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A Maël De Calan, nouveau Président du Conseil départemental du Penn ar Bed.
Texte de l’allocution de Philippe Guillemot, Conseiller départemental autonomiste en Penn ar Bed
Monsieur le Président, Mesdames Messieurs, Cher(e) s collègues,
Alors que la pandémie ne nous laisse aucun répit, sapant parfois le moral de nos compatriotes, l’État à travers le gouvernement et sa plus haute institution ont, ces derniers mois, créés des tensions inutiles en Bretagne en s’en prenant insidieusement à la langue bretonne à travers le recours contre la loi Molac devant le Conseil Constitutionnel et ceci par un groupe d’élus macronistes !
Le Conseil Constitutionnel, en censurant partiellement la loi Molac et en rendant illégale la pédagogie par immersion pratiquée au sein de la filière Diwan a cristallisé les inquiétudes et suscité une sourde colère dont il ne sortira rien de bon si la situation reste en l’état.
Même l’utilisation du ñ tilde, rendu célèbre par l’affaire du petit Fañch né dans cette belle ville de Quimper / Kemper, n’a pas trouvé grâce aux yeux du conseil constitutionnel !
On est en 2021 ! Qui a peur du « petit Fañch » ?
Comme à chaque fois qu’un problème se pose en France, deux députés, dont un Breton macroniste Monsieur Kerlogot, ont été chargé de rédiger un rapport et de faire des préconisations. Il apparaît à la lecture des différentes réactions que ce rapport n’apporte pas de solutions à la hauteur des enjeux. Et qu’en plus on peut y lire une nouvelle attaque contre la pédagogie par immersion. Par ailleurs, ce même rapport écarte la révision de l’article 2 de la constitution seule à même d’apporter une véritable protection et une existence officielle aux langues dites « régionales ».
Comme vous avez pu le constater la filière d’enseignement bilingue de l’Éducation nationale n’est pas épargnée par cette offensive contre la langue bretonne. Le rectorat a annoncé la suspension de nombreuses filières comme à Morlaix/Montroulez par exemple ou les familles ont manifesté ces derniers jours.

Avec Yannick, apprenez un mot de breton. Aujourd’hui : Mevelegezh
Monsieur le Président …
Je sais que l’enseignement n’est pas dans le champ de compétence du département, mais la langue bretonne est un des joyaux de notre patrimoine culturel breton, de notre identité et elle trop précieuse pour que nous acceptions sans bouger que son avenir se décide uniquement dans les couloirs d’un ministère parisien alors que nous savons pertinemment qu’elle y rencontre plus d’aversion que de compréhension.
Monsieur le Président, je vous demande solennellement ce que vous comptez faire au nom de notre institution pour soutenir la pédagogie par immersion qui a fait ses preuves à Diwan depuis sa création et plus généralement comment vous entendez soutenir les filières bilingues.
Monsieur le président, étant donné la gravité et l’urgence de la situation je vous suggère de réunir au plus vite les représentants des différents groupes de cet hémicycle afin de rédiger rapidement un courrier commun de l’ensemble des élus départementaux à l’adresse du gouvernement et du Président de la République.