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Renaissance économique de la Bretagne : le grand réveil : le Célib et la stratégie de reconstruction
Une Bretagne à la croisée des chemins
Renaissance économique de la Bretagne.
Au milieu du XXᵉ siècle, la Bretagne est encore l’une des régions les plus pauvres d’Europe occidentale. Les ports manquent d’équipements modernes et les lignes ferroviaires n’assurent pas les connexions nécessaires. Les revenus agricoles sont faibles. L’exode rural emporte chaque année des milliers de jeunes vers l’étranger. Pourtant, une rupture se prépare. Avec la création du Célib, la Bretagne cesse enfin d’être une périphérie résignée. Elle devient une région qui réfléchit, qui propose, qui revendique son avenir. Cette bascule mentale est décisive. Elle transforme une accumulation de manques en un projet collectif ambitieux. Pour la première fois depuis des siècles, la Bretagne se dote d’un outil stratégique pensé par elle et pour elle.
Joseph Martray et la naissance d’un plan breton
Le Comité d’Étude et de Liaison des Intérêts Bretons, impulsé par Joseph Martray, fédère les élus, les syndicats, les chambres consulaires et les forces vives. Au lieu d’attendre que Paris agisse, le Célib conçoit une feuille de route complète, un véritable plan stratégique pour la Bretagne. Cette méthode change tout. Elle donne aux Bretons une vision commune, pragmatique et offensive. Le Célib devient alors une machine politique et économique d’un genre nouveau : un organisme capable d’imposer ses priorités à l’État central, en s’appuyant sur une unité bretonne rarement atteinte. La Bretagne se modernise de manière cohérente et maîtrisée. La Bretagne comprend enfin que « l’aménagement du territoire » ne peut pas dépendre du seul pouvoir central : il doit naître des besoins du terrain.
Rattraper le retard : routes, ports, rail, télécoms
Le premier axe stratégique du Célib est simple : sans infrastructures, il n’y a ni développement ni attractivité. Les routes doivent être renforcées pour relier les campagnes aux villes. Les ports doivent être modernisés pour soutenir la pêche et l’industrie. Le rail doit s’étendre et gagner en efficacité pour désenclaver la Bretagne. Enfin, les télécommunications doivent sortir du XIXᵉ siècle. Ce chantier est immense, mais indispensable. Par la pression constante du Célib, les investissements arrivent. Chaque nouvelle route, chaque modernisation portuaire, chaque ligne télécom installée change profondément la vie quotidienne. Petit à petit, la Bretagne cesse d’être une région isolée et devient un pays connecté, capable d’accueillir des entreprises ambitieuses.
Moderniser l’agriculture : coopérations et mutations
Le Célib identifie très tôt un second pilier : transformer l’agriculture.
Les exploitants bretons travaillent beaucoup, mais leurs revenus restent fragiles. Les marchés sont instables, la mécanisation insuffisante et les filières peu organisées. Pour sortir de ce cycle, il faut créer des coopératives, structurer les productions, moderniser les outils et inventer une agroalimentaire solide. Cette stratégie va bouleverser la Bretagne. Les agriculteurs accèdent à de nouveaux outils financiers et techniques. Les coopératives gagnent en puissance. Les productions se diversifient. Et les premières industries agroalimentaires transforment la Bretagne rurale en un puissant moteur économique. Ce mouvement, né de la vision du Célib, donne naissance à des décennies de croissance.
L’industrialisation équilibrée : Rennes / Roazhon, Lannion / Lannuon, Brest
En parallèle, le Célib pousse pour une industrialisation cohérente et répartie. Rennes accueille l’usine Citroën, qui devient l’un des plus grands employeurs bretons. À Lannion / Lannuon, l’arrivée d’Alcatel propulse la ville au rang de capitale des télécommunications. Brest, avec Thompson, renforce son rôle stratégique dans les technologies navales et électroniques. Ces implantations ne tombent pas du ciel. Elles sont le fruit d’une pression politique continue, d’un lobbying breton structuré et d’une vision précise des besoins du territoire. Chaque implantation apporte des milliers d’emplois, de nouvelles compétences et une fierté retrouvée. La Bretagne entre enfin dans l’ère industrielle moderne.
Une culture économique bretonne émerge
Au-delà des projets concrets, le Célib produit quelque chose d’encore plus précieux : une culture économique bretonne. Cette culture repose sur la coopération, l’équilibre des régions et la volonté d’agir localement. Elle crée un climat de confiance inédit. Les jeunes formés sur place restent davantage. Les campagnes se stabilisent. Les élus travaillent ensemble. Et les entreprises bretonnes se sentent légitimes pour viser plus haut. Ce terreau va permettre l’explosion entrepreneuriale des décennies suivantes. Tout ce qui arrive après, les coopératives puissantes, les réseaux de distribution bretons, les champions industriels et les grandes réussites internationales, trouve ici ses racines.
L’explosion entrepreneuriale : une Bretagne qui se relève par le terrain
Le génie entrepreneurial breton : une force ancienne qui se réactive
À partir des années 1950, la Bretagne change de visage. Le Célib a ouvert une brèche. Les Bretons s’y engouffrent avec une énergie impressionnante. Pourtant, cette audace n’est pas nouvelle. Elle remonte aux premiers peuples armoricains, et aux premières paroisses primitives, aux marchands de sel, aux marins de haute mer, aux artisans capables d’innover sans cesse pour survivre. Après-guerre, cette capacité se réactive brutalement.
Les Bretons comprennent que rien ne les sauvera, sauf eux-mêmes.
Ils se lancent donc dans l’entreprise avec une détermination farouche. Partout, des initiatives naissent. Des hommes et des femmes créent, inventent, construisent. Cette vague entrepreneuriale ne suit pas un plan précis : elle jaillit du terrain, des besoins réels, des solidarités naturelles. C’est une renaissance organique, profonde, fidèle à l’esprit breton : faire, et le faire ensemble.
Alexis Gourvennec : une révolte devenue moteur
Difficile de raconter la renaissance économique bretonne sans nommer Alexis Gourvennec (photo principale).
Agriculteur, syndicaliste, stratège, il comprend que les Bretons doivent maîtriser toute leur chaîne de production. C’est pour cela qu’il crée la SICA de Saint Pol de Léon / Kastell Paol, bientôt pilier du modèle légumier breton. Mais Gourvennec voit plus loin. Les producteurs bretons doivent pouvoir exporter eux-mêmes, sans dépendre d’intermédiaires hostiles. Alors il fonde, avec d’autres, Brittany Ferries, une entreprise née d’un besoin vital : vendre les légumes bretons en Angleterre. Cette réussite change tout. Elle montre que des Bretons modestes peuvent créer une compagnie maritime internationale. Elle prouve que la solidarité bretonne est capable de faire émerger des géants. Et elle installe pour longtemps l’idée que la mer reste l’un des grands atouts économiques de la Bretagne.

Leclerc, Intermarché, Coopérative U : l’invention d’un modèle de distribution breton
Les agriculteurs se réorganisent, un autre secteur explose : la distribution.
Édouard Leclerc, depuis Landerneau, invente un concept révolutionnaire : vendre moins cher pour rendre le pouvoir d’achat aux familles. Son idée est simple, mais subversive. Elle va pourtant s’imposer dans toute l’Hexagone et au-delà. Puis arrivent Jean Pierre Le Roch, fondateur d’Intermarché, et Jean Claude Jaunais, pilier du mouvement U. Ces trois dynamiques créent une école bretonne de la distribution. Une école fondée sur la proximité, la confiance, l’indépendance et la capacité à défendre les consommateurs. Grâce à eux, la Bretagne n’est pas seulement une terre de production. Elle devient aussi l’une des pays européens les plus innovantes en matière de commerce. Et elle forme des réseaux puissants, structurés et profondément enracinés dans leurs terres.
Pinault, Bolloré, Le Duff, Rocher : des Bretons qui deviennent mondiaux
Au même moment, une autre vague émerge : celle des entrepreneurs qui vont bâtir des groupes internationaux. François Pinault, originaire des Côtes-d’Armor, part de l’exploitation forestière avant de construire un empire mondial dans le luxe. Vincent Bolloré, héritier d’une papeterie familiale, transforme son entreprise en un acteur logistique et médiatique global. Louis Le Duff, boulanger breton, crée un groupe de restauration planétaire. Quant à Yves Rocher, il fait de La Gacilly / Gazilieg le cœur d’une marque mondiale fondée sur la cosmétique végétale. Ces parcours prouvent qu’un Breton peut partir d’un pays rural, d’un atelier modeste, et atteindre les marchés internationaux. Ils montrent aussi que l’identité bretonne n’est pas un frein. Au contraire : elle devient une force, un sens profond du travail, une fidélité au pays.
Les forces discrètes : industriels, logisticiens, bâtisseurs
En marge des grandes figures, une multitude d’entrepreneurs structurent discrètement l’économie bretonne. Jean Guy Le Foch, Gilles Falc’hun, et bien d’autres développent des réseaux industriels solides et durables. Et on retrouve des centaines de dirigeants moins médiatisés, actifs dans le bâtiment, la mécanique, les services, la métallurgie, la tech, la santé ou l’agroalimentaire.
Leur apport est immense. Ils forment le tissu économique réel. Ils créent les emplois, les savoir-faire, la stabilité. Ensemble, ils démontrent que la Bretagne ne se résume pas à quelques “grands noms”. Elle repose sur une myriade d’initiatives locales, portées par des personnes qui voient loin, travaillent dur et refusent la résignation.
Un mouvement global : la Bretagne se relève dans tous les secteurs
Ce qui frappe, dans cette renaissance entrepreneurial, c’est son ampleur. Elle ne touche pas un domaine en particulier. Elle s’étend à la pêche, à l’industrie, à la métallurgie, au commerce, à la recherche, à l’ingénierie, au tourisme et à la culture. Tout avance en même temps.
La Bretagne connaît alors un moment rare : un alignement entre vision politique, mobilisation du terrain et dynamisme économique.
Les Bretons se remettent à entreprendre comme si c’était naturel, évident, instinctif. Ils osent créer, s’associer, mutualiser. Ils inventent des modèles hybrides, mêlant initiative individuelle et force collective. Et ils prouvent qu’un pays peut se relever par lui-même si il retrouve confiance en ses capacités. Ce mouvement lance définitivement la Bretagne vers les décennies de développement suivantes.
Les différents modèles d’entreprises bretonnes : une diversité qui fait la force
Un paysage économique unique en Europe
La Bretagne se distingue par une incroyable variété de statuts d’entreprises.
Cette diversité reflète une culture économique fondée sur l’équilibre, la solidarité et l’initiative locale. Les entreprises privées, les coopératives, les mutuelles, les structures publiques et les associations cohabitent sans se concurrencer. Elles se complètent. Par cette complémentarité, la Bretagne développe une économie résiliente, capable d’encaisser les crises et de rebondir vite.
Ce modèle repose sur une idée simple : aucun secteur ne doit concentrer tous les pouvoirs. C’est cette pluralité qui garantit l’indépendance économique. Elle donne aussi aux régions bretonnes une grande capacité d’adaptation. Cette mosaïque d’acteurs constitue l’un des principaux avantages stratégiques de la Bretagne contemporaine.
Coopératives agricoles et maritimes.
Depuis l’après-guerre, les coopératives jouent un rôle déterminant dans la structuration de l’agriculture et de la pêche. Les producteurs s’organisent pour gagner en force, en prix et en stabilité. On pense aux coopératives légumières comme SICA ou Savéol, aux géants agroalimentaires comme Eureden, Even ou Triskalia, ou encore aux coopératives maritimes qui soutiennent les pêcheurs.
Ce système repose sur un principe simple : chacun apporte, chacun reçoit, chacun décide. Par ces structures, les agriculteurs bretons ne subissent plus seuls la volatilité des marchés. Ils peuvent investir, se moderniser et garantir des revenus plus stables. Ces coopératives font de la Bretagne l’un des pays agricoles les plus performantes d’Europe. Elles incarnent l’esprit d’entraide qui traverse toute l’économie bretonne.
Mutuelles et banques coopératives : la finance bretonne au service du pays.
La Bretagne possède un autre atout majeur : un réseau puissant de banques et mutuelles à gouvernance coopérative. Le Crédit Mutuel de Bretagne, le Crédit Mutuel Arkéa, Groupama ou les mutuelles maritimes soutiennent depuis longtemps les ménages, les entreprises et les associations. Leur logique diffère de celle des grandes banques capitalistiques : ici, les décisions sont locales, et les profits sont réinvestis en Bretagne.
Cette organisation renforce la stabilité financière du pays. Elle permet aussi la naissance d’initiatives économiques audacieuses, qui trouvent rarement un soutien ailleurs. Grâce à cette culture coopérative, la Bretagne maintient une indépendance financière précieuse. Elle protège ses outils économiques, ses emplois et sa capacité à innover, même dans les périodes difficiles.
Les réseaux de distribution bretons : une exception dans l’Hexagone
Les enseignes nées en Bretagne (Leclerc, Intermarché, Système U) ne sont pas de simples supermarchés.
Elles forment un écosystème complet, structuré autour de l’indépendance locale. Dans ces réseaux, les magasins ne dépendent pas d’une direction centralisée, mais d’entrepreneurs autonomes. Ce modèle favorise l’agilité et la proximité. Il permet aux distributeurs bretons de soutenir les producteurs régionaux, d’adapter leurs politiques commerciales et de conserver une vraie liberté stratégique.
Cette organisation permet à la Bretagne de devenir l’un des pays les plus innovants en matière de commerce. Elle transforme aussi le rapport entre producteurs, distributeurs et consommateurs. C’est un modèle profondément breton : décentralisé, localisé et fondé sur la confiance.
Les entreprises privées : industrie, tech, services, innovation
L’économie bretonne s’appuie également sur une large constellation d’entreprises privées. On y trouve l’agroalimentaire, évidemment, mais aussi la tech, la mécanique, la cybersécurité, l’ingénierie maritime, la santé, la robotique ou encore le tourisme. De Rennes / Roazhon à Brest, de Vannes / Gwened à Lannion / Lannuon, de Saint-Malo / Sant Malo à Kemper et Nantes / Naoned, des centaines d’entreprises innovent chaque jour.
Certaines deviennent des leaders nationaux ou internationaux. D’autres se spécialisent dans des niches très techniques. Ensemble, elles forment un tissu agile, capable de réagir vite et de saisir les opportunités. Ce dynamisme est l’un des héritages directs du Célib et de la renaissance entrepreneuriale des décennies précédentes. Les Bretons ont compris qu’ils peuvent inventer leurs propres modèles, sans reproduire ceux imposés ailleurs.
Le secteur public, parapublic et les forces de souveraineté
La Bretagne n’aurait pas connu une telle transformation sans l’implantation de grandes infrastructures publiques.
Brest se renforce avec Thompson et tout l’écosystème naval. La présence de la Marine nationale, des arsenaux, des centres de recherche, et des établissements publics industriels et commerciaux donne au pays un socle stratégique unique. Ces structures apportent des milliers d’emplois qualifiés. Elles créent aussi un environnement favorable à l’innovation technologique, notamment dans la défense, la cybersécurité ou l’océanographie. La Bretagne devient ainsi un carrefour de compétences rares, où le secteur public et l’initiative privée se renforcent mutuellement.
Le monde associatif : un pilier économique à part entière
Avec 80 000 associations et près de 100 000 emplois, le secteur associatif breton représente une force économique majeure. Il accompagne l’éducation populaire, la culture, le sport, l’environnement, l’action sociale, la santé et la vie civique. Cette vitalité n’est pas un simple supplément d’âme : c’est un modèle économique en soi. Les associations structurent les régions, créent de l’emploi local, et fédèrent les communautés.
Elles complètent les entreprises privées et les coopératives en apportant des services que personne d’autre ne peut offrir. Ainsi, la Bretagne ne compte pas seulement sur des grandes firmes ou des industries lourdes. Elle s’appuie aussi sur un tissu social vivant, créatif et profondément enraciné dans les cinq départements.
Produit en Bretagne : l’unité économique en mouvement
Le pari inédit d’une marque collective bretonne
Au début des années 1990, la Bretagne franchit une nouvelle étape décisive. Plusieurs entreprises réalisent que, séparément, elles progressent. Mais ensemble, elles peuvent peser beaucoup plus. C’est ainsi qu’est née Produit en Bretagne, une association visionnaire qui regroupe aujourd’hui plus de 500 entreprises de tous secteurs. L’idée semble simple, mais elle est révolutionnaire : unir producteurs, industriels, artisans, distributeurs et acteurs culturels autour d’un label commun, visible et exigeant.
Par cette initiative, la Bretagne devient la première région de l’Hexagone à se doter d’un outil économique partagé, lisible et destiné à défendre l’emploi. Le poids du collectif change profondément la dynamique du pays. Il crée un sentiment d’appartenance nouveau, partagé autant par les entreprises que par les consommateurs.
Emploi, image, attractivité : le label comme levier de cohésion
Produit en Bretagne ne se contente pas d’apposer un logo sur des produits. L’association structure les filières, soutient l’innovation, valorise la qualité et renforce la confiance des consommateurs. Grâce au label, les entreprises bretonnes gagnent en visibilité. Elles bénéficient d’une crédibilité immédiate, fondée sur un cahier des charges strict. Mais l’impact le plus important est ailleurs.
Produit en Bretagne devient un outil de cohésion interne. Il rapproche des entreprises qui n’auraient jamais travaillé ensemble. Il soutient l’emploi local. Il encourage les circuits courts. Il favorise le sentiment d’un destin économique commun. Finalement, il offre à la Bretagne un avantage symbolique immense : l’idée que la force économique est d’abord une force collective.
Une exception européenne : le seul label d’une telle ampleur
Aucune autre région en Europe ne dispose d’un équivalent. Ni l’Écosse ou l’Irlande, ni le Pays de Galles ou la Catalogne n’ont un réseau aussi large, transversal et interprofessionnel. Produit en Bretagne devient ainsi un outil stratégique unique. Il agit comme un moteur silencieux, mais puissant, de la marque Bretagne. Il complète le dynamisme entrepreneurial. Il renforce la fierté collective. Et il influence même certains choix politiques et économiques, car le réseau représente déjà plus de cent mille emplois. Cette singularité montre que la Bretagne a su inventer un modèle économique qui lui ressemble : horizontal, coopératif, solidaire et ambitieux.
NEXT : la nouvelle instance de stratégie économique
Après BDI, une structure pensée pour le XXIᵉ siècle
La Bretagne entre aujourd’hui dans une autre phase. Après des années animées par BDI (Bretagne Développement Innovation), une nouvelle instance stratégique émerge : NEXT. Cette structure a pour mission de coordonner les transitions économiques, environnementales, technologiques et industrielles. La Bretagne possède déjà un tissu productif solide.
Cependant, elle doit maintenant affronter des défis mondiaux : énergie, numérique, souveraineté alimentaire, climat, dépendances extérieures. NEXT se positionne comme un outil d’anticipation, de pilotage et d’innovation collective. Sa création marque une prise de conscience : la Bretagne doit non seulement rattraper, mais aussi prévoir, innover et guider.
NEXT : orienter, fédérer, accélérer
Contrairement à des structures plus anciennes et plus administratives, NEXT adopte une approche dynamique. L’objectif n’est pas de produire des rapports, mais d’accompagner les entreprises dans les transitions qui arrivent : décarbonation, automatisation, cybersécurité, économie circulaire, mobilité décentralisée. NEXT fédère les acteurs, oriente les investissements et rapproche les entreprises des laboratoires de recherche.
En réunissant des compétences multiples, la Bretagne devient un pays capable de peser sur les choix industriels nationaux. NEXT incarne ainsi la continuité logique de la renaissance économique bretonne : une capacité à décider, à structurer et à projeter la Bretagne vers l’avenir.
Le rôle de Loïc Hénaff : une parole d’entrepreneur breton
Dans cette nouvelle dynamique, Loïc Hénaff, dirigeant du groupe éponyme, joue un rôle spécifique. Il incarne une génération d’entrepreneurs engagés, attachés à la Bretagne, mais tournés vers le monde. Sa vision dépasse les frontières sectorielles. Il défend un développement ancré, responsable et ambitieux. Son implication dans NEXT renforce la légitimité de la structure.
Elle montre aussi que le pilotage économique breton appartient d’abord aux acteurs du terrain. Par des figures comme Loïc Hénaff, NEXT gagne en crédibilité, en pragmatisme et en capacité d’entraînement. Cette parole d’entrepreneur donne à la Bretagne un cap clair : préparer demain sans renier les forces qui l’ont portée depuis un siècle.
La Bretagne, un pays qui a déjà prouvé sa viabilité
La renaissance économique de la Bretagne ne relève pas d’un miracle. Elle est le résultat d’un choix collectif, assumé, lucide : ne plus attendre. Grâce au Célib, la Bretagne a su définir une stratégie cohérente et ambitieuse, portée par des Bretons pour les Bretons.
Ensuite, des entrepreneurs ont transformé cette vision en réussite concrète. Puis les coopératives, les mutuelles, les industriels, les réseaux de distribution, les associations et les institutions publiques ont renforcé cette dynamique. À chaque étape, la Bretagne a démontré une même capacité : se relever, inventer, s’organiser. Ce tissu unique, fait d’audace, de solidarité et de pragmatisme, constitue aujourd’hui la preuve la plus solide de sa viabilité.
Une économie capable de produire, de transformer et d’exporter. Une finance coopérative qui protège ses acteurs. Une industrie qui innove. Une société civile qui soutient les transitions. Aucun pays ne peut rêver de fondations plus robustes, plus résilientes ou plus profondément enracinées que celles que la Bretagne a bâties au cours du siècle dernier.
Ce que révèle cette histoire est simple : la Bretagne possède déjà les attributs d’un pays développé.
Elle dispose d’entreprises performantes, de réseaux puissants, d’expertises reconnues dans le monde entier. Notre pays accueille des pôles d’innovation, des centres de recherche, des filières d’excellence et des leaders internationaux. Elle a ses champions, ses modèles, ses stratégies, ses institutions économiques. Rien de tout cela n’a été donné. Tout a été construit. Tout a été mérité.
La vraie question, aujourd’hui, n’est donc plus de savoir si la Bretagne peut vivre par elle-même. Elle l’a déjà démontré.
La vraie question est de savoir jusqu’où elle souhaite aller.
Car lorsqu’un pays est capable de se reconstruire sans aide, d’innover plus vite que les autres, de structurer une économie complète et d’unir ses forces sous une même bannière, ce pays porte en lui quelque chose de plus grand qu’une région.
Il porte en lui l’indépendance!
Entrepreneurs bretons : un beau palmarès !
- • Amieux Maurice-Etienne
- • Beaumanoir Roland
- • Bercot Pierre
- • Bigard Lucien
- • Bolloré Vincent
- • Bridel Émile
- • Brissonneau Mathurin
- • Brunelière Marcel
- • Budes de Guébriant Hervé
- • Caron Bruneau
- • Caugant Michel
- • Colin Pierre-Joseph
- • Cotten Guy
- • Coudurier Jean-Pierre
- • Decré Jules
- • Desgrées du Loup Emmanuel
- • De Dion Jules
- • Dobrée Tomas
- • Dubigeon Julien
- • Ducassou Henri
- • Falc’hun Gilles
- • Furic Jules
- • Gallien François
- • Gauthier Rémy
- • Glon Alain
- • Gourvennec Alexis
- • Grou Guillaume
- • Guillemot Frères
- • Guyomarc’h Jean
- • Hénaff Jean
- • Henriot Jules
- • Hersant Robert
- • Huart Paul
- • Hutin Paul
- • Le Doaré Jos
- • Le Calvès Jean
- • Leclerc Édouard
- • Le Duff Louis
- • Lefèvre-Utile Louis
- • Le Floch Jean-Guy
- • Le Gall Jean-Marie
- • Le Goaziou Adolphe
- • Le Lous Jean
- • Le Mer Jo
- • Le Minor Marie-Anne
- • Le Roch Jean-Pierre
- • L’Haridon Jean
- • Marcesche Émile
- • Oberthur François-Charles
- • Perrodo Hubert
- • Pinault François
- • Piriou Guy et Michel
- • Rocher Yves
- • Rohou Jean
- • Roullier Daniel
- • Stalaven Jean
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5 commentaires
Le problème non résolu : la Loire-Atlantique.
Jean-Claude Jaunait était vendéen.
Il a été président du MEDEF Pays de la Loire de 2001 à 2004.
« une école bretonne de la distribution » ???
Une « école bretonne de la distribution » ne pourrait accueillir que des Bretons « certifiés » ? Pas même un Vendéen pur chou ?
École bretonne de la distribution = des entrepreeurs indépendants en réseaux cooperatifs qui forment de futurs cooperateurs dont par parrainage et caution solidaire.
Vous pouvez ajouter Michel Simon (groupe Simon pneu).