moratoire

Moratoire annoncé : rentrez dans vos chaumières …

de Rémy PENNEG
Publié le Dernière mise à jour le

Le mot moratoire va devenir le mot le plus écrit dans ces prochaines heures.

Du latin « moratorius » signifiant « délai » ou « retard ».
Donc « suspension pour une durée de six mois » des hausses des prix de l’énergie initialement prévues dans les mois à venir. On parle des carburants, de l’électricité et du gaz. Et cela « pour une période de six mois« .
Tout ça … pour ça !
Six mois, cela nous amène donc à juin 2019. Soit en pleines prochaines élections européennes.

Le pouvoir central parisien n’a rien compris à la gravité de la situation.

Il aura fallu trois semaines d’émeutes dans tout l’Hexagone et les territoires colonisés d’outremer pour … ça !
Le gouvernement n’annule pas les hausses de prix des énergies, il ne fait que les reculer de six mois. Reculer pour mieux (nous)sauter : c’est une première faute. La deuxième faute réside dans le fait de réduire la question uniquement à ces hausses de prix sur l’énergie seule.

Le malaise des habitants de cet Hexagone en perdition va bien au-delà de ces seules hausse de prix. Même si ce sont elles qui ont mis le feu aux poudres. Les revendications des Gilets Jaunes vont bien au-delà. Il y a le pouvoir d’achat en général, la déconnexion des auto-proclamées élites parisiennes avec le reste de l’Hexagone, la déconcentration des pouvoirs vers les territoires, etc …

Ce moratoire est un piège.

Le premier pari du gouvernement français fut d’attendre, de temporiser. C’est en général la première attitude d’une autorité qui ne veut pas répondre à un problème. Ensuite, si le reuz* continu, on appelle au dialogue … de sourds, sans rien lacher, bien sûr, et en espérant le pourrissement. Une pincée de tentative de division du mouvement citoyen et un zeste de répression. Si à ce stade, c’est toujours le bordel (et là, ça commence à l’être vraiment) il faut essayer d’éteindre l’incendie avec le moins de moyens possible. Il n’est jamais question d’écouter ce que les Citoyens ont à dire, juste leur donner l’impression.

On en est là.

L’espoir à peine dissimulé de ces personnages hors-sol qui essayent de nous administrer de loin, est uniquement de faire rentrer les gueux dans leurs chaumières. Vous voyez bien qu’on fait un « gros » effort : on vous épargne les hausses de taxes que vous refusiez !

Maintenant circulez, y’a plus rien à voir.
Débarrassez les ronds-points, calmez-vous et retournez devant votre écran télé. Dans six mois, vous aurez tout oublié. D’ici là, on va prendre quelques mesure discrètes pour être plus sûrs que vous ne puissiez pas nous le refaire, votre caca nerveux. Juin 2019 c’est à la veille de votre départ en vacances estivales. Vous serez vite en camping, autour d’un barbecue et d’un rosé de beauf, et le moratoire prendra fin en douceur. Il est tellement plus facile de voter des lois quand vous êtes occupés ailleurs.

* Reuz mot breton signifiant tapage, ravage ou buzz en langue française.

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