Sommaire
Le dernier avertissement : Bretagne, le temps du choix
Bretagne, autonomie ou effacement?
La Bretagne arrive à un carrefour décisif. Depuis des siècles, elle avance malgré les obstacles, pousse malgré les chaînes et crée malgré les interdits. Pourtant, aujourd’hui, elle s’essouffle. Les lignes du temps convergent vers un point de rupture. Nous y sommes.
La Bretagne, en tant que pays millénaire, en tant que nation, en tant que peuple, va mourir. Elle disparaîtra si les Bretonnes et les Bretons ne se lèvent pas.
Maintenant. Vite. Ensemble.
Une Bretagne démembrée : la blessure qui ne cicatrise pas
La Loire Atlantique arrachée au pays n’est pas un détail administratif. C’est une mutilation. Une séparation contraire à l’Histoire, contraire à la cohérence géographique, contraire aux aspirations populaires exprimées depuis quarante ans.
Pourtant, malgré les consultations, malgré les mobilisations, malgré l’évidence, rien ne bouge.
Ou plutôt si : tout s’enlise.
Pourquoi cette réunification simple, logique et démocratique n’est-elle toujours pas faite ?
Parce que le pouvoir central y voit une menace symbolique. Parce qu’il craint qu’un peuple qui se reconstitue soit un peuple qui demande des comptes. Et parce que certains élus bretons préfèrent ne pas déplaire à Paris.
Le pire, c’est le discours enjolivé.
Le pouvoir central et ses serviles valets en Bretagne n’aiment la Bretagne qu’en carte postale, entre anecdotes, clichés éculés et kouign-amann.
Ils adorent notre folklore, à condition que nous n’en tirions aucune conséquence politique. Ils aiment nos paysages, pas notre volonté.
Cette hypocrisie serait risible si elle n’était pas meurtrière.
C’est en allant vers l’autonomie que nous arracherons cette réunification.
Bretagne : autonomie ou effacement. Vous choisissez quoi ?
Langues, cultures, identités : la grande panne vitale
La situation linguistique est dramatique. Breton et gallo sont proches de la mort clinique. Les chiffres sont connus. Les alertes aussi. Pourtant, aucune stratégie ambitieuse n’est lancée.
Pire : tout semble organisé pour que rien n’avance.
Les culturel·les, les bénévoles, les artistes, les associations se battent chaque jour. Elles préservent ce qui peut encore l’être. Mais leur énergie ne suffit plus. Le système étouffe tout.
Et il faut être clair :
Tout élu breton connaît cette situation d’ensemble de la Bretagne. S’il ne fait rien contre, c’est qu’il est pour. Donc complice de notre éradication, de notre disparition.
Cette phrase est dure. Elle est vraie. Elle renvoie à une évidence : ne rien faire, c’est laisser mourir.
Or, quand une langue meurt, ce n’est pas seulement des mots qui disparaissent. C’est une vision du monde, une manière de se tenir debout. C’est un fil ancien reliant les vivants et les morts.
Les Gallois l’ont compris et ont relevé leur langue. Les Basques aussi et d’autres s’y attellent.
Nous, que faisons-nous ?
Bretagne : autonomie ou effacement. Vous choisissez quoi ?
Un pays bloqué, ruiné… et bientôt disloqué ?
Le modèle français ne fonctionne plus. C’est un constat, pas un slogan. L’État central s’effondre sous sa propre lourdeur. Les services publics disparaissent. Les finances sont au rouge. Les fractures territoriales deviennent béantes.
En Bretagne, les conséquences explosent.
Le système agricole vacille. Les hôpitaux saturent. Les jeunes partent et les prix du logement déraillent. Les universités manquent de moyens. Tout flanche. Et malgré cela, aucune évolution structurelle n’est envisagée.
Pourtant, De Gaulle avait compris une chose simple. En 1969, il proposa une réforme qui ouvrait la voie à une évolution profonde du modèle français : plus de pouvoirs locaux, plus de respiration démocratique, plus de subsidiarité.
La France a refusé.
Elle refuse toujours.
Elle refuse encore et encore, alors que tout craque.
Un État qui ne sait plus réparer ce qu’il casse devient un danger pour ceux qu’il administre.
Bretagne : autonomie ou effacement. Vous choisissez quoi ?
Les modèles qui fonctionnent : Galles, Galice, Euskadi, Catalogne, Écosse
Pendant ce temps, partout ailleurs en Europe, l’autonomie progresse. Elle stabilise, apaise, développe.
Les nations sans État trouvent leur place. Elles innovent. Elles respirent.
Au Pays de Galles, la renaissance linguistique est spectaculaire. Les institutions sont solides. La culture vit.
En Galice, l’identité s’incarne dans la gouvernance. Les décisions s’adaptent au pays réel.
En Catalogne, malgré les tensions, la conscience nationale est forte, l’économie robuste, les politiques publiques dans la main des Catalans.
En Écosse, le gouvernement écossais mène stratégies maritimes, énergétiques, universitaires. Et personne n’y voit un problème.
Bref : dans les démocraties modernes, refuser une autonomie raisonnable est une anomalie.
L’Europe avance.
La France recule.
La Bretagne suffoque.
Bretagne : autonomie ou effacement. Vous choisissez quoi ?
Trois chemins pour la Bretagne : abandon, sursaut ou autonomie ?
Nous devons nommer les choses clairement.
La Bretagne n’a pas cinquante options. Elle en a trois.
Le chemin de l’abandon
Ne rien changer. Laisser faire. Continuer comme avant.
Ce choix mènerait à la disparition progressive du pays. La langue s’éteindrait. La culture se rabougrirait. L’économie dépendrait toujours davantage de décisions parisiennes hors-sol. Le vieillissement s’accélérerait.
C’est un suicide lent, malgré quelques soins palliatifs et autres enti-douleurs prodigués par Paris et quelques politiques complices exerçant en Bretagne.
Le chemin du sursaut moral
Décider enfin de relever la tête.
Réunifier le pays.
Sauver nos langues.
Créer de nouvelles institutions bretonnes.
Assumer que nous valons mieux que le rôle de figurants.
Le chemin de l’autonomie
Construire une liberté réelle. Gérer école, langues, logement, énergie, mer, fiscalité. Orienter nos politiques publiques selon nos besoins.
Ce serait un changement profond mais raisonnable. Un changement apaisé. Un changement efficace.
Pourtant, plus Paris refuse toute évolution, plus un autre scénario émerge.
À force de refuser toute avancée vers une autonomie raisonnable, le risque est de nous convaincre d’exiger de suite l’indépendance. D’ailleurs, est-ce un risque ? Un risque pour qui ?
La question est posée. Elle n’a plus peur de son propre écho.
Bretagne : autonomie ou effacement. Vous choisissez quoi ?
Négocier un accord d’autonomie : le meilleur service à rendre à la Bretagne
Une autonomie claire et moderne n’est pas un fantasme. C’est une solution. Une sortie par le haut.
Elle permettrait de relancer le breton et le gallo, et de moderniser l’enseignement. De construire une stratégie énergétique cohérente et de gérer la mer avec intelligence. De redonner une respiration économique aux entreprises locales.
Elle serait utile à la Bretagne.
Utile aux Bretonnes et aux Bretons.
Elle serait même utile au pouvoir central, qui a besoin de partenaires solides, non de régions en déclin.
Le pays dispose de talents, de ressources, d’une diaspora, d’une culture du collectif. Rien ne manque, sauf la liberté d’agir.

Un seul choix : Se lever. Maintenant. Vite. Ensemble.
Chaque époque produit un moment où les peuples doivent décider s’ils veulent vivre ou disparaître.
La Bretagne arrive à ce moment.
Nous n’avons plus le luxe de l’attente, ni le temps des rêves timides. Nous n’avons plus la possibilité de compter sur ceux qui préfèrent l’inaction à la responsabilité.
Pour survivre, pour renaître, pour exister encore dans cent ans, la Bretagne doit se lever.
Tout de suite.
Tous ensemble.
Parce qu’au fond, la vraie question n’est plus : « La Bretagne a-t-elle le droit de choisir son destin ? »
La vraie question est :
« Les Bretonnes et les Bretons veulent-ils encore être Bretonnes et Bretons dans un siècle ? »
Le temps des choix n’est pas demain.
Il est maintenant.
4 commentaires
En 1969, le référendum sur la régionalisation, c’était toujours B4 et PDL. Et les Bretons ont voté oui. En 1972, cette même régionalisation a été votée par l’Assemblée nationale.
Le pouvoir aurait dû attendre la nouvelle législature, car la légitimité des députés (1968) était plus ancienne que celle du référendum perdu (1969). La République n’est pas à ça près. En 1962, le référendum sur l’élection du Président au suffrage universel était inconstitutionnel. En 1992, c’est à la faveur d’un cavalier législatif qu’a été rajoutée la langue française dans la Constitution.
En 1972, le pouvoir avait consulté les Conseils généraux. Celui de la Loire-Atlantique avait demandé (comme quoi il ne peut pas faire que des vœux !) la fusion des deux régions. Celui de l’Ille-et-Vilaine avait demandé la B5 avec la Mayenne. Si les élus de Bretagne ne demandent pas la Réunification, l’Etat ne risque pas de l’accorder. Le problème, c’est que Rennes et Nantes veulent être au centre d’une grande région. Le tropisme pro-grand-ouest de ces communes n’empêche nullement des alliances avec les régionalistes. Et ensuite, on nous dit que l’amputation de la Bretagne, c’est la faute de l’Etat.
Pour que les choses soient claires, le B5 plus la Mayenne.
La seule solution pour parvenir aux objectifs affichés : le rapport de force démocratique.
En clair : des partis « régionalistes » qui gagnent, ou pèsent dans les scrutins locaux.
Tous les exemples cités concernent des pays où cette situation est présente :
-en France, la Corse,
-en Espagne, la Catalogne, le Pays basque
-en UK, l’Ecosse
Quelle est la situation en Bretagne ?
Des partis régionalistes qui, pour compter quelques élus, s’allient avec des partis nationaux ! Quelle crédibilité ? Quel poids politique ?
Peser dans les élections, et instaurer un rapport de force, c’est la seule solution.
Tous les sondages, pétitions, manifestations comptent peu s’il n’y a pas un relais politique qui pèse.
Je crois que ces partis bretons en sont bien conscients mais sont relativement démunis car peu représentatifs et divisés, en atteste l’initiative « Bretagne notre avenir » à Carhaix en mars 2025.
Je n’ai pas voté pour la régionalisation proposée par Charles de Gaulle uniquement par la faute de Michel Debré, premier responsable de la partition et non par opposition systématique….