute scientifique pouvait trouver sa validité quelques millénaires plus tard.
Donc nous voilà constitués de particules immortelles en charge des métamorphoses qui vont dans le sens de du triomphe de la vie. Et, pour l’heure, si on ose s’intéresser à nouveau à la « philosophie celtique », nous pouvons savoir que la parole. LA PAROLE est le signe actuel de cette métamorphose. Seule la parole, émise par le corps humain, échappe à la matière.
Scientifiquement, seule la parole a parfum d’immortalité.
Que construit-elle d’inaccessible à notre entendement ? Que produit-elle ? Est-ce cette construction que nous appelons « les forces de l’esprit » ? La musique et le chant peuvent-ils nous aider à en savoir davantage ? Et plus encore : que produisent les bruits ?
Nous savons bien que notre intelligence collective s’est sédimentée durant les millénaires précédents. Nous pouvons probablement compter sur cet esprit scientifique qui va nous permettre de basculer tranquillement dans la prise en charge de nos réalités concrètes.
Alors si nous allions creuser dans les contes initiatiques celtique, bretons, gallois, irlandais ? Pour continuer à essayer de comprendre sur quel tremplin nous rebondissons depuis des millénaires. Dans un processus incessant qui nous parle toujours du triomphe de la vie et de ses métamorphoses. Les contes d’Europe centrale collectés et commentés par Clarissa Pinkola Estès se sont répandus mondialement sous le titre « Femmes qui courent avec les loups». Eux aussi racontent l’Europe.
Puis la vocation politique.
Parce qu’il est urgent de comprendre quelles métamorphoses œuvrent en sourdine sur la terre. Il nous faut penser à la fois la vie sur notre planète entière. Et à son expression particulière au sein de chacun de nos peuples. Nous ne pouvons vivre que dans un seul périmètre à la fois. Et il conviendrait que les frontières des uns puissent garantir celles des autres.
Les frontières des pays d’Europe, bien délimitées, offrent un champ d’action propice à une sécurisation mutuelle.
Et cet effort de respect et de garantie mutuelle peut faire grille et modèle sur la terre entière. Il est d’ailleurs des Européens installés aux Etats Unis d’Amérique qui ont su favoriser l’existence d’une fédération d’Etats, chacun chez soi, chacun sécurisé par les autres. A notre tour, pourquoi pas, d’en reprendre le modèle en l’améliorant, dans la foulée d’un élan né en Europe ?
Enfin la vocation éthique.
La mort, qui marque le destin de tout humain, nous ouvre les champs de la fraternité, de l’égalité et de la même justice pour tous. Le triomphe de la vie, avec toutes ses particularités, ses différences et sa profusion, dépend de la conscience que nous en avons. C’est devenu évident en ces temps où l’écologie réclame tous nos soins.
Sur la terre entière tous les peuples sont concernés.
La seule position universelle adaptée à l’humanité entière réside dans la prise en charge du triomphe de la vie en raison de l’universalité absolue de la mort. C’est la mort qui nous oblige à la fraternité. C’est la mort qui fait un modèle de justice, la même pour tous, sans passe droit. « Le trépas, Nécessité unique, Père de la douleur, rien de plus, rien d’autre »
La condition humaine, productrice de LA PAROLE, est en charge du triomphe de la vie.
Tout compte fait, lisez Européen, qui es-tu ? E-book aux Éditions Bécherel, Cité du Livre de Colette TRUBLET, Auteure de cet article.
Photo de couverture : www.geoBreizh.bzh